Projet pour la statue du roi Henri IV à Saint Jean de Latran, image 1/2
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Projet pour la statue du roi Henri IV à Saint Jean de Latran

RF 44323, Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
RF 44323, Recto
Collection
Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Cordier, Nicolas (1567-1612)
Ecole française

description

Dénomination / Titre
Projet pour la statue du roi Henri IV à Saint Jean de Latran
Etude préparatoire pour la statue en bronze du roi Henri IV, commandée le 18 novembre 1606, par le marquis d'Alincourt, ambassadeur de France à Rome
Description / Décor
Commentaire :
Dominique Cordellier a rédigé la notice suivante pour le catalogue de l'exposition : 'Réconciliations: Henri IV, Rome et la France', Pau, Musée national du château, avril 2020, Paris, éditions de la Réunion des Musées nationaux, 2020 :
« Cette statue en bronze, dressée sur un haut piédestal de pierre, qui représente Henri IV en pied, vêtu à l'antique (en Mars ou en Imperator), mais drapé du manteau fleurdelisé des rois de France et paré des ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit, et brandissant son sceptre, est encore visible aujourd'hui à Rome sous le portique de la Bénédiction dans la basilique Saint-Jean de Latran (dont le pape est l'évêque). Les circonstances de sa conception, de son exécution et de sa mise en place sont assez bien connues : suite à l'attribution par Henri IV de l'Abbaye de Clairac (en Agenais) au chapitre de Saint-Jean de Latran en 1604, les chanoines avait décidé d'ériger une statue de leur bienfaiteur. Il répondait ainsi à une claire incitation de l'ambassadeur de France, le marquis d'Alaincourt (1566-1642), formulée en août 1606. Un marché fut conclu le 18 novembre 1606 ; Cordier et un fondeur romain, Gregorio de' Rossi s'engageaient à exécuter la statue moyennant 525 écus et le marquis d'Alincourt devait procurer aux artistes un portrait du roi et approuver leur projet. Cordier travailla lentement et fut retardé par les obstacles dressés sur son chemin par les ultra-catholiques pro-espagnols. Le métal fut acheté le 18 mars 1608, le piédestal fut achevé en mai 1608, mais la fonte tentée en novembre de la même année échoua. La seconde fonte, qui vint bien, était encore en cours de reparure en janvier 1609. En ne fut mise en place qu'en août (Sylvia Pressouyre, Nicolas Cordier. Recherches sur la sculpture à Rome autour de 1600, Rome, École française de Rome, 1984, I, p. 151- 158, 195-196, 255-289, 401-405, fig. 136-149, 154, 157).
Les deux dessins préparatoires, tant celui étudié ici que celui, sans doute antérieur, de la Biblioteca Marucelliana, à Florence, (vol. E 92), publié par D. Cordellier en 2007 (p. 38 sous n° 1) sont d'autant plus importants qu'au moment de la signature du contrat Cordier s'était engagé en l'absence de tout modèle. Il est en particulier notable que, contrairement à la statue, ils sont conformes aux termes du marché qui stipulaient que le roi devait être représenté couronné et sur un petit piédestal. Ce petit piédestal est orné d'un bas-relief qui ne figure plus dans le monument définitif. Il y a été remplacé par un grand socle cylindrique doté d'une inscription inspirée par le cardinal Dupéron et la figure de gauche dans le projet de relief - peut-être un Hercule - a finalement été utilisée pour agrémenter l'un des lambrequins de la cuirasse du roi. Le dessin présente en outre d'autres différences avec la statue exécutée. Si la position des jambes et celle du torse n'ont pas changé, les gestes des bras ont été modifiés. Dans le dessin, le roi tient le sceptre et la main de justice et il foule du pied des figures où l'on a pensé pouvoir reconnaître des allégories de la Guerre, de la Discorde ou de l'Hérésie. Dans la statue, la main de justice a disparue et des trophées remplacent les sinistres allégories. La disposition plus ramassée de la figure dans le projet venait sans doute du désir se conformer au marché qui stipulait une fonte d'un seul jet, mais, pour finir, le bras tendu d'Henri IV - son bras droit tenant le sceptre - a été fondu séparément, le tout aboutissant à la mise en place d'une œuvre plus haute que celle demandée. Un dessin Robert Picou, perdu mais connu par une gravure de Jérôme David (1624 ; Pressouyre, op. cit., 1984, fig. 159), nous a sans doute conservé le souvenir d'un projet de Cordier intermédiaire entre ceux exposés ici et la statue en bronze. À propos de la disposition des jambes du roi à laquelle le sculpteur n'a pas apporté de grandes modifications d'un état à l'autre de son œuvre, Stanislas Wirth a noté qu'elle était pratiquement semblable à celle adoptée par un peintre anonyme de la seconde école de Fontainebleau dans un portrait peint d'Henri IV terrassant l'hydre de Lerne à présent conservé au Louvre, à Paris (RF 1997-13). Il a proposé d'en déduire que le projet de Cordier, ou la statue, avait servi de modèle au tableau et que ce dernier, postérieur à la statue érigée en 1609, devait de ce fait être daté de 1610 environ.
Quoi qu'il en soit, par la largeur d'exécution de sa figure principale, par la force et la simplification des contrastes entre ombres et lumières, ce dessin s'apparente aux études les plus sûres de Cordier, celles pour les statues et de sainte Agnès (Florence, GDSU n. 14216F ; 1604) et de Paul V (Louvre, RF 54588 ; 1611-1614) auxquelles il est possible d'ajouter un dessin inédit d'une statue de Jupiter conservé à la Galleria Estense, à Modène (Inv. n. 787), jadis regardé comme de Lelio Orsi (repr n° 35 p. 147 dans Roberto Salvini et Alberto Mario Chiodi, Mostra di Lelio Orsi, Reggio Emilia, Fratelli Rossi, 16 juillet-30 septembre 1950). Cette manière de dessiner, vigoureuse et tranchée, sans doute marquée par celle des derniers maniéristes italiens, laisse la place, dans le piédestal, à une légère esquisse de Mars embrassant Athéna (?), annonciatrice des dessins de Callot. Cordier aurait d'ailleurs veillé sur les débuts de celui-ci en lui donnant à graver un dessin préparatoire au piédestal de sa statue d'Henri IV. »

Bibliographie :
C. Scailliérez, « Le « mensonger et l'impudique », À propos d'un singulier portrait d'Henri IV peint dans l'entourage de Toussaint Dubreuil » in La Revue du Louvre et des Musées de France, 2003, n° 1, p. 37-47, en particulier p. 42, p. 40 fig. 11
D. Cordellier in 'Dessins français du Musée de Darmstadt, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle', D. Cordellier, P. Rosenberg et P. Märker, collab. M. Haas, O. Lefeuvre et F. Mancini, cat. exp. Hessisches Landesmuseum Darmastadt, Graphische Sammlung, Paris, Darmstadt, éd. Gourcuff Gradenigo, 2007, sous n° 1
D. Ekserdjian, « Nicolas Cordier dessinateur », Quatrième rencontres internationales du Salon du Dessin, Dessins de Sculpteurs, II, sous la direction de G. Scherf, textes réunis par C. Hattori, Paris-Dijon, 2009, p. 61-67, en particulier p. 63-65, fig. 7
N. Schwed, OMD sarl, Dessins anciens et modernes, Paris, Mars 2010, sous n° 1
P. Mironneau, 'Hommage des Médicis à Henri IV, roi de France et de Navarre', cat. exp. Pau, musée national du château, 1er - 30 avril 2010, sous n° 65
S. Wirth, « Pour une attribution à Ambroise Dubois (Anvers vers1570-Fontainebleau 1619), Portrait d'Henri IV en Hercule terrassant l'hydre de Lerne » in Les Cahiers d'Histoire de l'Art, n° 9 / 2011, p. 6-14, fig. 9, p. 11, p. 14 note 80
D. Cordellier in 'Réconciliations. Henri IV et Rome', dir. P. Mironneau, cat. exp. Pau, Musée national et domaine du château de Pau, 18 juillet - 18 octobre 2020, Pau/Paris, 2020, n° 69, pp. 122-123, repr. p. 123

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,418 m ; L. 0,223 m
Matière et technique
Plume et encre brune, lavis brun, sur tracé préparatoire à la pierre noire. Signé en bas à droite, sur le piédestal, à la plume et encre brune : Cor(die) r. H. 419 mm ; L. 224 mm. Collé en plein sur un montage annoté à la plume et encre brune en bas au milieu, dans un cartouche rapporté : Guillaume Dupré / 1574 - 1642. Au verso du montage, à la mine de plomb, en bas à gauche : Guillaume Dupré 1574 - 1642 / scupteur et gra(veur) en méd(ailles) / Statue de Henri IV Pont neuf / Buste en cire du musée de Chantilly.

Données historiques

Historique de l'œuvre
Arthur M. Sackler ; sa vente, New York, Christie's, 12 janvier 1995, n° 162 (Nicolas Cordier) ; acquis à cette vente par le Musée du Louvre, ; Comité du 12 janvier 1995. Conseil du 18 janvier 1995. Arrêté du 26 janvier 1995. Ampliation du 27 janvier 1995. Comité du 12 janvier 199; marque du musée (Lugt 1886a).
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Sackler, Arthur M.
Mode d’acquisition
achat
Date d’acquisition
1995

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Petit format

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- Réconciliations. Henri IV et Rome (1589-1610)
Etape :
Musée national du Château de Pau, Pau, France - 18 juillet - 18 octobre 2020
Organisée par : Musée national du Château de Pau (Pau, France)
- 10 ans d'acquisitions du département des Arts graphiques
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 11 septembre - 07 octobre 2002
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
Dernière mise à jour le 24.09.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances