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Grain de chapelet ou noix de prière : Dieu dans sa gloire ; le Jugement dernier
1500 / 1535 (1er tiers du XVIe siècle)
Lieu de création : Flandre
OA 5609
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Actuellement visible au Louvre
Salle 509
Aile Richelieu, Niveau 1
Numéro d’inventaire
Numéro principal : OA 5609
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : Grain de chapelet ou noix de prière : Dieu dans sa gloire ; le Jugement dernier
Type d'objet
grain de chapelet
Description / Décor
La noix de prière s’ouvre en deux parties égales. L’extérieur est entièrement ajouré de motifs typiques du gothique flamboyant, un réseau de mouchettes et soufflets dans lesquels s’inscrivent des quadrilobes. Les hémisphères s’achèvent de chaque côté avec une citation de l’Ecclésiaste en latin : « Judex sapiens vi[n]dicab[i]t p[o]p[u]l[u]m su[u]m et principatus sensati terribilis erit : Secu[n]du[m] judice[m] ; P[op]uli sic et ministri eiux et qualis rector est civitatis tales inhabitant[es] in ea » [Le juge sage défendra son peuple, l’autorité de l’homme intelligent sera sévère. Tel le juge du peuple et tels ses ministres, tel celui qui dirige la cité et tels ses habitants (10, 1-2)].
Sur la demi-sphère inférieure, la bordure de branchages écotés évoque la Couronne d’épines. Après s’être immergé dans la musique des sphères du décor ajouré, après avoir médité sur les paroles de l’Ecclésiaste à propos du bon gouvernement, puis sur la Passion du Christ, le dévot ouvrait la noix et y trouvait un microretable qui le projetait dans l’au-delà.
Dans la partie basse, le Jugement dernier est entouré de l’inscription : « [S]urgite vos mortui venite ad judicium venite vos benedicti et ite vos maledicti » [Levez-vous, les morts ! Venez au jugement ! Venez, vous les bénis, et allez-vous-en, vous les maudits !]. Dans la partie supérieure de la coque, sous une gloire et dans un ciel étoilé, le Christ de la Seconde Venue, assis sur l’orbe, trône entre deux anges porteurs des instruments de la Passion ; dix personnages agenouillés l’entourent, vraisemblablement les apôtres. A sa droite est représentée la Vierge et à sa gauche saint Pierre tenant les clés du Royaume. Quatre anges sonnent les trompettes du Jugement, auxquelles pendent des bannières gravées de cinq points, symboles des plaies du Christ, tandis qu’une âme portant une couronne fleuronnée s’élève pour rejoindre les Elus.
Le reste de l’espace est occupé par la résurrection des morts : les couvercles des tombeaux se soulèvent, des corps nus en surgissent, parmi lesquels les bénis (notamment un empereur, de dos, reconnaissable à sa couronne fermée), qui obéissent à l’injonction du Christ (« Venez, vous les bénis ! ») et s’avancent vers lui en colonne. Les autres, gémissant, grimaçant, agrippant leurs cheveux ou lacérant leur visage en signe de douleur ou de terreur, se dirigent vers les deux bouches de l’Enfer (« Allez-vous-en, vous les maudits ! »). Au premier plan, un diable charrie un damné par les pieds ; un autre, au corps de bouc, entraîne un groupe de damnés liés par une corde : on y voit un avare tenant une bourse pleine d’argent, une femme, un clerc tonsuré. Il les mène vers l’Enfer, figuré à droite comme une porte de citadelle derrière laquelle, au milieu des flammes, s’ouvre une gueule monstrueuse dans laquelle un diable enfourne les damnés à coups de bâton.
La demi-sphère supérieure de la noix est masquée par de minces volets non sculptés où est inscrite une antienne d’un office de la Toussaint : « In civitate Domini ibi sona[n]t iugiter organa Santoru[m] ibi synamomu[m] et balsamu[m] odor suavissimus cantica eoru[m] » [Dans la Cité de Dieu, les orgues des saints résonnent continuellement, là, leurs chants sont tels le baume et la cannelle, ô odeur suave !]. Le dévot était d’abord appelé à venir au Jugement puis, suivant les inscriptions l’invitant à rejoindre la Cité de Dieu, il ouvrait enfin ces volets et pénétrait dans la Jérusalem céleste, au milieu de tous les saints.
Sur le volet de gauche, les saint
Sur la demi-sphère inférieure, la bordure de branchages écotés évoque la Couronne d’épines. Après s’être immergé dans la musique des sphères du décor ajouré, après avoir médité sur les paroles de l’Ecclésiaste à propos du bon gouvernement, puis sur la Passion du Christ, le dévot ouvrait la noix et y trouvait un microretable qui le projetait dans l’au-delà.
Dans la partie basse, le Jugement dernier est entouré de l’inscription : « [S]urgite vos mortui venite ad judicium venite vos benedicti et ite vos maledicti » [Levez-vous, les morts ! Venez au jugement ! Venez, vous les bénis, et allez-vous-en, vous les maudits !]. Dans la partie supérieure de la coque, sous une gloire et dans un ciel étoilé, le Christ de la Seconde Venue, assis sur l’orbe, trône entre deux anges porteurs des instruments de la Passion ; dix personnages agenouillés l’entourent, vraisemblablement les apôtres. A sa droite est représentée la Vierge et à sa gauche saint Pierre tenant les clés du Royaume. Quatre anges sonnent les trompettes du Jugement, auxquelles pendent des bannières gravées de cinq points, symboles des plaies du Christ, tandis qu’une âme portant une couronne fleuronnée s’élève pour rejoindre les Elus.
Le reste de l’espace est occupé par la résurrection des morts : les couvercles des tombeaux se soulèvent, des corps nus en surgissent, parmi lesquels les bénis (notamment un empereur, de dos, reconnaissable à sa couronne fermée), qui obéissent à l’injonction du Christ (« Venez, vous les bénis ! ») et s’avancent vers lui en colonne. Les autres, gémissant, grimaçant, agrippant leurs cheveux ou lacérant leur visage en signe de douleur ou de terreur, se dirigent vers les deux bouches de l’Enfer (« Allez-vous-en, vous les maudits ! »). Au premier plan, un diable charrie un damné par les pieds ; un autre, au corps de bouc, entraîne un groupe de damnés liés par une corde : on y voit un avare tenant une bourse pleine d’argent, une femme, un clerc tonsuré. Il les mène vers l’Enfer, figuré à droite comme une porte de citadelle derrière laquelle, au milieu des flammes, s’ouvre une gueule monstrueuse dans laquelle un diable enfourne les damnés à coups de bâton.
La demi-sphère supérieure de la noix est masquée par de minces volets non sculptés où est inscrite une antienne d’un office de la Toussaint : « In civitate Domini ibi sona[n]t iugiter organa Santoru[m] ibi synamomu[m] et balsamu[m] odor suavissimus cantica eoru[m] » [Dans la Cité de Dieu, les orgues des saints résonnent continuellement, là, leurs chants sont tels le baume et la cannelle, ô odeur suave !]. Le dévot était d’abord appelé à venir au Jugement puis, suivant les inscriptions l’invitant à rejoindre la Cité de Dieu, il ouvrait enfin ces volets et pénétrait dans la Jérusalem céleste, au milieu de tous les saints.
Sur le volet de gauche, les saint
Inscriptions
Inscription :
frise avec inscription en lettres gothiques : Judex Sapiens judicabit populum suum et principatus sensati stabilis erit. Populi sic et ministri ejus et qualis rector est civitatis, tales inhabitantes in ea (Eccles., X, I, 2).
Autour des sujets : Exhultent justi in conspectu Dei - Delectentur in loeticia - Justi autem in perpetuam (sic) vivent. Martyrs : Martelaers. Les Confesseurs : alle Confessorem. Autour du Dieu dans la Gloire : Gloriosum est regnum in quo Cristo regnat omnes Sancti cincti (?) stolis albis sequuntur agnum quocunque...
Autour du Jugement dernier : Surgite vos mortui, venite ad judicium, venite vos benedicti et ite vos maledicti.
A l'extérieur des volets : In civitate Domini sonant jugiter organa Sanctorum ibi synamoni et balsami odor suavissimus cantica eorum.
frise avec inscription en lettres gothiques : Judex Sapiens judicabit populum suum et principatus sensati stabilis erit. Populi sic et ministri ejus et qualis rector est civitatis, tales inhabitantes in ea (Eccles., X, I, 2).
Autour des sujets : Exhultent justi in conspectu Dei - Delectentur in loeticia - Justi autem in perpetuam (sic) vivent. Martyrs : Martelaers. Les Confesseurs : alle Confessorem. Autour du Dieu dans la Gloire : Gloriosum est regnum in quo Cristo regnat omnes Sancti cincti (?) stolis albis sequuntur agnum quocunque...
Autour du Jugement dernier : Surgite vos mortui, venite ad judicium, venite vos benedicti et ite vos maledicti.
A l'extérieur des volets : In civitate Domini sonant jugiter organa Sanctorum ibi synamoni et balsami odor suavissimus cantica eorum.
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Diamètre : 5,8 cm ; Hauteur : 11,3 cm (ouverte) ; Largeur : 9,5 cm (largeur totale, volets ouverts)
Matière et technique
Matériau : buis
Technique : sculpté (techniques bambou/ bois/ corne/ ivoire/ écaille)
Technique : sculpté (techniques bambou/ bois/ corne/ ivoire/ écaille)
Lieux et dates
Date de création / fabrication
Epoque / période : gothique (Occident->moyen âge) ; Renaissance (Occident)
Date de création/fabrication : 1500 - 1535
Date de création/fabrication : 1500 - 1535
Lieu de création / fabrication / exécution
Flandre (Europe)
Données historiques
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Baron Rothschild, Adolphe de, Collectionneur ; Légataire
Mode d’acquisition
legs
Date d’acquisition
date : 1901
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Richelieu, [OArt] Salle 509 - Larcade, Vitrine 2
Index
Bibliographie
- Caron, Sophie (dir.), Jan van Eyck. La Vierge du chancelier Rolin, cat. exp. (Sully,La Chapelle, 2024), Paris, Louvre éditions ; Lienart, 2024, p. 81, 201, cat. 50
- Antoine, Élisabeth ; Dandridge, Pete ; Ellis, Lisa, Le Jugement dernier dans une noix de prière : microsculptures de dévotion, Paris, Madrid, Louvre éditions, Editions El Viso, 2021, p. 31-48, fig. 19, 24-31
- Reesing, Ingmar, « Patronage and early ownership of sixteenth-century micro-carvings from the northern netherlands », dans Small Wonders, cat. exp. (Toronto, Art Gallery of Ontario, 1/11/2016- 01/01/2017 ; New York, The MET, 15/02 au 15/05/2017 / Amsterdam, Rijksmuseum, 1/06 au 31/08/2017), Amsterdam, 2016, p. 244-289, p. 284, fig. 132
- Malgouyres, Philippe, « Les objets de la Renaissance, musée du Louvre , 1901 », dans Prevost-Marcilhacy, Pauline (dir.), Les Rothschild. Une dynastie de mécènes en France., I, 1873-1922. Paris, Louvre éditions - BnF éditions - Somogy éditions d'art, 2016, p. 265-281, p. 274, 279
- Scholten, Frits (dir.), Small Wonders. Late Gothic Boxwood Micro-carvings from the Low Countries, cat. exp. (Toronto (Canada), Art Gallery of Ontario, 2016 ; New York (Etats-Unis), Metropolitan Museum of Art, 2017 ; Amsterdam (Pays Bas), Rijksmuseum, 2017), Groningen, Rijksmuseum Publications Department, 2016, fig. cat. 29 p. 220-221, n° 29 p. 615-616
- Radcliffe, Anthony F. ; Baker, Malcolm ; Maek-Gérard, Michael , The Thyssen-Bornemisza Collection. Renaissance and later sculpture, Londres, 1992, p. 417, fig. 3, n° 82
- Molinier, Emile, Donation de M. le baron Adolphe de Rothschild (Musée national du Louvre), Paris, E. Lévy, 1902, n° 59
- Malgouyres, Philippe, « "Petites merveilles" et grands vertiges : sculpture miniature de la Renaissance aux Pays-Bas », L'Estampille. L'Objet d'art, septembre 2017, p. 52-59, fig. p. 52-53
Expositions
- Le Chancelier Rolin en prière devant la Vierge et l'Enfant de Jan van Eyck, Sully, Salle 600 - Chapelle, 20/03/2024 - 17/06/2024
- Small Wonders. Late Gothic Boxwood Micro-carvings from the Low Countries, Amsterdam (Pays Bas), Rijksmuseum, 01/06/2017 - 31/08/2017, étape d'une exposition itinérante
- Small Wonders. Late Gothic Boxwood Micro-carvings from the Low Countries, New York (Etats-Unis), Metropolitan Museum of Art, 22/02/2017 - 15/05/2017, étape d'une exposition itinérante
- Small Wonders. Late Gothic Boxwood Micro-carvings from the Low Countries, Toronto (Canada), Art Gallery of Ontario, 01/11/2016 - 22/01/2017, étape d'une exposition itinérante
Dernière mise à jour le 26.06.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances