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Coffret dit de " saint Louis "
1236
Lieu de création : Limoges Lieu de provenance : Notre-Dame-du-Lis = Notre-Dame-du-Lis = abbaye royale Notre-Dame du Lys
MS 253
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Actuellement visible au Louvre
Salle 503
Aile Richelieu, Niveau 1
Numéro d’inventaire
Numéro principal : MS 253
description
Dénomination / Titre
Titre : Coffret dit de " saint Louis "
Type d'objet
coffret
Description / Décor
Provenant de l’abbaye de Notre-Dame du Lys (Seine-et-Marne), le coffret contenait plusieurs reliques de saint Louis – un os du bras, plusieurs phalanges et un cilice – données par son petit-fils Philippe le Bel à l’abbaye, après l’ouverture de la tombe du saint en 1306-1308.
Le coffret de bois, revêtu d’une feuille d’étain couverte d’un vernis vert, est orné de vingt-cinq médaillons ajourés (figurant des créatures fantastiques, des scènes de chasse ou de combat), de onze médaillons émaillés historiés, de quarante-six médaillons ou écus armoriés (cinquante-trois à l’origine), ainsi que de nombreux clous de cuivre entourant chaque médaillon.
Le décor se répartit comme suit : sur le couvercle, deux médaillons aux armes de France sont entourés par huit médaillons ajourés (chacun des médaillons armoriés forme le cœur d’un groupe de quatre médaillons), tandis que sur les bords alternent les écus armoriés de nombreuses familles de France (y figurent notamment tous les pairs laïques du règne de saint Louis (cf. Pinoteau, 1983, et cat. exp. Paris – New York, 1995-1996, p. 36). La face avant présente à peu près le même schéma décoratif, augmenté du gros médaillon ajouré de l’entrée de serrure, auquel répond un médaillon supplémentaire aux armes de France. Le revers est orné de médaillons émaillés de bleu sur lesquels le décor s’enlève en réserve, pour la plupart des scènes courtoises, de chasse, ou de combats ; sur le médaillon au centre de la composition (formée de deux carrés de cinq médaillons réunis par un médaillon central), un roi trônant, tenant le sceptre, accueille l’hommage de l’un de ses sujets. Le seul décor armorié est celui des encoignures, aux armes de Castille. Sur les petits côtés, un médaillon aux armes de France est de nouveau au centre de la composition, entouré de quatre médaillons ajourés, des encoignures aux armes de France et de Castille, et d’écus armoriés divers sur le rebord du couvercle.
Ce coffret a longtemps été considéré comme postérieur à la canonisation de saint Louis et peut-être contemporain du don des reliques du saint par Philippe le Bel à l’abbaye. L’étude héraldique scrupuleuse menée par H. Pinoteau en 1983 a renouvelé fondamentalement cette datation en situant la réalisation du coffret autour de l’été 1236, c’est-à-dire au début du règne de saint Louis. Il reste à comprendre à quelle occasion ce coffret, sur lequel les armes de France occupent une place centrale, fut réalisé. Pinoteau a écarté la majorité du roi comme motif possible, préférant mettre l’accent sur l’association idéale, symbolisée par les médaillons armoriés, autour d’un acte d’importance qui reste à identifier. On peut rappeler aussi que c’est en 1236 que Blanche de Castille fonda l’abbaye Notre-Dame-la-Royale (Maubuisson), et que cette abbaye fut très liée à Notre-Dame du Lys, autre abbaye cistercienne féminine, fondée quelques années plus tard par saint Louis et sa mère (la première abbesse, Alix de Vienne, de Notre-Dame du Lys, était une moniale venue de Maubuisson.
Quant à l’arrivée du coffret à Notre-Dame du Lys, elle semble antérieure au don des reliques de saint Louis par Philippe le Bel, si l’ « escrinet » contenant le cilice et la discipline de saint Louis, mentionné par Guillaume de Saint-Pathus en 1278 à l’abbaye, est bien celui conservé aujourd’hui au Louvre. Le coffret fut-il donné par saint Louis lui-même, lors de la fondation de l’abbaye en 1244 ? Ou arriva-t-il en 1253, lorsque le cœur de Blanche de Castille, inhumée à Maubuisson, fut apporté à Notre-Dame du Lys ?
(Source : Elisabeth Antoine in Saint Louis, Paris, 2014-2015, notice n° 17)
Le coffret de bois, revêtu d’une feuille d’étain couverte d’un vernis vert, est orné de vingt-cinq médaillons ajourés (figurant des créatures fantastiques, des scènes de chasse ou de combat), de onze médaillons émaillés historiés, de quarante-six médaillons ou écus armoriés (cinquante-trois à l’origine), ainsi que de nombreux clous de cuivre entourant chaque médaillon.
Le décor se répartit comme suit : sur le couvercle, deux médaillons aux armes de France sont entourés par huit médaillons ajourés (chacun des médaillons armoriés forme le cœur d’un groupe de quatre médaillons), tandis que sur les bords alternent les écus armoriés de nombreuses familles de France (y figurent notamment tous les pairs laïques du règne de saint Louis (cf. Pinoteau, 1983, et cat. exp. Paris – New York, 1995-1996, p. 36). La face avant présente à peu près le même schéma décoratif, augmenté du gros médaillon ajouré de l’entrée de serrure, auquel répond un médaillon supplémentaire aux armes de France. Le revers est orné de médaillons émaillés de bleu sur lesquels le décor s’enlève en réserve, pour la plupart des scènes courtoises, de chasse, ou de combats ; sur le médaillon au centre de la composition (formée de deux carrés de cinq médaillons réunis par un médaillon central), un roi trônant, tenant le sceptre, accueille l’hommage de l’un de ses sujets. Le seul décor armorié est celui des encoignures, aux armes de Castille. Sur les petits côtés, un médaillon aux armes de France est de nouveau au centre de la composition, entouré de quatre médaillons ajourés, des encoignures aux armes de France et de Castille, et d’écus armoriés divers sur le rebord du couvercle.
Ce coffret a longtemps été considéré comme postérieur à la canonisation de saint Louis et peut-être contemporain du don des reliques du saint par Philippe le Bel à l’abbaye. L’étude héraldique scrupuleuse menée par H. Pinoteau en 1983 a renouvelé fondamentalement cette datation en situant la réalisation du coffret autour de l’été 1236, c’est-à-dire au début du règne de saint Louis. Il reste à comprendre à quelle occasion ce coffret, sur lequel les armes de France occupent une place centrale, fut réalisé. Pinoteau a écarté la majorité du roi comme motif possible, préférant mettre l’accent sur l’association idéale, symbolisée par les médaillons armoriés, autour d’un acte d’importance qui reste à identifier. On peut rappeler aussi que c’est en 1236 que Blanche de Castille fonda l’abbaye Notre-Dame-la-Royale (Maubuisson), et que cette abbaye fut très liée à Notre-Dame du Lys, autre abbaye cistercienne féminine, fondée quelques années plus tard par saint Louis et sa mère (la première abbesse, Alix de Vienne, de Notre-Dame du Lys, était une moniale venue de Maubuisson.
Quant à l’arrivée du coffret à Notre-Dame du Lys, elle semble antérieure au don des reliques de saint Louis par Philippe le Bel, si l’ « escrinet » contenant le cilice et la discipline de saint Louis, mentionné par Guillaume de Saint-Pathus en 1278 à l’abbaye, est bien celui conservé aujourd’hui au Louvre. Le coffret fut-il donné par saint Louis lui-même, lors de la fondation de l’abbaye en 1244 ? Ou arriva-t-il en 1253, lorsque le cœur de Blanche de Castille, inhumée à Maubuisson, fut apporté à Notre-Dame du Lys ?
(Source : Elisabeth Antoine in Saint Louis, Paris, 2014-2015, notice n° 17)
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 14 cm ; Largeur : 19 cm ; Longueur : 36,5 cm
Matière et technique
Matériau : hêtre (Coffret en bois de hêtre revêtu d'une feuille d'étain couverte d'un vernis vert)
Matériau : étain (feuille d'étain)
Matériau : cuivre (Vingt-cinq médaillons en cuivre ajouré, repoussé, gravé et doré ; onze médaillons et écus de cuivre champlevé, émaillé, gravé et doré)
Matériau : étain (feuille d'étain)
Matériau : cuivre (Vingt-cinq médaillons en cuivre ajouré, repoussé, gravé et doré ; onze médaillons et écus de cuivre champlevé, émaillé, gravé et doré)
Lieux et dates
Date de création / fabrication
Epoque / période : gothique (Occident->moyen âge)
Date de création/fabrication : 1236
Date de création/fabrication : 1236
Lieu de création / fabrication / exécution
Limoges (Limousin->Haute-Vienne = Haute Vienne)
Lieu de provenance
Notre-Dame-du-Lis = Notre-Dame-du-Lis = abbaye royale Notre-Dame du Lys (Seine-et-Marne = Seine et Marne->Dammarie-les-lys = Dammarie les Lys)
Données historiques
Historique de l'œuvre
provient de l'église abbatiale Notre-Dame-du-Lys ; transféré dans l'église paroissiale de Dammarie-les-Lys après la suppression du couvent en 1793 ; "Découvert dans cette église" en 1853 "dans l'une des deux grandes châsses situées à droite et à gauche du maître-autel", où il avait été placé en 1838 ; acheté en juin 1858 sur l'autorisation de l'Empereur Napoléon III ; don au musée des Souverains.
Mode d’acquisition
don
Date d’acquisition
date : 1858
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Richelieu, [OArt] Salle 503 - Jeanne d'Evreux, Vitrine 1
Index
Mode d'acquisition
Période
Type
Bibliographie
- Richard Cœur de Lion, roi-chevalier-prisonnier / Richard Löwenherz. König - Ritter - Gefangener, cat. exp. (Spire (Externe, Allemagne), Historisches Museum der Pfalz, 2017), Ratisbonne, Schnell + Steiner, 2017, p. 391
- Biron, Isabelle, Emaux sur métal du IXe au XIXe siècle. Histoire, technique et matériaux, Dijon, Faton, 2015, p. 51
- Franco Mata, Angela, « Gemellones lemosinos en la sociedad del siglo XIII* », De Medio Aevo, n° 2, 8, 2015, p. 95-130, p. 119, fig. 20
- Le Pogam, Pierre-Yves (dir.), Saint Louis, cat. exp. (Paris (France), Conciergerie, 2014), Paris, Éditions du patrimoine, 2014, p. 158, ill. 127 page 159, n° 17
- Antoine, Élisabeth ; Le Pogam, Pierre-Yves, « Le siècle de Saint Louis », Grande Galerie : le journal du Louvre, 9, septembre/novembre, 2009, p. 38-47, p. 47
- Pinoteau, Hervé, Cinq études d’héraldique et de symbolique étatique, Paris, éditions le Léopard d'or, 2006, p. 113-157
- L’Ile-de-France médiévale, Tome 2, cat. exp. (présentée au Musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis, ; Musée de l’Ile-de-France, Sceaux ; Musée de Provins et du Provinois, Provins, 2001), Paris, Somogy éd. d’art, 2001, p. 71, 229
- De Limoges à Silos, cat. exp. (Bruxelles (Belgique), 2001; Madrid (Espagne), Biblioteca Nacional, 2001; Burgos (Espagne), Monastère Saint-Dominique de Silos, 2002), 2001, p. 83, fig. 39
- L'Oeuvre de Limoges. Emaux limousins du Moyen Age, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 23 octobre 1995 - 22 janvier 1996 et New York, The Metropolitan Museum of Art, 4 mars - 16 juin 1996), Paris, Réunion des musées nationaux, 1995, p. 360-363, n° 124
- Pinoteau, Hervé, « La date de la cassette de saint Louis: été 1236 ? », Cahiers d'héraldique, IV, 1983, p. 97-130, p. 97-130
- Vaivre, Jean-Bernard de, « Le décor héraldique de la cassette d'Aix la-Chapelle », Aachener Kunstblätter, 45, 1974, p. 97-124, p. 102-104, ill. 17-22, 27-28
- Pinoteau, Hervé ; Le Gallo, Cl., « L'héraldique de saint Louis et de ses compagnons », Les Cahiers nobles, 27, 1966, p. 6
- Pinoteau, Hervé (dir.), La Symbolique capétienne reconnue dans ses monuments, enseignes, blason, etc., cat. exp. (Angers, Château d'Angers, du 20 au 24 avril 1977), Paris, 1977, n° 12
- Gauthier, Marie-Madeleine, Emaux du Moyen âge occidental, Fribourg, Office du Livre, 1972, p. 191
- La France de saint Louis, cat. exp. (Paris, Palais de Justice,salle des Gens d'Armes, octobre 1970-janvier 1971), Paris, Les Presses artistiques, 1970, p. 44, n° 44
- Saint Louis à la Sainte Chapelle, cat. exp. (Paris, Sainte-Chapelle, mai- août, 1960), Paris, 1960, p. 86, pl. 19, n° 167
- Dimier, M. Anselme, Saint Louis et Citeaux, Paris, Letouzey & Ané, 1954, p. 137
- Marquet de Vasselot, Jean-Joseph, Les crosses limousines du XIIIe siècle, Paris, Firmin-Didot frères, fils et Cie, 1941, p. 132
- Constable, W. G. ; Sterling, Charles (dir.), Exhibition of french art 1200-1900, cat. exp. (Londres (Royaume Uni), Royal Academy of Arts, 4 janvier - 12 mars 1932), Londres, 1932, p. 294-295, n° 580q
- Burger, Willy, Abendländische Schmelzarbeiten, Berlin, 1930, p. 124, fig. 74
- Marquet de Vasselot, Jean-Joseph, Musée du Louvre. Catalogue sommaire de l'orfèvrerie, de l'émaillerie et des gemmes du Moyen Age au XVIIème siècle, Paris, Gaston Braun éditeur, 1914, p. 16, MV 69
- Clouzot, Henri, Les Arts du métal : Métaux précieux, le bronze et le cuivre, le fer, les armes, la parure, Paris, H. Laurens, 1901, p. 57
- Havard, Henry, Histoire de l’Orfèvrerie française, Paris, Librairies-Imprimeries réunies, 1896, p. 217, XIII
- Darcel, Alfred, Musée national du Moyen Age et de la Renaissance [Louvre]. Série D. Notice des émaux et de l'orfèvrerie, 4e éd. avec supplément par E. Molinier, Paris, 1891, p. 566-568, D 940
- Molinier, Emile, L'émaillerie, Paris, 1891, p. 183-185
- Rupin, Ernest, L'Oeuvre de Limoges, Paris, Alphonse Picard éditions, 1890, p. 437-440, fig. 486-488
- Leroy, G., Les reliques de Saint-Louis dans la Seine-&-Marne, Meaux, A. Le Blondel, Imprimeur-libraire, 1889, p. 6-7
- Barbet de Jouy, Henry, Notice des antiquités, objets du Moyen Age, de la Renaissance et des Temps modernes composant le musée des Souverains, Paris, 1868, p. 55-58, n° 35
- Labarte, Jules, Histoire des arts industriels au Moyen-Âge et à l’époque de la Renaissance., 4 vol., Paris, Librairie A. Morel, 1864-1866, p. 627 (vol III)
- Aufauvre, Amédée ; Fichot, Charles, Les monuments de Seine-et-Marne : description historique et archéologique et reproduction des édifices religieux, militaires et civils du département, Paris, publié par les Auteurs, rue de Sèvres, 39, 1858, p. 34-36
- Ganneron, Edmond, La cassette de saint Louis Roi de France, donnée par Philippe le Bel à l’abbaye du Lis. Reproduction en or et en couleurs, grandeur de l'originale, par les procédés chromolithographiques, accompagnée d'une notice historique et archéologique sur cette œuvre remarquable de l'art civil au Moyen Âge, Paris, Imprimerie J. Claye, 1855,
- Grésy, Eugène, « Cassette de saint Louis dans l'Eglise de Dammarie », Revue Archéologique, 2, Xe année, 1853, p. 637-647, p. 637-647
- Schramm, Percy Ernst, « Herrschaftszeichen und Staatssymbolik. Beiträge zu ihrer Geschichte vom 3. bis zum 16. Jahrhundert (Vol. 1-3 u. Nachtr.) », dans Monumenta Germaniae Historica. Schriften / 13, 13/III, Stuttgart, 1954-1956, p. 921
- Gautier, Théophile, « La cassette de saint Louis », Le Moniteur universel, 7 juillet 1858, p. 855, Disponible sur : https://www.retronews.fr/journal/gazette-nationale-ou-le-moniteur-universel/07-juillet-1858/149/1444191/3, p. 855
- Piot, Eugène, « Emaillerie limousine du XIIIe siècle. La cassette de saint Louis. Le ciboire de Warwick », Le cabinet de l'Amateur et de l'antiquaire, 1861-1862, p. 103-106, p. 103-105
- Piot, Eugène, « La galerie d'Apollon au Louvre. Le musée des joyaux et la salle des bronzes », Le cabinet de l'Amateur et de l'antiquaire, V, 1861-1862, p. 217-241, p. 236
- Pinoteau, Hervé, « La date de la cassette de saint Louis », Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1978-1979, p. 77-78, p. 77-78
- Viollet-le-Duc, Eugène, Dictionnaire raisonné du mobilier français de l’Epoque Carolingienne à la Renaissance, 6 vol., Paris, 1872-1875, p. 81 (vol. II)
Expositions
- Saint Louis. Huitième centenaire de la naissance de Saint Louis, Paris (France), Conciergerie, salle des gens d'armes, 08/10/2014 - 11/01/2015
- L'amour de Dieu, Saint-Denis (France), Musée d'Art et d'Histoire, 16/03/2001 - 27/08/2001
Dernière mise à jour le 02.02.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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