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Costume pour le Mystère chantant dans la dixième entrée du « Triomphe de l'Amour »

Vers 1681
2461 DR/ Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
2461 DR/ Recto
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.1, p.14
Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française
(Bouffard, Mickaël, 2021)

Anciennes attributions :
ANONYME FRANCAIS
(Inventaire Edmond de Rothschild, 1935)

description

Dénomination / Titre
Costume pour le Mystère chantant dans la dixième entrée du « Triomphe de l'Amour »
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV
Type d'objet
Dessin
Description / Décor
Commentaire :
Prévu pour le chanteur Louis Fernon cadet, ce dessin a pu être identifié grâce à une gravure d'après Jean Berain due à un proche collaborateur : Jacques Lepautre (voir l'exemplaire L 71 LR/240). Cette estampe et celle qui représente l'Indien chantant font partie d'une série de six costumes commémorant le Triomphe de l'Amour. Pour les figures de l'Indien et du Mystère, Berain emploie l'un de ses mannequins favoris (pour des femmes (2494 DR, 1547 DR, 2529 DR), pour des hommes (1548 DR, 1725 DR, 1755 DR, 1988 DR, 2461 DR) ou même pour des démons (1742 DR), avec ou sans recours à un mannequin à l'eau-forte, qui synthétise à lui seul l'esthétique corporelle de la rhétorique classique, dont la cinquième partie, nommée actio, régissait le maintien, le geste et le jeu de l'acteur-chanteur dans la seconde moitié du XVIIe siècle : la pointe des pieds est bien tournée en dehors, les coudes sont correctement détachés de la taille, les doigts sont répartis avec art - le majeur et l'annulaire ayant moins de distance entre eux qu'avec l'index et l'auriculaire -, et la tête se porte dans la direction opposée à l'appui du corps. Tout cela concourt à rendre la posture à la fois héroïque, gracieuse et contrastée, conformément aux standards de l'époque. Cependant, dans le but de varier les attitudes de leur série, l'Indien est présenté dans le même sens que le dessin alors que le Mystère est gravé en contrepartie. Lepautre commet ainsi, sans le savoir, une faute vis-à-vis des canons régissant le decorum corporis. Comme l'expliquait Michel Le Faucheur : « Il faut faire tous les gestes de la main droite, et si on y emploie la gauche, que ce soit seulement pour accompagner la droite, et encore en s'élevant toujours moins haut qu'elle. » Or, le Mystère de Lepautre ne respecte pas cette règle, erreur que Berain ne commet pas dans la représentation des chanteurs ou des danseurs. Quant au Mystère, né du génie poétique de Philippe Quinault, Berain a su forger visuellement une figure allégorique nouvelle pour laquelle l'Iconologie de Cesare Ripa n'offrait aucun modèle. Dans le livret, ce dieu se charge, avec le Silence et la Nuit, de cacher les amours secrètes de Diane et d'Endymion. Il porte une tunique vaporeuse (comme doit être le mystère), bordée de plisses et taillée dans une étoffe habituellement réservée aux chemises (voir aussi 1565 DR, 1912 DR et 1855 DR). Un réseau de ceintures structure l'ensemble, évoquant les scellés qui doivent garantir le secret. Enfin, trois mascarons, sur la poitrine et aux genoux, marquent que le Mystère est le maître des fausses apparences, attributs qu'il partage d'ailleurs avec le Mensonge, la Fraude et la Peinture. (M. Bouffard dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 126 note 3, p. 130-133 cat. 37b, p. 142 note 2, p. 208).
Voir aussi :
Jérôme de La Gorce, 'Berain, dessinateur du Roi-Soleil', Paris, Herscher, 1986, p. 80, 82, 157 ;

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,224 m ; L. 0,194 m
Matière et technique
Plume et encres brune et noire, lavis gris avec des traces de pierre noire sur une silhouette à l'eau-forte
Traces en arc de cercle en bas à gauche

Lieux et dates

Date de création / fabrication
Vers 1681

Données historiques

Historique de l'œuvre
Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d’acquisition
don
Date d’acquisition
1935

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome IX - 2396 DR à 2504 DR

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- En scène ! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 28 octobre 2021 - 31 janvier 2022
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
Dernière mise à jour le 05.05.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances