Numéro d’inventaire
RFML.AG.2018.29.1, Recto
Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Le Rageur. Vieux chêne sur les bruyères des gorges d'Apremont
Description / Décor
Commentaire :
Brême, Kunsthalle, Zurük zur natur, Die Künstlerkolonie von Barbizon, Ihre Vorgeschichte und ihre Auswirkung, 6. November 1977 - 22 Januar 1978, n° 117 (Les Landes avant le semis des pins).Michel Schulman, Théodore Rousseau 1812-1857, catalogue raisonné de l'œuvre graphique, Editions de l'amateur, Paris, 1997, n° 733, p. 334 repr.
Rousseau a travaillé à Fontainebleau dès les années 1830, avant son installation à Barbizon en 1847, et il n'a cessé, tout au long de sa carrière d'y puiser son inspiration et ses motifs, sur nature ou en atelier. A Fontainebleau les artistes venaient peindre ou dessiner des portraits des grands chênes majestueux. Le Rageur, ainsi nommé pour sa fière résistance aux orages, était situé route Marie-Thérèse, près du carrefour des Gorges d'Apremont. Sa silhouette tourmentée et pittoresque a inspiré C. Corot, L-A Barye, Auguste Anastasi ou Karl Bodmer. Le Magasin pittoresque consacre, en 1863, un beau portrait à cet arbre héroïque, illustré d'un dessin de Bodmer : C'est au milieu de ces colosses [les chênes trapus] qui tous ont leur physionomie et leur nom (le Bélus, le Corrège, le Lantara, le Decamps, le Français, le Th. Rousseau) que M. Bodmer a choisi son modèle. Le rageur est vieux et tourmenté ; peut-être ses rameaux antérieurs ont-ils été condamnés par la foudre à la stérilité, la sève se retirant vers la cime, comme dans un palais incendié les habitants se réfugient au faîte, nourrit encore un beau feuillage ; le Rageur aime l'orage et la pluie ; il brave ces ennemis séculaires et déploie contre le vent ses bras dépouillés toujours disposés à la résistance . [...] Au bruit de la foudre [...] seul le rageur immobile écoute en frémissant le tonnerre qui s'approche « (Anonyme, Le Magasin Pittoresque, 31è année, 1863, p. 154). En 1903, Félix Herbet le répertorie encore dans son dictionnaire historique et artistique de Fontainebleau (1903) : chêne mort, mais toujours debout, et mentionne dans les œuvres en rapport, ce dessin de Rousseau ainsi qu'un tableau de 1852, Le Rageur. Vieux chêne dans les gorges d'Apremont (vente Rousseau n° 20 ; Schulman, Peintures, 507).
La datation du dessin est délicate, Schulman le place à la fin de la vie de l'artiste, vers 1860-65. Si on l'identifie au n° 137 de la vente après-décès ( « Le Rageur. Vieux chêne sur les bruyères des gorges d'Apremont. Ancien dessin repris à l'aquarelle en 1865 ») il serait selon le commentaire bien informé de Théophile Silvestre, antérieur, rehaussé en couleur dans les années 1860. L'annotation manuscrite ancienne, apparue au verso lors du démontage du dessin indique « avant la plantation des pins ». ce qui incite à y voir un dessin fait dans les années 1840, ou un dessin rétrospectif. Comme de nombreux artistes, Rousseau allait alors régulièrement à Apremont, dont le site était considéré comme l'un des plus beaux de Fontainebleau. A la fin de sa vie Rousseau a eu recours plus volontiers l'aquarelle, qu'il jugeait moins éprouvante que la peinture, et souvent retravaillé ou repris en couleur des dessins antérieurs.
En lien avec cette composition voir : A 3841, lettre autographe de Théodore Rousseau, sans date, sans lieu, à Monseigneur X (comte de Morny)(fonds des Autographes du département des Arts graphiques) Brouillon d'une lettre pour une pétition présentée à l'empereur par l'intermédiaire du duc de Morny, il plaide pour que soient préservés les grands arbres et proteste contre les coupes et les abattages mais aussi contre les plantations «inintelligentes » de pins, « qui enlèvent à cette forêt son vieux type gaulois et nous donnerait bientôt le spectacle dur et triste des forêts de la Russie » ; voir Greg M. Thomas, Art and Ecology in Nineteenth century France, Princeton University Press, 2000, p. 214-217).
Marie-Pierre Salé, "Portrait d'un arbre remarquable" in Grande Galerie, Le Journal du Louvre, n° 46, Hiver 2018-2019, p. 29, repr.
Marie-Pierre Salé, Acquisitions 2018-2019, dans La Revue des musées de France, Revue du Louvre, 2020, n° 2, notice 148, p. 93.
Servane Dargnies-de Vitry, Théodore Rousseau, 1812-1867, La voix de la forêt, exposition, Paris, Petit Palais, 5 mars-7 juillet 2024, fig. 2, p. 168.
Caractéristiques matérielles
Dimensions
H. 0,198 m ; L. 0,28 m
Matière et technique
Plume et encre brune, lavis d'encre, aquarelle et gouache, sur papier vélin. Annoté au verso au crayon noir : Les Landes et le Rageur / avant le semi des pins (écriture ancienne, mention apparue au démontage du dessin).
N° 638
Et n° 4756
Au dos du montage : Etiquette rectangulaire imprimé : ZURUK / ZUR NATUR / Die Künstlerkoloni / von Barbbizon / 6. November 1977 / bis / 22. Januar 1978 / KUNSTHALLE / BREMEN / Kat. / Nr 117 (ce chiffre au crayon)
N° 638
Et n° 4756
Au dos du montage : Etiquette rectangulaire imprimé : ZURUK / ZUR NATUR / Die Künstlerkoloni / von Barbbizon / 6. November 1977 / bis / 22. Januar 1978 / KUNSTHALLE / BREMEN / Kat. / Nr 117 (ce chiffre au crayon)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Vente atelier Théodore Rousseau, Paris, 28 avril 1868, n° 137 (adj. 700 f.), cachet (L. 2436) - Charles Tillot (peintre et élève de Rousseau), sa vente Paris, Drouot, 14 mai 1887, n° 45, Le Rageur, adj. 1350 f. ; collection A. Donatis en 1897 (Plaine en Jachère, catalogue de la collection n° 339 ) - Louis Kerchner, sa vente Paris, 13 mars 1902, Paris, n° 50 (Plaine en jachère, reproduit ) ; vente L. de M. (Lebeuf de Montgermont) 16-19 juin 1919, Paris, Galerie Georges Petit, n° 154 (Plaine en jachère, adj. 8000 f. à Charles Comiot) - Charles Comiot 1927 (reproduit dans François Fosca, « La collection Comiot », L'Amour de l'art, avril 1927, n° 4, p. 109-121, sous le titre Paysage) ; collection Paul Brame , puis par descendance au propriétaire actuel (information transmise par la galerie de Bayser). Commission des acquisitions du 6 juin 2018. Décision du 7 juin 2018.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Galerie de Bayser
Mode d’acquisition
achat
Date d’acquisition
2018
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Petit format
L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.
Index
Collections
Lieux
Personnes
Sujets
Techniques
Expositions
- Deux siècles d'évolution du paysage. Regards d'artistes sur la forêt de Fontainebleau
Etape :
Maison-atelier de Théodore Rousseau, Barbizon, France - 17 juin - 17 août 2023
Organisée par : Maison-atelier de Théodore Rousseau (Barbizon, France)
Etape :
Maison-atelier de Théodore Rousseau, Barbizon, France - 17 juin - 17 août 2023
Organisée par : Maison-atelier de Théodore Rousseau (Barbizon, France)
Dernière mise à jour le 23.10.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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Notice complète sur l'inventaire informatisé du département des Arts graphiques :
http://arts-graphiques.louvre.fr/detail/oeuvres/1/625362-Le-Rageur-Vieux-chene-sur-les-bruyeres-des-gorges-dApremont