Numéro d’inventaire
Numéro principal : INV 2610
Autre numéro d'inventaire : MR 1199
Autre numéro d'inventaire : MR 1199
Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : La Charité
Description / Décor
Inscriptions
Signature :
S.D.b.d. près des jambes de l'enfant : "Jaques Blanchard 1633". (Dans la signature, le "a" du prénom est surmonté d'un tiret.)
S.D.b.d. près des jambes de l'enfant : "Jaques Blanchard 1633". (Dans la signature, le "a" du prénom est surmonté d'un tiret.)
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 1,1 m ; Hauteur avec accessoire : 1,372 m ; Largeur : 1,36 m ; Largeur avec accessoire : 1,648 m ; Epaisseur avec accessoire : 11 cm
Matière et technique
huile, huile sur toile (transposition)
Lieux et dates
Date de création / fabrication
2e quart du XVIIe siècle (1633)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Historique
Everhard Jabach (1618-1695) ; collection de Louis XIV, acquis de Jabach en 1662 (inventaire Le Brun, no 67) ; Versailles, Grand Cabinet du Dauphin, avant 1695 ; hôtel de la surintendance à Versailles, 1709 (cf. Engerand, 1899) ; Versailles, dessus-de-porte du salon de Mercure, avant 1738 (cf. Piganiol de La Force, [1701] 1738) ; musée spécial de l’École française au château de Versailles, vers 1799 (no 15 du Catalogue de l’an X) ; transféré au Louvre, 1814 (A.M.N., *P12, fol. 98 :
14 décembre 1814).
Commentaire
Le thème de la Charité représenté par une jeune femme entourée d’enfants appartient à la tradition médiévale funéraire italienne (en France, la Charité était figurée par une jeune femme tenant un coeur ; cf. Mâle, [1905] 1969, p. 319-321). Cette iconographie a connu un apogée au cours du xvie siècle en Italie, et s’est propagée en France par le truchement de l’école de Fontainebleau. Blanchard la reprend à un moment, les années 1630, où la charité revient au premier plan de la spiritualité
parisienne avec, notamment, l’action des dames de la Charité-de-Saint-Vincent-de-Paul. Le type formel comprend plusieurs éléments : une jeune femme représentée frontalement, entourée d’enfants, placée dans un paysage de ruines antiques. L’image est à la fois tendre et mélancolique. Elle évoque la force de l’amour chrétien, ferment d’un monde nouveau qui va remplacer l’ancien dont il est l’héritier. Le tableau de Blanchard est soigneusement construit, équilibré,
rythmé par les colonnes que l’on discerne à l’arrière-plan. Il met en valeur la frontalité et la monumentalité de la figure allégorique dont l’attitude évoque les dieux-fleuves antiques, avec, néanmoins, des proportions allongées qui relèvent encore du maniérisme. Blanchard a peint au moins sept variations sur ce thème de la Charité, modifiant le nombre d’enfants qui accompagnent la figure allégorique et le format de la composition : citons les Charités à six figures en format horizontal et vertical conservées en collection particulière (cf. Thuillier, 1998, nos 54 et 64), La Charité à quatre figures de 1635 (cf. Thuillier, 1998, no 70), La Charité à quatre figures du Toledo Museum of Art (cf. Thuillier, 1998, no 80), La Charité autrefois à cinq figures du Courtauld Institute of Art (cf. Thuillier, 1998, no 83), enfin La
Charité à cinq figures au format vertical, perdue mais connue par une estampe d’Antoine Garnier (cf. Thuillier, 1998, no 102). Le tableau du Louvre a été gravé par Pierre Daret en 1636 avec les vers suivants : « Miracle nonpareil ! Amour mystérieux / Qui surmontes l’Enfer, et soutiens les Empires, / Qui fais chanter les saints au milieu des martyres / Divine Charité qui joins la terre aux Cieux / Princesse des Vertus, fille d’humilité / Chère soeur de la Paix, Mère de la Nature / Ces beaux traits font bien voir par l’artiste Peinture / Qu’on se perd dans les pleurs loin de la Déité » (cf. Thuillier, 1998, no 60). Rappelons que Jacques Blanchard et Pierre Daret étaient réunis par des liens familiaux : le 5 septembre 1633, Blanchard assista au mariage de Daret, puis, le 13 juin 1634, Blanchard fut le parrain du premier enfant de Daret (cf. Thuillier, 1998, p. 49). Signalons qu’une Charité de Blanchard avec des dimensions proches du tableau du Louvre (environ 100 × 130 cm) est mentionnée dans l’inventaire après décès de Jean Pointel en 1660 : « Premièrement une charité du sieur Blanchard de trois pieds de haut sur quatre de large
ou environ peint sur toile sans bordure, prisé cent cinquante livres » (cf. Thuillier et Mignot, 1978). Mais à cause du grand nombre de Charités peintes par Blanchard, il est difficile de tenir pour assuré qu’il s’agit bien de celle du Louvre. Acquise par Louis XIV en 1662, La Charité a longtemps été présentée dans le Grand Cabinet du Grand Dauphin au château de Versailles (cf. Engerand, 1899). Le tableau a ensuite été placé en dessus-deporte dans le salon de Mercure : Jean Aymar Piganiol de La Force le signale à cet emplacement en 1738 (cf. Piganiol de La Force, [1701] 1738). Il y est demeuré jusqu’aux dernières années du xviiie siècle, avant de faire partie de l’éphémère musée spécial de l’École française au château de Versailles (A.M.N., 35 DD 1, fol. 7 ; no 15 du Catalogue de l’an X). La Charité a été transposée de toile sur toile en 1942 par la maison Müller. La signature et la date ont été découvertes lors de la restauration par Serge Tiers en 1983-1984. Le
Louvre conserve une copie de la composition de Blanchard : voir M.N.R. 625.
Everhard Jabach (1618-1695) ; collection de Louis XIV, acquis de Jabach en 1662 (inventaire Le Brun, no 67) ; Versailles, Grand Cabinet du Dauphin, avant 1695 ; hôtel de la surintendance à Versailles, 1709 (cf. Engerand, 1899) ; Versailles, dessus-de-porte du salon de Mercure, avant 1738 (cf. Piganiol de La Force, [1701] 1738) ; musée spécial de l’École française au château de Versailles, vers 1799 (no 15 du Catalogue de l’an X) ; transféré au Louvre, 1814 (A.M.N., *P12, fol. 98 :
14 décembre 1814).
Commentaire
Le thème de la Charité représenté par une jeune femme entourée d’enfants appartient à la tradition médiévale funéraire italienne (en France, la Charité était figurée par une jeune femme tenant un coeur ; cf. Mâle, [1905] 1969, p. 319-321). Cette iconographie a connu un apogée au cours du xvie siècle en Italie, et s’est propagée en France par le truchement de l’école de Fontainebleau. Blanchard la reprend à un moment, les années 1630, où la charité revient au premier plan de la spiritualité
parisienne avec, notamment, l’action des dames de la Charité-de-Saint-Vincent-de-Paul. Le type formel comprend plusieurs éléments : une jeune femme représentée frontalement, entourée d’enfants, placée dans un paysage de ruines antiques. L’image est à la fois tendre et mélancolique. Elle évoque la force de l’amour chrétien, ferment d’un monde nouveau qui va remplacer l’ancien dont il est l’héritier. Le tableau de Blanchard est soigneusement construit, équilibré,
rythmé par les colonnes que l’on discerne à l’arrière-plan. Il met en valeur la frontalité et la monumentalité de la figure allégorique dont l’attitude évoque les dieux-fleuves antiques, avec, néanmoins, des proportions allongées qui relèvent encore du maniérisme. Blanchard a peint au moins sept variations sur ce thème de la Charité, modifiant le nombre d’enfants qui accompagnent la figure allégorique et le format de la composition : citons les Charités à six figures en format horizontal et vertical conservées en collection particulière (cf. Thuillier, 1998, nos 54 et 64), La Charité à quatre figures de 1635 (cf. Thuillier, 1998, no 70), La Charité à quatre figures du Toledo Museum of Art (cf. Thuillier, 1998, no 80), La Charité autrefois à cinq figures du Courtauld Institute of Art (cf. Thuillier, 1998, no 83), enfin La
Charité à cinq figures au format vertical, perdue mais connue par une estampe d’Antoine Garnier (cf. Thuillier, 1998, no 102). Le tableau du Louvre a été gravé par Pierre Daret en 1636 avec les vers suivants : « Miracle nonpareil ! Amour mystérieux / Qui surmontes l’Enfer, et soutiens les Empires, / Qui fais chanter les saints au milieu des martyres / Divine Charité qui joins la terre aux Cieux / Princesse des Vertus, fille d’humilité / Chère soeur de la Paix, Mère de la Nature / Ces beaux traits font bien voir par l’artiste Peinture / Qu’on se perd dans les pleurs loin de la Déité » (cf. Thuillier, 1998, no 60). Rappelons que Jacques Blanchard et Pierre Daret étaient réunis par des liens familiaux : le 5 septembre 1633, Blanchard assista au mariage de Daret, puis, le 13 juin 1634, Blanchard fut le parrain du premier enfant de Daret (cf. Thuillier, 1998, p. 49). Signalons qu’une Charité de Blanchard avec des dimensions proches du tableau du Louvre (environ 100 × 130 cm) est mentionnée dans l’inventaire après décès de Jean Pointel en 1660 : « Premièrement une charité du sieur Blanchard de trois pieds de haut sur quatre de large
ou environ peint sur toile sans bordure, prisé cent cinquante livres » (cf. Thuillier et Mignot, 1978). Mais à cause du grand nombre de Charités peintes par Blanchard, il est difficile de tenir pour assuré qu’il s’agit bien de celle du Louvre. Acquise par Louis XIV en 1662, La Charité a longtemps été présentée dans le Grand Cabinet du Grand Dauphin au château de Versailles (cf. Engerand, 1899). Le tableau a ensuite été placé en dessus-deporte dans le salon de Mercure : Jean Aymar Piganiol de La Force le signale à cet emplacement en 1738 (cf. Piganiol de La Force, [1701] 1738). Il y est demeuré jusqu’aux dernières années du xviiie siècle, avant de faire partie de l’éphémère musée spécial de l’École française au château de Versailles (A.M.N., 35 DD 1, fol. 7 ; no 15 du Catalogue de l’an X). La Charité a été transposée de toile sur toile en 1942 par la maison Müller. La signature et la date ont été découvertes lors de la restauration par Serge Tiers en 1983-1984. Le
Louvre conserve une copie de la composition de Blanchard : voir M.N.R. 625.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Mode d’acquisition
entrée - Collection de Louis XIV
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Richelieu, [Peint] Salle 828 - Les peintres de Louis XIII, roi de France de 1610 à 1643
Index
Mode d'acquisition
Bibliographie
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 22, ill.coul., n°21
- Jacques Blanchard : 1600-1638, cat. exp. (Rennes, Musée des Beaux-Arts, 6 mars - 8 juin 1998), Rennes, Musée des Beaux-Arts, 1998, p. 196-1988, 344, ill. coul., n°60
- Cantarel-Besson, Yveline, Musée du Louvre (janvier 1797-juin 1798). Procès-verbaux du Conseil d'administration du "musée central des Arts", Paris, R.M.N., 1992, p. 88, 109
- Brejon de Lavergnée, Arnauld, L'inventaire Le Brun de 1683. La collection des tableaux de Louis XIV, Paris, Réunion des musées nationaux, 1987, n°67
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. III. Ecole française, A-K, Paris, R.M.N., 1986, p. 62, ill. n&b
- L'Allégorie dans la peinture, la représentation de la charité au XVIIe siècle, cat. exp. (Caen, musée des Beaux-Arts, 27 juin - 13 octobre 1986), Caen, Musée des Beaux-Arts, 1986, n°33
- Le classicisme français : Masterpieces of Seventeenth Century Painting, cat. exp. (Dublin, the National Gallery of Ireland, 30 April - 9 June 1985), Dublin, The National Gallery of Ireland, 1985, n°3
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : I, A-L, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 21, 256, fig. 22, n° 22
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 33
- Janneau, Guillaume, La Peinture française au XVIIè siècle, Genève, Pierre Cailler, 1965, p. 54
- Engerand, Fernand ; Bailly, Nicolas, Inventaire des tableaux du Roy rédigé en 1709 et 1710, Inventaires des collections de la Couronne, Paris, Ernest Leroux, 1899, p. 296
- Dezallier d'Argenville, Antoine-Nicolas, Abrégé de la vie des plus fameux peintres, avec leurs portraits gravés en taille-douce, les indications de leurs principaux ouvrages, quelques réflexions sur leurs caractères, et la manière de connoître les desseins et les tableaux des grands maîtres. Par M*** des Sociétés royales des sciences de Londres et de Montpellier... Nouvelle edition, revue, corrigée & augmentée de la Vie de plusieurs peintres, 4 vol., Paris, De Bure, 1762, p. 64
Expositions
- Jacques Blanchard, Rennes (France), Musée des Beaux-Arts, 26/02/1998 - 25/05/1998
- Hommage à Charles Sterling, Napoléon, Exposition Temporaire sous pyramide, 17/11/1991 - 13/07/1992
- L'allégorie dans la peinture, la représentation de la charité au XVIIe siècle, Caen (France), Musée des Beaux-Arts, 27/06/1986 - 13/10/1986
- Le classicisme français, Dublin (Irlande), National Gallery of Ireland, 06/05/1985 - 17/06/1985, étape d'une exposition itinérante
- Le classicisme français , Budapest (Hongrie), Szépmûvészeti Múzeum / Musée des beaux Arts, 05/03/1985 - 23/04/1985, étape d'une exposition itinérante
- Le classicisme français, Paris (France), Palais de Tokyo, 30/01/1985 - 27/02/1985, étape d'une exposition itinérante
Dernière mise à jour le 31.01.2022
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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