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Statuette : sainte Catherine ?
1380 / 1390 (Fin du XIVe siècle)
Lieu de création : Paris
OA 2584
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Actuellement visible au Louvre
Salle 504
Aile Richelieu, Niveau 1
Numéro d’inventaire
Numéro principal : OA 2584
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : Statuette : sainte Catherine ?
Type d'objet
statuette
Description / Décor
La Sainte est représentée debout, légèrement hanchée. Elle porte aujourd’hui dans la main gauche un livre (main et livre modernes) et, de la droite, retient la fusée d’une longue épée (garde et pommeau refaits) dont la pointe touche le sol. Le visage est arrondi, entouré de longs cheveux ondulés qui retombent en pointe dans le dos. Sa robe, dont les plis viennent s’écraser en biais sur le sol, est couverte d’un grand manteau dont le pan, drapé sur le torse en ondes régulières, est coincé sous le bras gauche, formant une cascade de plis en arabesques et « en cornets » ; dans le dos les plis, verticaux sur la gauche, s’emboîtent sur la droite en une chute de plis circulaires.
La disparition de l’attribut que la Sainte tenait à l’origine dans la main gauche a gêné son identification. La grande épée qu’elle retient dans l’autre main, et qui correspond à celle de la statue monumentale de sainte Catherine d’Alexandrie à Notre-Dame de Courtrai, attribuée à André Beauneveu vers 1374-1384, peut indiquer que la statuette d’ivoire avait aussi une petite roue dans sa main gauche. L’identification avec une sainte Catherine reste donc très probable.
Le rapprochement avec la sainte Catherine de Courtrai s’impose encore plus sur le plan stylistique. On retrouve en effet sur l’ivoire les qualités de la statue monumentale : élégance de la silhouette aux épaules étroites, souplesse et fluidité des drapés disposés de façon analogue, moelleux presque élastique des chairs. Ces liens évidents avec la statue de Courtrai plaident en faveur d’une attribution à l’entourage d’André Beauneveu, qui travailla pour Charles V et Jean de Berry, et pour une datation similaire, vers 1380-1390. L’ivoirier a cependant introduit une interprétation personnelle dans le léger hanchement de la silhouette, dans la subtile inclinaison de la tête, de proportions plus fortes, dans la disposition des cheveux, ici plus traditionnelle pour un ivoire, et dans l'aspect doux et juvénile du visage, sur lequel se dessine l’ombre d’un sourire.
La disparition de l’attribut que la Sainte tenait à l’origine dans la main gauche a gêné son identification. La grande épée qu’elle retient dans l’autre main, et qui correspond à celle de la statue monumentale de sainte Catherine d’Alexandrie à Notre-Dame de Courtrai, attribuée à André Beauneveu vers 1374-1384, peut indiquer que la statuette d’ivoire avait aussi une petite roue dans sa main gauche. L’identification avec une sainte Catherine reste donc très probable.
Le rapprochement avec la sainte Catherine de Courtrai s’impose encore plus sur le plan stylistique. On retrouve en effet sur l’ivoire les qualités de la statue monumentale : élégance de la silhouette aux épaules étroites, souplesse et fluidité des drapés disposés de façon analogue, moelleux presque élastique des chairs. Ces liens évidents avec la statue de Courtrai plaident en faveur d’une attribution à l’entourage d’André Beauneveu, qui travailla pour Charles V et Jean de Berry, et pour une datation similaire, vers 1380-1390. L’ivoirier a cependant introduit une interprétation personnelle dans le léger hanchement de la silhouette, dans la subtile inclinaison de la tête, de proportions plus fortes, dans la disposition des cheveux, ici plus traditionnelle pour un ivoire, et dans l'aspect doux et juvénile du visage, sur lequel se dessine l’ombre d’un sourire.
Inscriptions
Inscription :
à l'encre noire "2584"
à l'encre noire "2584"
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 24,5 cm ; Largeur : 7,5 cm (max) ; Epaisseur : 5,6 cm
Matière et technique
Matériau : ivoire d'éléphant = défense d'éléphant
Technique : polychrome (techniques bambou/ bois/ corne/ ivoire/ écaille->peint = peinture) (traces de polychromie)
Technique : polychrome (techniques bambou/ bois/ corne/ ivoire/ écaille->peint = peinture) (traces de polychromie)
Lieux et dates
Date de création / fabrication
Epoque / période : gothique (Occident->moyen âge)
Date de création/fabrication : vers 1380 - 1390
Date de création/fabrication : vers 1380 - 1390
Lieu de création / fabrication / exécution
Paris (France->Ile-de-France = Ile de France)
Données historiques
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
M. Timbal, Louis Charles, Collectionneur
Mode d’acquisition
achat
Date d’acquisition
date : 1882
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Richelieu, [OArt] Salle 504 - Sceptre de Charles V, Vitrine 11
Bibliographie
- Malgouyres, Philippe ; Martinez, Jean-Luc (dir.), Venus d'ailleurs. Matériaux et objets voyageurs, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, du 22 septembre 2021 au 4 juillet 2022), Paris, Louvre éditions ; Seuil, 2021, p. 53-54, ill. coul., n° 40
- Williamson, Paul, The Wyvern Collection. Medieval and Later Ivory Carvings and Small Sculpture, Londres, Thames & Hudson, 2019, p. 295
- Williamson, Paul ; Davies, Glyn, Medieval Ivory Carvings, I-II, 1200-1550 Part I et II, Londres, V&A Publishing, 2014, p. 85
- Paris 1400. Les arts sous Charles VI, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 22 mars - 12 juillet 2004), Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux / Fayard, 2004, n° 18
- Gaborit-Chopin, Danielle ; Alcouffe, Daniel ; Bardoz, Marie-Cécile, Ivoires médiévaux : Ve-XVe siècle : catalogue, Paris, Réunion des musées nationaux, 2003, p. 457-458, n° 199
- Steingräber, Erich, « Anmerkungen zur gotischen Silberstatuette der "Himmelskönigin" im Diözesanmuseum in Mantua », dans Studien zur europäischen Goldschmiedekunst des 14. bis 20 Jahrhunderts. Festschrift für Helmut Seling zum 80. Geburtstag am 12. Februar 2001, Munich, 2001, p. 193-200, p. 199, fig. 8
- Pleybert, Frédéric (dir.), Paris et Charles V, Paris, 2001, p. 186-187, fig.
- Ferment, Claude, Les statuettes d'ivoire en Europe, du Moyen Age au XIXe siècle, Paris, 2000, p. 202
- Das Goldene Roessel. Ein Meisterwerk der Pariser Hofkunst, cat. exp. (Munich, Bayerisches Nationalmuseum, 1995), Munich, Bayerisches Nationalmuseum, 1995, p. 232, fig., n° 9
- Gaborit-Chopin, Danielle, Ivoires gothiques. Feuillets. Musée du Louvre, n° 6-25, [Musée du Louvre], Paris, 1994, fig.
- Gaborit-Chopin, Danielle, « Les ivoires gothiques français », Louvre. Trésors du Moyen âge. Dossier de l'art, 1, 16, décembre 1993-janvier 1994, 1993, p. 34-43, p. 42, fig. 13
- Gaborit-Chopin, Danielle, « Les ivoires gothiques. A propos d'un article récent », Bulletin monumental, CXXVIII, II, 1970, p. 127-133, p. 130-131
- Leeuwenberg, Jaap, « Early Nineteenth-Century Gothic Ivories », Aachener Kunstblätter, 31, 1969, p. 111-148, p. 137-138, fig. 42
- Europäische Kunst um 1400 : achte Ausstellung unter den Auspizien des Europarates, cat. exp. (Vienne, Kunsthistorische Museum, 7 mai - 31 juillet 1962), Vienne, impr. Friedrich Jasper, 1962, n° 360
- Grodecki, Louis, Ivoires français, Paris, Larousse, 1947, p. 103
- Koechlin, Raymond, Les Ivoires gothiques français, 3 vol., Paris, A. Picard, 1924, pl. CLII (tome III), n° 847 (tome II)
- Molinier, Emile, Catalogue des ivoires. Musée national du Louvre, Paris, May et Motteroz, 1896, gravure, n° 120
- Saglio, Edmond ; Courajod, Louis ; Molinier, Emile, Catalogue de la collection Timbal, Paris, Société anonyme des imprimeries réunies, 1882, n° 58
- Bayerisches Nationalmuseum, München (dir.), Von Paris nach Bayern. Das Goldene Rössl und Meisterwerke der französischen Hofkunst um 1400., cat. exp. (Altötting, Stadtgalerie, 21 juillet - 24 septembre 2006), 2006, Munich, p. 32-33
Expositions
- Petite galerie 6 : Venus d’ailleurs. Matériaux et objets voyageurs, Richelieu, Salle 101 - Petite Galerie, 22/09/2021 - 04/07/2022
- Paris 1400. Les arts sous Charles VI, Napoléon, Exposition Temporaire sous pyramide, 22/03/2004 - 19/07/2004
Dernière mise à jour le 07.11.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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