Portrait d'artiste.

MI 895, Recto
vol.18, p.75

Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures

VIVIEN Joseph (1657-1734)
Ecole française

Portrait d'artiste.

Ce pastel est à comparer avec d'autres conservés au Louvre, INV 33298, INV 33288, INV 33292. Geneviève Monnier, Inventaire des Collections Publiques Françaises, Pastels des XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, 1972, n° 14.
Neil Jeffares donne ce pastel à Joseph Vivien, Un artiste (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 559).

Probablement peint l'année de son agrément à l'Académie royale de peinture et de sculpture, ce beau portrait est tout à fait emblématique de la manière de l'artiste. Traitée avec force, d'un dessin correct et de coloris plus forts que ceux que Vivien avait utilisés pour ses portraits à l'huile, ainsi que Pierre Jean Mariette l'avait souligné dans son Abecedario (Montaiglon, 1859-1860, VI, p. 88), l'œuvre se distingue également par l'intense psychologie qui se dégage de son modèle. Au moment de son acquisition par le musée du Louvre en 1864, on y avait reconnu le portraitiste Hyacinthe Rigaud. Geneviève Monnier a parfaitement montré en 1972 qu'une telle identification ne pouvait être maintenue. Malgré ses recherches iconographiques, elle n'était cependant pas parvenue à proposer un nouveau nom. Si l'homme d'âge mûr s'affirmait en artiste en tenant un carton à dessins et un porte-mine, ses traits ne semblaient correspondre à aucun des maîtres ayant posé pour Vivien, Marc Nattier, Louis de Silvestre, Benoît Audran, Antoine Coypel, Gérard Edelinck, Corneille Van Clève, Jacques V Gabriel, Jean Lemoyne, Jean-Baptiste Lemoyne, André Le Nôtre ou Jules Hardouin-Mansart, dont les effigies furent soit exposées au Salon de 1704, soit gravées, et sont pour certaines d'entre elles aujourd'hui connues et conservées. En 1993, Jean-René Gaborit a néanmoins souligné la ressemblance existant entre le pastel et le buste en marbre d'Antoine Coypel (1661-1722) sculpté vers 1712 par Antoine Coysevox (fig. 2. Musée du Louvre. Inv. RF 1500). Les deux visages offrent effectivement de grandes similitudes physiques, lèvres minces, nez large, plis du cou, sourcils épais. Cependant, la comparaison avec les autres portraits de Coypel, en particulier ses autoportraits conservés au musée des Beaux-Arts de Besançon, à la Galerie des Offices à Florence et au château de Versailles, permet de constater que l'artiste avait les yeux clairs, bleus ou verts. Ce qui n'est pas le cas du modèle portraituré par Vivien, dont les yeux sont marron. Aussi le modèle demeure-t-il toujours en quête d'identité (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 15, p. 58-59).

H. 0,888 m ; L. 0,713 m

Pastel sur deux feuilles de papier gris-bleu collées à joints couvrants et marouflées sur une toile tendue sur châssis à écharpes et traverse centrale horizontale. Le châssis a été agrandi sur les quatre côtés au moyen de quatre tasseaux à mi-bois sur lesquels sont collés six bandes de papier bleu raboutées sur les deux feuilles de papier de l'œuvre.Signé et daté, en bas à gauche 'Vuivien fecit 1698'. Sur le papier de bordage, plusieurs annotations à la plume et encre brune, dont : faire faire encore 8 ann...
Les mesures du cadre sont : H : 01,145 ; L : 00,945 et profondeur : 00,105.

Acquis pour le Louvre de M. Devigne en 1864 pour la somme de 600 francs.

Dernière provenance : Devigne

achat

1864

Devigne

Paris, Musée du Louvre, oeuvre en rapport

portrait

pastel