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Costume de "Mauresse"

1679
1750 DR/ Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
1750 DR/ Recto
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.1, p.14
Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française
(La Gorce, Jérôme de, 1986)

Anciennes attributions :
ANONYME FRANCAIS XVIIè s

description

Dénomination / Titre
Costume de "Mauresse"
Type d'objet
Dessin
Description / Décor
Commentaire :
Tracé à l'aide d'une silhouette à l'eau-forte, comme beaucoup de costumes de l'artiste destinés aux spectacles d'opéras ou de carrousels, cet habit a été identifié grâce à une description publiée dans le Mercure galant de l'année 1679 (p.337-338), où il est rendu compte de la magnificence des bals organisés dans la grande salle des Ballets du vieux-château de Saint-Germain-en-Laye, lors des fêtes du carnaval (cette posture héroïque est l'une des favorites de Berain et de son entourage, qui l'utilisent à maintes reprises, pour des femmes (2494 DR, 1547 DR, 2529 DR), pour des hommes (1548 DR, 1725 DR, 1755 DR, 1988 DR, 2461 DR) ou même pour des démons (1742 DR), avec ou sans recours à un mannequin à l'eau-forte). À propos de ce somptueux divertissement, auquel participaient le roi, la reine, le Dauphin et d'autres personnalités de la Cour, le périodique rapportait : « Madame la Duchesse de Nevers s'habilla en Moresse. Son habit estait de Velours noir, & d'autres Etofes couleurs de feu, avec un enchaînement de Pierreries, & de Perles. Son voile pendoit d'une maniere fort agreable. Elle avoit un demy Tulban [sic], tout couvert de Plumes, et garny de Perles & de Diamans ». Le dessin de Berain montre de savoureux contrastes entre les étoffes couleur de feu et les pierreries, les perles et les diamants portés par Diane Gabrielle Damas de Thiange, duchesse de Nevers, considérée par Saint-Simon comme « la plus belle personne de la cour » (Saint-Simon, éd. 1983, p. 902). Ainsi que le rapporte le Mercure galant, Berain a aussi eu recours pour le corselet et les lambrequins à du velours noir, qu'il a judicieusement rehaussé d'un fond d'or et de réseaux du même métal. Le dessin montre encore qu'il a paré la coiffure d'un « demi-turban » tout couvert de plumes et de pierres précieuses, et qu'il a recouvert les épaules d'un voile soulignant « d'une manière fort agréable » l'élégance de la duchesse. Un dessin à l'aquarelle, retrouvé dans les collections du Nationalmuseum à Stockholm (NMH 84/1874:93), semble en être une étude préparatoire permettant à l'artiste de juger des effets de couleurs de cette parure (Voir aussi une copie plus tardive identifiée comme « Moresse » (THC 1422)). Après avoir rappelé le rôle de Berain comme « Dessinateur du Cabinet du Roy », le rédacteur du Mercure galant précise aussi le concours de Jean Baraillon, « tailleur des Ballets de Sa Majesté » ; ces deux artistes brillaient en effet « depuis quelques années à la Cour », employés l'un et l'autre « dans les superbes opéras de Lully» (J. de La Gorce dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. expo Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p.142-143, cat. 42).
Voir aussi :
Jérôme de La Gorce, 'Berain, dessinateur du Roi-Soleil', Paris, Herscher, 1986, p. 107-109.

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,22 m ; L. 0,213 m
Matière et technique
Plume et encre brune, lavis gris et aquarelle avec des rehauts d'or et des traces de pierre noire sur une silhouette à l'eau-forte. Traces de la cuvette.
Traces d'annotations à la pierre noire, de la main de l'artiste, en partie effacées, à droite : gaze de Raisau (?) / de feu. Plus bas : Moire [mots illisibles] / [mots illisibles, agrémen ?] noir
Filigrane aux armes de la famille de Meau ? (Heawood, 1960, no 686 et Gaudriault, 1995, no 165. Repéré sur d'autres dessins de Berain : 1699 DR, 2290 DR, 2291 DR, 2445 DR).

Lieux et dates

Date de création / fabrication
1679

Données historiques

Historique de l'œuvre
Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d’acquisition
don
Date d’acquisition
1935

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome III - 1696 DR à 1761 DR

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- En scène ! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 28 octobre 2021 - 31 janvier 2022
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
Dernière mise à jour le 05.05.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances