Costume de Persane pour Mademoiselle de Bourbon en Orithye dans le « Carrousel d'Alexandre et Thalestris »

1554 DR/ Recto
vol.1, p.14

Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild

BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française
(La Gorce, Jérôme de, 1986)

ANONYME FRANCAIS XVIIè s
((Inventaire Edmond de Rothschild), 1935)

Costume de Persane pour Mademoiselle de Bourbon en Orithye dans le « Carrousel d'Alexandre et Thalestris »

Dessin

C'est probablement pour Marie-Thérèse de Bourbon Condé, que Berain dessina ce modèle, qui correspond à la description destinée à éclairer le public : elle serait coiffée d'un turban « orné sur le devant d'une manière de diadème de pierreries » ; son habit « persan » offrirait un « fond incarnat, brodé d'argent » orné d'une « mosaïque avec des fleurons », susceptibles de faire « un beau brillant ». La veste serait bordée « de petites boutonnières d'or sur du velours noir [...] au travers desquelles on peut voir une seconde veste brodée d'or ». Le bord de la jupe serait « un ornement de velours noir à jour, rebrodé d'or et de pierreries ». La housse de velours incarnat brodé de son cheval serait « semblable » à celle de son père, le duc de Bourbon, avec quantité de « rubis et de diamants » et ornée de « testes » et de « crotesques » qui se mêlent sur le flanc de la monture. Ce costume peut être rapproché de celui d'une autre dame du carrousel de 1686, non identifiée (Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, Kupferstichkabinett, C-6028). L'attitude de la cavalière sur son cheval est la même, mais l'ornementation de sa robe et du caparaçon diffère, qu'il s'agisse des manches et des boutonnières de l'habit ou des motifs tout aussi délicats de la « housse » que porte l'animal. Le costume est dans l'ensemble moins luxueux et fut probablement, pour cette raison, conçu pour une personnalité moins titrée de la Cour. L'extrême raffinement des costumes confectionnés pour ce carrousel fit l'admiration des contemporains : dans son journal de voyage à Paris en 1687 et 1688, Nicodème Tessin le Jeune rapporte qu'il rendit visite à Berain dans son logement du Louvre et qu'il vit, à côté de cinq gros volumes de dessins pour des mascarades, qu'il jugea excellents, d'autres dessins de l'artiste concernant les deux carrousels de Monseigneur le Dauphin, des feuilles extraordinaires, tant pour les dames que pour leurs montures. À propos de l'une des cavalières, il remarqua notamment la présence de chaînes d'or, agencées avec sûreté à des agrafes et à des pierres précieuses (J. de La Gorce dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 13, 42, 82-83 cat. 16).
Voir aussi :
Jérôme de La Gorce, 'Berain, dessinateur du Roi-Soleil', Paris, Herscher, 1986, p. 105 ;

H. 0,235 m ; L. 0,187 m

Plume et encre brune, aquarelle et lavis gris, traces de pierre noire sur une silhouette à l'eau-forte. Collé en plein sur une feuille avec un filet d'encadrement.

1686

Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.

Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de

don

1935

Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, oeuvre en rapport

Alexandre le Grand+ - Tessin, Nicodème, le jeune+ - Bourbon Condé, Marie-Thérèse de - Thalestris, reine des Amazones+

costume de carrousel - Carrousel d'Alexandre et Thalestris

encre brune à la plume - lavis (gris) - aquarelle - eau-forte - pierre noire (traces)