Portrait du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle ( 1714-1785), assis, en habit de chevalier de l'ordre de Saint-Michel., image 1/2
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Portrait du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle ( 1714-1785), assis, en habit de chevalier de l'ordre de Saint-Michel.

INV 30860, Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
INV 30860, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII 31076
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.12, p.409
Collection
Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
ROSLIN Marie Suzanne (1734-1772)
Ecole française

description

Dénomination / Titre
Portrait du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle ( 1714-1785), assis, en habit de chevalier de l'ordre de Saint-Michel.
Description / Décor
Commentaire :
Le sculpteur est vêtu du costume de Chevalier de l'Ordre de Saint Michel. A droite, une évocation du mnument élévé par lui à Reims en l'honneur de Louis XV. Geneviève Monnier, Inventaire des Collections Publiques Françaises, Pastels des XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, 1972, n° 103.
Sylvie Martin, Le portrait d'artiste au XVIIIe siècle et la critique de son temps, Histoire de l'Art, n° 5/6, mai 1989, p. 63-74, fig. 4, p. 69.
Neil Jeffares donne ce pastel à Mme Alexandre Roslin, née Marie-Suzanne Giroust, portrait de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785), sculpteur, adjoint à recteur de l'Académie royale de peinture et sculpture, en habit de chevalier de Saint-Michel (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 442).

Le samedi 1er septembre 1770, l'Académie royale s'étant assemblée pour les conférences, la dame Marie-Suzanne Giroust, épouse de M. Roslin, conseiller, née à Paris, peintre dans le genre du portrait en pastel, avait présenté de ses ouvrages pour être agréée. L'assemblée, après avoir pris les voix à l'ordinaire et reconnu sa capacité, avait agréé sa présentation, et s'étant trouvé, dans les ouvrages qu'elle avait montrés, le portrait de M. Pigalle, adjoint à recteur, la Compagnie l'avait accepté pour sa réception. En conséquence, la dame avait été aussitôt reçue académicienne pour avoir séance dans les assemblées de l'Académie et jouir des privilèges, prérogatives et honneurs attribués à cette qualité, à la charge d'observer les statuts et règlements de la Compagnie. Elle avait immédiatement pris séance en cette qualité. Vingt-sept jours plus tard, quoiqu'elle se fît un plaisir d'encourager le talent dans les femmes en en admettant quelques-unes dans son corps, l'Académie considérait néanmoins que ces admissions, étrangères en quelque façon à sa constitution, ne devaient pas être trop multipliées. Elle arrêtait du coup qu'elle n'en recevrait point au-delà du nombre de quatre et qu'elle ne s'engagerait pas toujours à remplir ce nombre de quatre, se réservant de ne le faire qu'autant qu'elle s'y trouverait déterminée par des talents véritablement distingués. Presque exclusivement masculine, la Compagnie s'était-elle sentie menacée par le talent de ces femmes artistes qui désiraient une reconnaissance officielle ? Il faut souligner que le portrait de Pigalle présenté par Mme Roslin s'imposait en véritable tour de force. Exposé au Salon de 1771 (no 150), il appelait aussitôt les commentaires les plus élogieux. Dans L'Année littéraire (V, lettre 13,p. 289-311), peut-être sous la plume de Fréron, qui avait conservé l'anonymat, on notait les portraits au pastel de Mme Roslin qui intéressaient par les ressemblances vivement saisies et par leur faire libre et hardi. On était surtout frappé par celui de M. Pigalle. L'Avant-Coureur (36, 6 septembre 1773, p. 561-569) louait la liberté de la touche, la finesse des tons et la vérité du coloris. Le Journal encyclopédique (15 novembre 1771, p. 95) considérait que le pastel figurant Pigalle, d'une grande force, se soutenait de pair avec les portraits à l'huile au milieu desquels il était placé. Mme Roslin dessinait et peignait savamment. On voyait aisément qu'elle avait étudié son art avec jugement et qu'elle le connaissait bien. Le Mercure de France (octobre 1771, p. 174-201) partageait cet avis, considérant que l'œuvre, bien dessinée, d'un bon ton de couleur et savamment touchée, se soutiendrait à côté des meilleurs portraits à l'huile. Enfin, Denis Diderot ne boudait pas non plus l'effigie du sculpteur (Salon de 1771, Seznec et Adhémar, 1957-1967, IV, p. 165-229). C'était un bon portrait, bien ressemblant et qui faisait honneur à Mme Roslin. La couleur en était belle et vigoureuse. Le morceau devait toujours demeurer cher aux amateurs ainsi qu'aux artistes. Seul l'auteur anonyme des Mémoires secrets, peut-être Pidansat de Mairobert, semblait manifester quelque jalousie. Pour lui, si l'on ne trouvait pas une grande ressemblance dans le portrait de M. Pigalle en habit de chevalier de l'ordre de Saint-Michel, on voyait en revanche que Mme Roslin avait été à l'école de son mari par le coloris et qu'elle avait quelquefois trempé son pinceau dans ses couleurs. Le venin était distillé. Marie-Suzanne Roslin, celle que l'on considérait comme le successeur de Maurice Quentin de La Tour, devait finalement une part de son art à son époux. Il ne s'agissait là que de médisance. Le choix de portraiturer Pigalle s'imposait par sa fonction d'adjoint à recteur au sein de la hiérarchie académique. Il avait été nommé à cette position le 7 juillet 1770 et avait donc toute légitimité pour devenir le modèle du portrait. Le sculpteur était également au sommet de sa notoriété. En 1755, il avait reçu la commande du monument à Louis XV prévu pour la place Royale à Reims. Si la municipalité s'était directement adressée à Lambert Sigisbert Adam et si le comte de Caylus avait défendu Louis Claude Vassé, le choix du sculpteur avait été finalement fait par Marigny (Gaborit, 1985, p. 12-13). Pigalle avait soumis au roi le modèle de sa statue pédestre entre 1756 et 1758. Le travail s'était ensuite poursuivi pendant dix ans, le monument étant achevé en 1765. Il avait alors été gravé par Pierre Étienne Moitte d'après un dessin de Charles Nicolas Cochin. Largement diffusée, l'estampe servit certainement à Mme Roslin au moment de peindre le pastel, le monument apparaissant à droite de sa composition. Également chargé à partir de 1763 d'achever la statue équestre du roi commandée à Edme Bouchardon pour la place Louis XV à Paris, actuelle place de la Concorde, Pigalle conduisait en même temps le grand chantier du mausolée du maréchal de Saxe. Le 8 mai 1769,afin de souligner son talent, le roi lui accordait l'anoblissement en lui concédant le cordon de Saint-Michel. Cette distinction suprême conduisit Marie-Suzanne Roslin à renoncer à l'iconographie traditionnelle de l'artiste au travail pour privilégier la représentation de l'homme dans sa réussite officielle. Elle en profita surtout pour faire montre de sa parfaite maîtrise technique du pastel en peignant le somptueux habit de soie noire et de moire bleue enrichi de dentelles. Le brio avec lequel elle parvint à faire miroiter la moire, à faire chanter les noirs, couleur ô combien difficile à manier, et à détailler les dentelles, sans pour autant négliger la ressemblance, la parfaite transcription des volumes et le raccourci de la main gauche, ne pouvait que convaincre l'Académie de lui offrir un siège. Si Alexandre Roslin, qu'elle avait épousé le 8 janvier 1759, avait certainement été de très bon conseil, pratiquant également le pastel et traitant supérieurement les matières, son maître Maurice Quentin de La Tour ne lui avait semble-t-il rien caché de ses secrets. Dès le 2 avril 1758, la Feuille Nécessaire contenant divers détails sur les sciences, les lettres et les arts s'en faisait l'écho (p. 116) : « Les femmes partagent aujourd'hui avec les hommes tous les genres de talens : à l'égard de la Peinture, si leur composition n'est pas toujours aussi hardie, la beauté du coloris se trouve plus souvent dans leurs Ouvrages. Madame Rosselin, Elève du célèbre M. de La Tour, a fini depuis peu divers morceaux en Pastel, dans lesquels on remarque la fraîcheur et la vérité du coloris de cet excellent maître. Elle réussit particulièrement dans le portrait, elle saisit très bien la ressemblance et le ton de la carnation » (cité par Sanchez, 2004, p. 1490). Dix années après, Mme Roslin semblait ne plus avoir rien à apprendre. Le 31 août 1772, elle s'éteignait, emportée par un cancer du sein qui, de manière trop précoce, mettait un terme à une carrière qui s'annonçait déjà brillante (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 126, p. 260-262).

neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 126.

Rena Hoisington, "Xavier Salmon, Pastels in the Musée du Louvre: 17th and 18th Centuries", dans "Master Drawings", Vol. 57, Number 4, Winter 2019, pp. 525- 532

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,919 m ; L. 0,74 m
Matière et technique
Pastel sur quatre feuilles de papier gris-bleu assemblées à joints vifs, marouflées sur toile tendue sur châssis. Au dos sur le papier de bordage en haut à gauche, à la plume et encre
brune : 13. Sur le panneau en bois de protection arrière, formé de quatre planches,numéro à la plume et encre brune : 13 ; numéros au crayon noir : 107 et 13140, numéro à la craie blanche : 20-9. Étiquette ancienne portant le numéro à la plume et encre brune 1202. Étiquette du musée Napoléon portant le numéro à la plume et encre brune 31070 (?). Étiquette de l'exposition du musée Carnavalet dédiée en 1947 à la Suède et Paris.
Les mesures du cadre sont : H : 01,14 ; L : 00,97 et profondeur : 00,08.

Données historiques

Historique de l'œuvre
Accepté comme morceau de réception à l'Académie royale de peinture et de sculpture le 1er septembre 1770. Exposé au Salon en 1771, no 150 (Le Portrait de M. Pigalle, Adjoint à recteur de l'Académie Royale de peinture et sculpture,en habit de Chevalier de l'ordre de Saint-Michel. Tableau qu'elle a donné pour sa Réception à l'Académie). Collection de l'Académie au palais du Louvre (inventaire de 1793, no 654). Saisie révolutionnaire. Mentionné dans les magasins de Versailles à la fin de la Restauration (comme de Loir. Fontaine, 1910, p. 123). Renvoi au Louvre avant 1827, où l'oeuvre est inscrite sur l'inventaire des dessins par Morel d'Arleux (no 13140). À nouveau inscrit en 1832 sur l'inventaire général des musées royaux sous le numéro 13140 comme de Loir (A.N., 1 DD 97, p. 1750). L'oeuvre a été restaurée en 2015-2016 (décadrage, suppression du papier bleu de protection arrière, dépoussiérage de la toile de marouflage, mise en place dans un cadre emboîtant, remise en place du panneau de protection arrière en bois sur le carton de fond).

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve des pastels

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- En société. Pastels du musée du Louvre XVIIe-XVIIIe siècles
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 06 juin - 10 septembre 2018
- Pastels
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 25 février 2012 - 31 janvier 2015
- Présentation de pastels
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 20 avril - 20 octobre 2004
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Le Pastel de l'Académie royale de peinture et sculpture
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 01 mars - 27 novembre 2002
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels, Les Morceaux de Réception
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 16 juin - 18 décembre 2000
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Autoportraits, études et portrait. Pastels français des XVIIIe et XIXe siècles
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 10 février - 04 octobre 1999
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Grands portraits dessinés au pastel
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 16 avril - 31 octobre 1996
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France), Musée du Louvre (Paris, France)
- Accrochage de pastels
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 13 juin - 13 décembre 1995
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels de l'école française
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 01 décembre 1992 - 30 juin 1993
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 27 juillet - 18 septembre 1989
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Jean-Baptiste Pigalle 1714-1785 : Sculptures du Musée du Louvre
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 14 novembre 1985 - 13 janvier 1986
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
- Portrait et société en France (1715 - 1789)
Etape :
Musée national d'Art Moderne, Paris, France - 11 décembre 1980 - 30 mars 1982
Organisée par : Musée national d'Art Moderne (Paris, France)
- Emailleurs et pastellistes du XVIIe au XIXe siècle
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 28 avril - 05 septembre 1978
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels et miniatures du XVIIIe siècle
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 24 octobre 1973 - 28 mai 1974
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels et miniatures XVIIe et XVIIIe siècles
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 09 mars - 11 mai 1965
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Le portrait français de Watteau à David
Etape :
Musée national de l'Orangerie des Tuileries, Paris, France - 20 décembre 1957 - 24 mars 1958
Organisée par : RMNGP (Paris, France), Musée national de l'Orangerie des Tuileries (Paris, France)
- Pastels français des collections nationales et du musée La Tour de Saint-Quentin
Etape :
Musée national de l'Orangerie des Tuileries, Paris, France - 20 mai - 27 juin 1949
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
- La Suède et Paris
Etape :
Musée Carnavalet - Histoire de Paris, Paris, France - 01 avril - 30 juin 1947
Organisée par : Musée Carnavalet - Histoire de Paris (Paris, France)
- Les artistes suédois en France au XVIIIe siècle
Etape :
Château de Versailles, Versailles, France - 15 juin - 30 septembre 1945
Organisée par : Château de Versailles (Versailles, France)
- Notice des dessins, cartons, pastels, miniatures et émaux exposés dans les salles du 1er et 2ème étage au musée national du Louvre [Ecole française de Le Sueur à Anonyme, et Dessins indiens et Emaux]
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
Dernière mise à jour le 04.11.2021
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances