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Le Martyre des deux saints

Imprimée vers 1580
ANTONIO DA TRENTO, gravé par
4403 LR/ Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
4403 LR/ Recto
Anciens numéros d'inventaire :
12117
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.3, p.12
Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
ANTONIO DA TRENTO (1508-1550), gravé par
Ecole italienne
gravé d'après Parmesan (Francesco Mazzola, dit Il Parmigianino, ou Le)

description

Dénomination / Titre
Le Martyre des deux saints
Le martyre de Saint Pierre et de Saint Paul
État de l'œuvre
Épreuve du 2e état
Description / Décor
Commentaire :
A. E. Popham suggère que cette composition dérive d'un dessin du Parmesan pour un premier projet pour la décoration de la Sala dei Pontefici au Vatican envisagée par Clément VII. La composition non réalisée est connue par plusieurs dessins les plus achevés étant conservés au British Museum (Inv. 1904,1201.2) et au Louvre (Inv. 6399 et Inv. 6400, R. Bacou, 1964, n°60 et 61). La même scène a étét gravée au burin avec quelques variantes par Gian Giacomo Caraglio (B. T. XV, p. 71, n°8). (F. Coulanges, Rosenberg, 'Le Seizième Siècle Européen. Gravures et dessins du Cabinet Edmond de Rothschild', Paris, Musée du Louvre, 1965/1966, n°100).
Pour N. Takahatake cette estampe est le seul clair-obscur en trois bois d'Antonio da Trento. La planche de trait rend les contours de la composition ainsi que les passages d'ombre au moyen de hachures longues et fluides ; la planche des tons moyens donne du volume aux figures et décrit les éléments architecturaux, et celle de teinte claire définit à la fois le fond d'ensemble et de larges plages de lumière. Le traitement de ces rehauts se distingue des hachures en réserve fines et linéaires employées dans 'Homme nu vu de dos' et ressemble davantage à ce que l'on observe dans 'Auguste et la sibylle de Tibur'.
Parmigianino a fait évoluer la composition, destinée d'abord à une gravure de Giovanni Jacopo Caraglio (Bartsch, 1813, t. 15, no 61, p. 94.) exécutée à Rome avant le sac de la ville, puis à l'actuel clair-obscur produit à Bologne. La relation entre ces deux estampes - ainsi que leur chronologie - est semblable à celle qui réunit les versions de Diogène gravées en clair-obscur par Ugo da Carpi et celles sur cuivre par Caraglio, également d'après Parmigianino. Dans les deux cas, le clair-obscur simplifie la composition gravée et agrandit ses dimensions d'ensemble, probablement pour prendre en compte les relatives limitations de la technique du clair-obscur.
Ce clair-obscur existe dans deux états, tous deux sortis de l'atelier de Parmigianino, avec des modifications apportées à la fois à la planche de trait et aux planches de teinte. Entre les deux, le dessin des traits du visage de l'empereur et le contour supérieur de son bras ont été réduits dans la planche de trait, et une lettre F a été taillée sur la planche de ton clair à la base du trône de l'empereur. Cependant, la lettre F ne s'imprime pas uniformément ; elle semble avoir été taillée superficiellement et être donc susceptible de s'user ou d'être obturée par l'encre au cours de tirages successifs. C'est pourquoi, dans les impressions ultérieures - comme l'exemple actuel -, le F n'est plus visible. La disparition de cette lettre incisée ne correspond à aucune modification physique de la planche, et donc ces impressions ultérieures représentent tout de même un deuxième état.
Différents imprimeurs ont réédité Le Martyre des deux saints tout au long du XVIe siècle. L'estampe partage une postérité d'édition tardive avec 'La Descente de Croix', 'La Mort d'Ananias' et 'Diogène' d'Ugo da Carpi, avec 'Auguste et la sibylle de Tibur' d'Antonio da Trento, et avec les planches de teinte de 'Saint Pierre et saint Jean guérissant le paralytique' de Parmigianino. Les matrices de ces clairs-obscurs, qui ont dû se trouver réunies dans l'atelier de Parmigianino à Bologne, où les deux graveurs ont été actifs entre 1527 et 1530, furent réimprimées en grand nombre, dans des encres brunes huileuses, sur un papier avec un filigrane représentant une lettre F sur trois monts dans un écu (vers 1580). L'impression actuelle est un exemple de cette édition posthume, qui a pu être imprimée vers le dernier quart du XVIe siècle. (Naoko Takahatake, dans cat. expo. 'Gravure en clair-obscur Cranach, Raphaël, Rubens', Musée du Louvre, Paris, 17 octobre 2018 - 14 janvier 2019, p. 80 à 81, n° 19).

Bibliographie:
Voir aussi : Bartsch, 1811, t. 12, n° 28, p. 79 ; Kolloff, 1878, p. 153-154, n° 20 ; Suster, 1902, n° 1, p. 18-20 ; Copertini, 1932, vol. 2, p. 40-41 ; Zava Bocazzi, 1962, p. 22-25, n° 2, p. 58 ; Oberhuber, dans cat. exp. Vienne, 1963, no 118, p. 48-49 ; Van Hasselt, dans cat. exp. Paris et Rotterdam, 1965-1966, n° 129 à 131, p. 42-43 ; Popham, 1969, p. 49-50 ; Popham, 1971, vol. 1, p. 12-13 ; Trotter, 1974, p. 169-172 ; Goldfarb, 1981, p. 313-314 ; Johnson, 1987 ; Landau et Parshall, 1994, p. 154-155 ; Gnann, dans cat. exp. Mantoue et Vienne, 1999, no 257, p. 349 ;Chapman, dans cat. exp. Londres et New York, 2000-2001, n° 75, p. 119 ; Graf, dans cat. exp. Rome, Weimar et Munich, 2001-2003, no 19, p. 80-81 ; Farinelli, dans cat. exp. Parme, 2003, n° 91, p. 73-74 ; Gnann, dans cat. exp. Parme et Vienne, 2003, no 2.4.13, p. 337 ; Franklin, dans cat. exp. Ottawa et New York, 2003-2004, n° 60, p. 210-214 ; Matile, dans cat. exp. Zurich, 2003-2004, p. 135, n° 54, p. 136-137 ; Hinterding, dans cat. exp. Tokyo, 2005, n° 21, p. 45-46 ; Ekserdjian, 2006, p. 220-221, fig. 231 ; Gnann, dans cat. exp. Munich et Francfort, 2007-2008, n° 35-36, p. 113-115 ; Gramaccini et Meier, 2009, n° 198, p. 217 ; Kárpáti, dans cat. exp. Budapest, 2009- 2010, n° 41, p. 102 ; Vandecasteele, dans cat. exp. Paris, Rouen et Ajaccio, 2011-2012, p. 119, n° 28 et 29, p. 125-126 ; Gnann, dans cat. exp. Vienne, 2013-2014, n° 60 et 61, p. 150-153 (avec bibliographie complète) ; Stiber Morenus et Takahatake, dans cat. exp. Los Angeles et Washington, 2018-2019, n° 35 et 36, p. 117-120.

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,288 m ; L. 0,475 m
Matière et technique
Gravure sur bois, trois planches de noir et de marron.
État II/II
Imprimé par « l'imprimeur F sur trois monts », dernier quart du xvie siècle (?). Filigrane : Lettre F sur trois monts dans un écu

Lieux et dates

Date de création / fabrication
Imprimée vers 1580

Données historiques

Historique de l'œuvre
Lacroix, 1876 ; baron Edmond de Rothschild (1845-1934) ; don au musée du Louvre en 1935.
Œuvre conservée dans le portefeuille n°187 du baron Edmond de Rothschild jusqu'en 2018.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d’acquisition
don
Date d’acquisition
1935

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve Edmond de Rothschild, grand format

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- Gravure en clair-obscur. Cranach, Raphaël, Rubens
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 17 octobre 2018 - 14 janvier 2019
- Le XVIe siècle européen. Gravures et dessins du Cabinet Edmond de Rothschild
Etape :
Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques, Paris, France - 01 octobre 1965 - 01 janvier 1966
Dernière mise à jour le 26.08.2023
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