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Portrait de Philibert Orry, comte de Vignory ( 1689-1747).

INV 27613, Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
INV 27613, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII 30883
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.11, p.325
Collection
Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
La Tour, Maurice-Quentin de (1704-1788)
Ecole française

description

Dénomination / Titre
Portrait de Philibert Orry, comte de Vignory ( 1689-1747).
Description / Décor
Commentaire :
V.A.A.F, 1912, p.297. Il porte le ruban bleu et la croix de l'Ordre du Saint-Esprit. Geneviève Monnier, Inventaire des Collections Publiques Françaises, Pastels des XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, 1972, n° 62.
Neil Jeffares donne ce pastel à Maurice-Quentin de La Tour, portrait de Philibert H. Orry, comte de Vignory (1689-1747), directeur des Bâtiments du roi, ministre d'Etat, contrôleur général (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 298).
Une copie au pastel, probablement peinte au XIXe siècle, était sur le marché de l'art en 1983 (Paris, galerie Drouot, 12, rue Drouot). Probablement s'agit-il de celle signalée en 1984 par Pierre Rosenberg comme conservée dans une collection particulière à Sierre en Suisse (archives du département des Arts graphiques).

On doit à Maurice Tourneux d'avoir identifié le modèle en 1904 grâce aux armoiries du livre qu'il tient en main, « de pourpre à un lion d'or rampant et grimpant sur un rocher d'argent, mouvant du côté droit de l'écu ». En effet, elles apparaissent également sur la lettre de l'estampe que François Bernard Lépicié grava en 1737 d'après le portrait du contrôleur général des Finances inscrit par Hyacinthe Rigaud dans son livre de raison à la date de 1734. La simple comparaison entre l'œuvre de Rigaud, connue par plusieurs versions, et celle de La Tour permet aisément de reconnaître le même homme. Descendant du libraire parisien Marc Orry, auquel il avait emprunté ses armoiries, et fils de Jean Orry (1652-1719), qui fut conseiller secrétaire du roi et président à mortier au Parlement de Metz avant de recevoir du roi d'Espagne l'administration de ses finances et la surintendance générale de ses troupes, Philibert Orry cumula les fonctions et s'imposa en homme de goût. Après avoir été brièvement cornette dans un régiment de cavalerie, il acquit une charge de conseiller au Parlement de Paris et devint maître des requêtes en 1715. Reconnu pour sa gestion rigoureuse, il fut chargé en 1722 de l'intendance à Soissons, puis en 1727 de celle du Roussillon,avant de rejoindre celle de Lille en 1730 pour fort peu de temps, puisque dès le 20 mars de la même année, sur recommandation du cardinal de Fleury, Louis XV lui confiait le contrôle général des Finances, laissé vacant par Le Peletier des Forts. À force d'économies, l'homme parvint à rétablir de l'ordre et acquit la confiance du roi. En décembre 1730, il était nommé conseiller d'État à vie, en novembre 1736 ministre d'État, en mars 1737, directeur général des Bâtiments du roi, Arts et Manufactures, en juillet 1742, conseiller d'État ordinaire et en février 1743 grand trésorier des Ordres du roi. De manières rudes qui auraient conduit sa belle-mère à dire lors de sa nomination au contrôle des Finances qu'il serait « à la cour comme un bœuf dans une allée » (cité par René Louis de Voyer d'Argenson, Journal et Mémoires, 1857-1858, t. II, p. 29), Orry s'aliéna Mme d'Étiolles. Depuis peu de temps la maîtresse du roi, elle était venue le voir afin de lui demander une ferme générale pour son mari Lenormant d'Étiolles. Il lui aurait alors répondu : « Si ce qu'on dit est vrai, vous n'avez pas besoin de moi ; si ce n'est pas vrai, vous n'aurez point la place » (cité par Vicque, dans la Nouvelle biographie générale, t. 38, Paris, 1864, col. 879). Disgracié sous l'influence de la marquise après s'être opposé aux frères Pâris, il laissa sa place à Machault d'Arnouville au contrôle général des Finances le 6 décembre 1745 et à Lenormant de Tournehemà la direction générale des Bâtiments. Lorsque La Tour livra son portrait avant août 1745, l'homme était encore tout-puissant. Le pastel se devait de le souligner. Aussi fut-il de dimensions imposantes. Depuis peu de temps, le pastelliste n'hésitait plus à se mesurer à la peinture à l'huile en donnant à certaines de ses œuvres des dimensions qu'aucun pastel n'avait eues avant lui. Aux Salons de 1741 et 1742, les effigies du président Gabriel Bernard de Rieux (Los Angeles, The J. Paul Getty Museum, inv. 94.PC.39) et de son épouse Suzanne Marie Henriette de Boulainvilliers (Paris, musée Cognacq-Jay, inv. 116) avaient déjà fait sensation. À celui de 1745, outre le pastel figurant Orry, le maître montrait également le portrait de Louis Duval de l'Épinoy (Lisbonne,Museu Calouste Gulbenkian, inv. 2380), de dimensions très légèrement supérieures, et qui fut considéré par les amateurs du temps comme « le triomphe de la peinture en pastel ». D'une manière qui lui était devenue habituelle lorsqu'il s'agissait d'œuvres où le modèle était représenté en pied ou aux genoux, La Tour avait peint le visage et le buste sur une feuille de papier, et le reste de la composition sur quatre autres morceaux de papier raboutés. Afin que cet assemblage fût le moins visible possible, les feuilles avaient été collées à joints couvrants dissimulés à l'aide du pastel. Personnage officiel, Orry apparaissait moins en protecteur des arts qu'en ministre, avec la longue perruque passée de mode caractéristique de sa fonction. Comme dans la plupart de ses pastels peints à la même époque, l'artiste s'efforçait de tromper la nature et d'éblouir ses contemporains en donnant aux matières un aspect presque tactile. Dans une lettre à Devaux datée du 7 septembre 1745, Mme de Graffigny demeurait éblouie par la plus belle moire gris de perle qui formait l'habit de Duval de l'Épinoy. On était prêt « à tater l'étoffe », rien n'était si admirable (cité par Jeffares, www.pastellists.com). En 1882, les frères Goncourt n'étaient pas moins éblouis par l'habit de Philibert d'Orry. Celui qui était encore désigné comme " l'homme au Saint-Esprit » étonnait par le miraculeux différenciement des trois noirs de son habillement, se touchant sans se confondre : le noir du velours de l'habit, le noir du satin de la doublure, le noir de la soie des bas. Indéniablement, La Tour s'imposait en magicien des matières (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 83, p. 166-168).

neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 83.

Sur le blason visible sur la couverture du livre, lire Nicolas Pinabel, L'héraldique et l'art du portrait en France au XVIIIe siècle, dans Les Cahiers d'Histoire de l'Art, 2019, n° 17, p. 32-49.

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 1,173 m ; L. 0,906 m
Matière et technique
Pastel sur cinq feuilles de papier bleu assemblées à joints couvrants marouflées sur toile tendue sur châssis à mi-bois. Sur le panneau de bois protégeant l'arrière du pastel, numéros à la craie blanche : 3. G (?), 20-4. Les mesures du cadre sont : H : 00,145 ; L : 00,120 et profondeur : 00,012. Pastel et cadre restaurés en 2004.
La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien de Joan et Mike Kahn en 2016.

Données historiques

Historique de l'œuvre
Collection de Philibert Orry, comte de Vignory. Exposé au Salon à Paris,en 1745, sous le numéro 166 : M. Orry. Ministre d'Etat, Contrôleur Général ; peint en grand. Probablement collection d'Antoine Chaumont de La Galaizière (1697-1783), chancelier de Lorraine et du Barrois, qui avait épousé en 1724 Louise Élisabeth Orry, soeur de Philibert Orry ; puis à son fils Antoine Chaumont de La Galaizière (1727-1812), intendant de Montauban, puis de Lorraine et Barrois et enfin d'Alsace. Saisie d'émigré, à Paris, en l'hôtel Chaumont de La Galaizière, ancien hôtel Gouffier de Thoix, 56, rue de Varenne, le 4 janvier 1798 (15 nivôse an VI) : « un grand portrait d'Argenson, fait au pastel par Latour, monté sous glace,
hauteur 3 pieds 6 pouces sur 2 pieds 7 pouces environ » (Furcy-Raynaud,1912, p. 56-57). Envoi au Museum central des Arts. Restauré en octobre 2003 (décadrage, dépoussiérage de la toile de marouflage, suppression des moisissures, mise en place de nouvelles rehausses, réencadrement) puis en 2017 (dépoussiérage de la toile de marouflage). L'œuvre est toujours dans son cadre d'origine portant une estampille indiquant : ORNEMENTS / DE COMPOSITION / D.L (fig. 35), ce qui signifie que les éléments ornementaux ne sont pas sculptés dans la masse, mais en pâte. Le cadre a été restauré en juillet 2004.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Chaumont de la Galaizière, A.

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve des pastels

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Index

Personnes
Techniques

Expositions

- En société. Pastels du musée du Louvre XVIIe-XVIIIe siècles
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 06 juin - 10 septembre 2018
- Pastels
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 25 février 2012 - 31 janvier 2015
- Pastels
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 19 mai - 06 septembre 2010
- Pastels de Maurice-Quentin Delatour
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 15 septembre 2004 - 09 mai 2005
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Le Pastel de l'Académie royale de peinture et sculpture
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 01 mars - 27 novembre 2002
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Grands portraits dessinés au pastel
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 16 avril - 31 octobre 1996
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France), Musée du Louvre (Paris, France)
- Pastels
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 27 juillet - 18 septembre 1989
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels français XVIIIe-XIXe siècles
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 31 mai - 09 septembre 1985
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Présentation des collections : pastels, gouaches, aquarelles, miniatures, émaux
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 04 mars - 31 décembre 1982
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
- Pastels et dessins de M.Q. De Latour
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 20 mai - 14 septembre 1981
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
- Emailleurs et pastellistes du XVIIe au XIXe siècle
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 28 avril - 05 septembre 1978
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Nouvelle présentation de pastels et de miniatures XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles
Etape :
Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques, Paris, France - 15 octobre 1976 - 15 février 1977
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Nouvelle présentation : pastels, gouaches, miniatures
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 10 octobre 1975 - 10 janvier 1976
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels, cartons, miniatures XVIe-XIXe siècles
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 21 juin - 21 septembre 1974
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 01 décembre - 31 décembre 1969
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels et miniatures du XVIIe et XVIIIe siècles : XXXIe exposition du Cabinet des dessins
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 26 novembre - 31 décembre 1963
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Le portrait français de Watteau à David
Etape :
Musée national de l'Orangerie des Tuileries, Paris, France - 20 décembre 1957 - 24 mars 1958
Organisée par : RMNGP (Paris, France), Musée national de l'Orangerie des Tuileries (Paris, France)
- Pastels français des collections nationales et du musée La Tour de Saint-Quentin
Etape :
Musée national de l'Orangerie des Tuileries, Paris, France - 20 mai - 27 juin 1949
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
- Exposition de Beaux-Arts
Etape :
Faubourg Saint-Honoré, Paris, France - 08 juin - 20 juillet 1934
Organisée par : Faubourg Saint-Honoré (Paris, France)
- Exposition des pastels de M.Q. de la Tour (1704-1788) appartenant au Musée de Saint-Quentin et au Musée du Louvre
Etape :
Musée national de l'Orangerie des Tuileries, Paris, France - 12 août - 25 septembre 1930
Organisée par : Musée national de l'Orangerie des Tuileries (Paris, France)
- Notice des dessins, cartons, pastels, miniatures et émaux exposés dans les salles du 1er et 2ème étage au musée national du Louvre [Ecole française de Aubry à Leprince]
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
Dernière mise à jour le 10.12.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances