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Prisonniers, bouffons et soldats. Septième planche pour Le triomphe de Jules César

1599
ANDREANI Andrea, gravé par
4367 LR/ Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
4367 LR/ Recto
Anciens numéros d'inventaire :
9549
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.3, p.11
Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
ANDREANI Andrea (Vers 1558/1559-1629), gravé par
Ecole italienne
gravé d'après Mantegna, Andrea
gravé d'après MALPIZZI Bernardo

description

Dénomination / Titre
Prisonniers, bouffons et soldats. Septième planche pour Le triomphe de Jules César
Description / Décor
Commentaire :
Cette planche est la septième de l'oeuvre intitulée Triomphe de César sur les Gaulois, une suite composée de neuf estampes. Pour compléter la suite, trois autres planches viennent prendre place dans l'ensemble : un frontispice avec la dédicace à Vincenzo Gonzaga, qui porte la date de 1599, ainsi que deux planches destinées à être séparées ;
chacune d'elles, marquée du monogramme du graveur, de l'indication de la ville de Mantoue et de la date, 1598, comporte six pilastres d'ordre corinthien dont les fûts sont ornés de trophées d'armes. Une fois les planches séparées l'une de l'autre, chaque pilastre vient se loger entre les estampes pour former une frise d'un peu plus de 4 mètres de long. Andreani a repris ici le sujet de la suite des tableaux de Mantegna, peints à la détrempe sur toile pour la famille Gonzaga entre 1485-1486 et les années 1490. Mantegna lui-même a gravé plusieurs de ces compositions d'après ses dessins préparatoires, mais Andreani est le premier à avoir reproduit la série complète des Triomphes. Il a pris comme modèles les grisailles de Bernardo Malpizzi, spécialement exécutées dans ce but, et a réduit le format des tableaux originaux, d'environ 266 × 278 cm, au format des bois grâce à une mise au carreau. En comparant la grisaille avec la gravure en bois, on constate que les chapiteaux couronnant les pilastres du mur de la prison manquent chez le premier mais sont bien présents chez Andreani, comme dans le tableau de Mantegna. D'autres petites différences sont à noter entre la grisaille et la gravure sur bois, mais ces observations ne suffisent pas à formuler l'hypothèse selon laquelle Andreani aurait eu besoin de dessins intermédiaires fournis par un autre artiste pour inverser les modèles de Malpizzi afin d'entreprendre son travail sur les bois. Six années de travail ont été nécessaires à Andreani pour terminer la gravure de ses trente six bois. Il existe plusieurs exemplaires des scènes individuelles où l'on trouve une composition identique au verso, ou bien parfois une autre. Il s'agit probablement d'impressions écartées, mais dont le papier a été réutilisé (Berlin, Kupferstichkabinett, 365-38 (pl. 7, verso pl. 1), 175-1906 (frontispice imprimé en pourpre de cinq bois, verso identique en brun avec quatre bois) ; Londres, British Museum, Prints and Drawings, 1985,0122.1246-1255 ; Paris, BnF, Estampes). Le peintre Malpizzi a signé la planche comportant la dédicace d'Andreani au duc de Mantoue et, derrière son nom, figure la lettre « F », ce qui, si l'on interprète cette lettre au sens de « Fecit », suggère littéralement qu'il aurait de fait exécuté la suite, ce que pensaient Florent Le Comte (en 1699) et Christ (en 1747). Mais, Zanetti propose de lire ce « F » comme « Formis », rappelant que l'artiste fut à la fois peintre et marchand. Andreani reçut un prêt de 180 lires de la Cour de Mantoue qui lui permit d'ouvrir un atelier, et de l'argent pour subvenir à ses besoins. En 1595, il perçut ensuite 30 scudi et 6 lires pour imprimer le Triomphe de Jules César. La dédicace de la série répond à l'initiative du prince qui fut à la fois le commanditaire de la suite, mais également à l'origine de l'invitation d'Andreani et de tout ce qui pouvait alors faciliter son travail. Ainsi l'artiste écrit-il dans sa dédicace qu'il a « gravé dans ces planches de bois un nouveau dessin reprenant leurs figures et, au nom invaincu de ton altesse, à l'auguste Mécène de tous les amoureux de la vertu, toi qui l'as fait revenir de sa si chère ville de Sienne dans sa patrie, et lui as assuré, spontanément et très généreusement, les moyens d'existence nécessaires à l'achèvement de ce travail, l'a dédicacé avec la plus grande humilité ". L'impression de l'une des scènes conservée à la Fondation Custodia est exceptionnelle en raison de l'utilisation qui y a été faite de la soie ou du satin à la place du papier. Il existe par ailleurs trois autres scènes de la série, imprimées sur une soie violette parfois décrite comme pourpre ou noire, probablement à cause de l'altération de la couleur au fil du temps ou à la suite de son exposition à la lumière. Le numéro 5 de la suite, 'Triomphe aux éléphants', est conservé à Cambridge (Mass.) (Harvard Art Museum, M22388), le numéro 6, 'Les Porteurs de trophées', au Metropolitan Museum of Art à New York (60.669.2.), et le numéro 9, 'Caesar triomphant', au Cleveland Museum of Art (1994.102). L'impression du Metropolitan Museum of Art est reconnaissable à son filet d'encadrement en or, correspondant au filet gravé en bois, mais qui manque dans l'exemplaire de la collection Lugt. Le choix du support violet crée un autre effet que l'impression des bois sur papier, effet souligné par les rehauts d'or exécutés à la plume. La comparaison avec les dessins à la pointe d'or et d'argent sur parchemin teinté en pourpre s'impose. La série, sans doute entièrement imprimée sur soie, était vraisemblablement destinée au duc de Mantoue, à qui le Triomphe avait été dédié, mais nous ignorons qui des trois a pris l'initiative de son exécution : Andreani, Malpizzi ou le duc de Mantoue lui-même. (Peter Fuhring, dans cat. expo. 'Gravure en clair-obscur Cranach, Raphaël, Rubens', Musée du Louvre, Paris, 17 octobre 2018 - 14 janvier 2019, p. 162 à 165, n° 57).

Baglione, 1642, p. 395 ; Le Comte, 1700, t. 3, p. 28 ; Papillon, 1766, p. 401- 402 ; Bartsch, 1811, t. 12, no 11 (7) ; Nagler, vol. 1, 1835, p. 115-116 ; Mariette, t. 3, 1854-1856, p. 235, s.v. Malpicio, p. 249-250, s.v. Mantegna ; Kolloff, 1872, n° 32, p. 722-723 ; Portheim, 1886, p. 278 ; Luzio et Paribeni, 1940 ; Karpinski, 1971, n° 110.11 ; Franklin, 1977, p. 29 ; Martindale, 1979, n° 9 ; Brown, 1980, p. 114 ; Massing, 1981, p. 363 ; Signorini, dans cat. exp. Londres, 1981-1982, n° 7 à 71 ; Karpinski, 1983, n° 110.11 ; Boscarelli, 1984 ; cat. exp. Florence, 1984 ; Boscarelli, 1990 ; Hope, dans cat. exp. Londres et New York, 1992, p. 350-356 ; Karpinski, 2001 ; Nicolò Salmazo, 2004, p. 248-249 ; Elam, dans cat. exp. Paris, 2008-2009, p. 363-371 et n° 179 ; L'Occaso, dans cat. exp. Paris, 2008-2009, n° 168 à 179 ; Fuhring, dans cat. exp. Paris, 2010, n° 11 ; Ferrien Gayral, 2012, p. 370 ; Gnann, dans cat. exp. Vienne, 2013-2014, n° 216 (avec bibliographie).

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,401 m ; L. 0,395 m
Matière et technique
Gravure sur bois, une planche de trait noir, deux planches de teinte marron gris.
Inscription gravée, sur la 'tabula ansata' tenue par un soldat : S.P.Q.R. IBER. VRBIS [Le Sénat et le peuple romain au libérateur de la ville].
En bas à gauche du trait carré, le numéro 7.

Lieux et dates

Date de création / fabrication
1599

Données historiques

Historique de l'œuvre
Hugh Howard (1675-1737), Londres ; sa famille ; vente Londres, 12 décembre 1873 et jours suivants, n° 479, acquis par Holloway ; baron Edmond de Rothschild (1934-1845) ; don au musée du Louvre en 1935.
Œuvre conservée dans le portefeuille n°186 du baron Edmond de Rothschild jusqu'en 2018.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d’acquisition
don
Date d’acquisition
1935

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve Edmond de Rothschild, grand format

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- Gravure en clair-obscur. Cranach, Raphaël, Rubens
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 17 octobre 2018 - 14 janvier 2019
Dernière mise à jour le 26.08.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances