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Canapé
vers 1847
Lieu de création : Beauvais ; Paris
F 572 C
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Actuellement visible au Louvre
Salle 564
Aile Richelieu, Niveau 1
Numéro d’inventaire
Numéro principal : F 572 C
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Cruchet, Michel-Victor
(Paris, 1815 - Paris, 1899)
Lami, Eugène (Paris, 1800 - 1890)
Manufacture de Beauvais
Lami, Eugène (Paris, 1800 - 1890)
Manufacture de Beauvais
description
Dénomination / Titre
Titre : Canapé
Type d'objet
mobilier ; canapé
Description / Décor
Canapé en bois richement sculpté et doré, style Louis XV, feuilles d'ornement et moulures, couvert en tapisserie de Beauvais sur fond blanc, dessin à guirlandes de fleurs et ornements.
Après la mort accidentelle de son frère aîné le duc d'Orléans, en 1842, le duc de Nemours (1814-1896) se voit, en tant que successeur du trône, obligé de mener une vie mondaine. Il fit entreprendre le réaménagement du premier étage du pavillon de Marsan. Le peintre Eugène Lami (1800-1890), ancien professeur de dessin des enfants royaux, servit de conseiller et de décorateur au duc de Nemours mais également à son frère, le duc d'Aumale, au château de Chantilly. Le salon d'audience est bien connu grâce à deux aquarelles et un dossier conservés au cabinet des dessins du musée des Arts décoratifs. Eugène Lami donna une direction historicisante à l'ameublement et prescrivit le style Louis XIV. Pour chaque pièce, il indiqua les tentures, boiseries, meubles et tableaux à trouver au Garde-Meuble royal ou à Versailles. Ainsi, le salon d'audience fut garni d'une tenture cramoisie, verte et blanche ornée d'un dessin de marguerites, de gaines en marqueterie Boulle et d'une console rocaille.
Pour les meubles de menuiserie, Lami demanda au sculpteur sur bois Michel-Victor Cruchet (1815-1899) des sièges en bois doré de style Louis XV. Cruchet, sculpteur et ornemaniste, dirigea une grande maison produisant à la fois des meubles en bois sculpté et des ornements architecturaux en carton-pierre. Il avait déjà travaillé aux Tuileries pour le salon gothique de la princesse Marie, sœur du duc de Nemours, et collabora aussi avec Lami au château de Chantilly pour le duc d'Aumale. La dorure fut confiée au doreur Petrelle puis l'ensemble fut garni de tapisserie de Beauvais à fond vert et motifs floraux par les tapissiers Fraysse et Ternissien. Cet ameublement comprenait un canapé, une causeuse, deux fauteuils et six chaises. Il fut complété par une causeuse et six chaises en 1856 lorsqu'il servit au salon du Conseil du château de Fontainebleau.
Tous ces sièges reposent sur des pieds galbés et sont dotés de supports d'accotoirs en consoles et d'accotoirs chantournés. Ces différents éléments sont caractéristiques du style Louis XV. De plus, les ornements des dossiers et ceintures d'assises sont des coquilles et des œillets, motifs récurrents sur le mobilier de cette époque. Néanmoins, les proportions particulièrement larges de ces sièges font qu'ils diffèrent des réalisations de l'Ancien Régime. Le traitement sculpté des bois révèle une étude approfondie du goût Louis XV que l'on retrouve dans d'autres réalisations de Cruchet. Ce sculpteur sur bois maîtrisait parfaitement les copies et possédait une grande aptitude à s'approprier les styles du passé. Remarquons que ce mobilier « néo-Louis XV » prenait place dans un salon de genre Louis XIV : dès la fin de la monarchie de Juillet les décorateurs n'hésitèrent pas à mêler différents styles ouvrant ainsi la voie à l'éclectisme du second Empire.
Après la mort accidentelle de son frère aîné le duc d'Orléans, en 1842, le duc de Nemours (1814-1896) se voit, en tant que successeur du trône, obligé de mener une vie mondaine. Il fit entreprendre le réaménagement du premier étage du pavillon de Marsan. Le peintre Eugène Lami (1800-1890), ancien professeur de dessin des enfants royaux, servit de conseiller et de décorateur au duc de Nemours mais également à son frère, le duc d'Aumale, au château de Chantilly. Le salon d'audience est bien connu grâce à deux aquarelles et un dossier conservés au cabinet des dessins du musée des Arts décoratifs. Eugène Lami donna une direction historicisante à l'ameublement et prescrivit le style Louis XIV. Pour chaque pièce, il indiqua les tentures, boiseries, meubles et tableaux à trouver au Garde-Meuble royal ou à Versailles. Ainsi, le salon d'audience fut garni d'une tenture cramoisie, verte et blanche ornée d'un dessin de marguerites, de gaines en marqueterie Boulle et d'une console rocaille.
Pour les meubles de menuiserie, Lami demanda au sculpteur sur bois Michel-Victor Cruchet (1815-1899) des sièges en bois doré de style Louis XV. Cruchet, sculpteur et ornemaniste, dirigea une grande maison produisant à la fois des meubles en bois sculpté et des ornements architecturaux en carton-pierre. Il avait déjà travaillé aux Tuileries pour le salon gothique de la princesse Marie, sœur du duc de Nemours, et collabora aussi avec Lami au château de Chantilly pour le duc d'Aumale. La dorure fut confiée au doreur Petrelle puis l'ensemble fut garni de tapisserie de Beauvais à fond vert et motifs floraux par les tapissiers Fraysse et Ternissien. Cet ameublement comprenait un canapé, une causeuse, deux fauteuils et six chaises. Il fut complété par une causeuse et six chaises en 1856 lorsqu'il servit au salon du Conseil du château de Fontainebleau.
Tous ces sièges reposent sur des pieds galbés et sont dotés de supports d'accotoirs en consoles et d'accotoirs chantournés. Ces différents éléments sont caractéristiques du style Louis XV. De plus, les ornements des dossiers et ceintures d'assises sont des coquilles et des œillets, motifs récurrents sur le mobilier de cette époque. Néanmoins, les proportions particulièrement larges de ces sièges font qu'ils diffèrent des réalisations de l'Ancien Régime. Le traitement sculpté des bois révèle une étude approfondie du goût Louis XV que l'on retrouve dans d'autres réalisations de Cruchet. Ce sculpteur sur bois maîtrisait parfaitement les copies et possédait une grande aptitude à s'approprier les styles du passé. Remarquons que ce mobilier « néo-Louis XV » prenait place dans un salon de genre Louis XIV : dès la fin de la monarchie de Juillet les décorateurs n'hésitèrent pas à mêler différents styles ouvrant ainsi la voie à l'éclectisme du second Empire.
Inscriptions
Etiquette :
Inventaire de 1894 / Palais de Fontainebleau / 572 C
Inscription :
TU 20373 ; TU 625 ; F 21903 ; F 572 C
Inventaire de 1894 / Palais de Fontainebleau / 572 C
Inscription :
TU 20373 ; TU 625 ; F 21903 ; F 572 C
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 124 cm ; Largeur : 208 cm ; Profondeur : 84 cm
Matière et technique
Matériau : bois (doré)
Technique : tapisserie de basse lisse = basse lisse (techniques textile->tapisserie = tapisserie sur métier)
Technique : tapisserie de basse lisse = basse lisse (techniques textile->tapisserie = tapisserie sur métier)
Lieux et dates
Date de création / fabrication
Epoque / période : Monarchie de Juillet (1830-1848) (Occident->époque contemporaine)
Date de création/fabrication : vers 1847
Date de création/fabrication : vers 1847
Lieu de création / fabrication / exécution
Beauvais (Picardie->Oise) ; Paris (France->Ile-de-France = Ile de France)
Données historiques
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Nemours, Louis d'Orléans, duc de, Collectionneur
Mode d’acquisition
dépôt
Date d’acquisition
date d'arrivée au Musée : 1986
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée national du château de Fontainebleau, Fontainebleau
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Richelieu, [OArt] Salle 564 - Duc de Nemours
Index
Bibliographie
- Caron, Mathieu, Du Palais au Musée. Le Garde-Meuble et l'invention du mobilier historique au XIXe siècle, Dijon, Mobilier National / éditions Faton, 2021, p. 277
Dernière mise à jour le 08.11.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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