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Trois panneaux d'un coffret : Histoire du fils prodigue (A, B, C) - ivoire profane
1250 / 1270 (2e moitié du XIIIe siècle)
Place of creation : Paris (?)
OA 2589
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Actuellement visible au Louvre
Salle 503
Aile Richelieu, Niveau 1
Inventory number
Numéro principal : OA 2589
Artist/maker / School / Artistic centre
Description
Object name/Title
Titre : Trois panneaux d'un coffret : Histoire du fils prodigue (A, B, C) - ivoire profane
Type of object
panneau(x) de coffret
Description/Features
Les panneaux formaient à l'origine les longs côtés d'un coffret dédié à l'Histoire du fils prodigue (Luc, XV, 11-22).
Sur la face avant (A), reconnaissable à la cavité creusée pour la serrure, l’on voit le jeune fils recevoir de son père sa part d’héritage dans une bourse puis partir « pour un pays lointain ». Ces scènes se déroulent dans une ambiance chevaleresque – le jeune homme part à cheval, faucon au poing, précédé de ses bagages et de deux serviteurs – qui n’exclut pas le pittoresque, avec la représentation du petit chien de chasse perché sur les bagages du jeune homme.
La face arrière a été sciée en deux (B et C). On y voit quatre scènes. Sur les trois premières, le fils prodigue dilapide ses biens avec des femmes : il est assis à table entre deux courtisanes, puis il goûte les plaisirs de l’étuve avec l’une des deux courtisanes, tandis qu’une servante leur apporte à boire ; enfin, ruiné, le jeune homme à demi nu est chassé par une courtisane armée d’un battoir.
La signification de l’épisode suivant est moins claire : le fils prodigue (?) est agenouillé devant un homme en costume de pèlerin : s’agit-il de l’homme qui, selon l’Evangile, lui donne ses pourceaux à garder ? ou du Christ en costume de pèlerine, selon E. Molinier, qui y voyait le moment du repentir du fils ? ou déjà de son père qui l’accueille et lui pardonne ?
Les plaques du Louvre forment un ensemble singulier parmi les coffrets d’ivoire gothiques conservés, tant par leur datation précoce que par leur sujet tiré de l’Evangile. Elles offrent un témoignage sur la diversité des talents des ivoiriers parisiens du troisième quart du XIIIe siècle, période pour laquelle on connaît surtout des réalisations en ronde bosse (groupes de Vierge à l’Enfant). Les personnages, sculptés en fort relief, sont campés avec humour, le style est vif et le rythme de la narration varié. Ce coffret, ainsi que le coffret complet du Metropolitan Museum (Inv. 41.100.159a, b), offre un exemple rare de coffret d’ivoire illustrant une partie d’un seul texte : son attrait repose sur l’alliance paradoxale entre un répertoire profane, allant des loisirs chevaleresques aux épisodes de comédie, et la signification religieuse de la parabole, la dernière des trois qui, dans l’évangile de Luc, évoquent le repentir et la miséricorde. On peut se demander si le coffret suivait fidèlement l’Evangile et représentait sur les panneaux aujourd’hui manquants les épisodes de réconciliation avec ses deux fils ou si, comme celui du Metropolitan Museum, il privilégiait l’aspect moral de la parabole, mettant en garde contre la débauche et la prostitution, prostitution que saint Louis réprima sévèrement.
Traces de polycrhomie (rouge vif, bleu) et restes d'incrustation de minuscules perles de verre dans les yeux des personnages et des animaux, les cercles de tête et les harnais des chevaux.
Sur la face avant (A), reconnaissable à la cavité creusée pour la serrure, l’on voit le jeune fils recevoir de son père sa part d’héritage dans une bourse puis partir « pour un pays lointain ». Ces scènes se déroulent dans une ambiance chevaleresque – le jeune homme part à cheval, faucon au poing, précédé de ses bagages et de deux serviteurs – qui n’exclut pas le pittoresque, avec la représentation du petit chien de chasse perché sur les bagages du jeune homme.
La face arrière a été sciée en deux (B et C). On y voit quatre scènes. Sur les trois premières, le fils prodigue dilapide ses biens avec des femmes : il est assis à table entre deux courtisanes, puis il goûte les plaisirs de l’étuve avec l’une des deux courtisanes, tandis qu’une servante leur apporte à boire ; enfin, ruiné, le jeune homme à demi nu est chassé par une courtisane armée d’un battoir.
La signification de l’épisode suivant est moins claire : le fils prodigue (?) est agenouillé devant un homme en costume de pèlerin : s’agit-il de l’homme qui, selon l’Evangile, lui donne ses pourceaux à garder ? ou du Christ en costume de pèlerine, selon E. Molinier, qui y voyait le moment du repentir du fils ? ou déjà de son père qui l’accueille et lui pardonne ?
Les plaques du Louvre forment un ensemble singulier parmi les coffrets d’ivoire gothiques conservés, tant par leur datation précoce que par leur sujet tiré de l’Evangile. Elles offrent un témoignage sur la diversité des talents des ivoiriers parisiens du troisième quart du XIIIe siècle, période pour laquelle on connaît surtout des réalisations en ronde bosse (groupes de Vierge à l’Enfant). Les personnages, sculptés en fort relief, sont campés avec humour, le style est vif et le rythme de la narration varié. Ce coffret, ainsi que le coffret complet du Metropolitan Museum (Inv. 41.100.159a, b), offre un exemple rare de coffret d’ivoire illustrant une partie d’un seul texte : son attrait repose sur l’alliance paradoxale entre un répertoire profane, allant des loisirs chevaleresques aux épisodes de comédie, et la signification religieuse de la parabole, la dernière des trois qui, dans l’évangile de Luc, évoquent le repentir et la miséricorde. On peut se demander si le coffret suivait fidèlement l’Evangile et représentait sur les panneaux aujourd’hui manquants les épisodes de réconciliation avec ses deux fils ou si, comme celui du Metropolitan Museum, il privilégiait l’aspect moral de la parabole, mettant en garde contre la débauche et la prostitution, prostitution que saint Louis réprima sévèrement.
Traces de polycrhomie (rouge vif, bleu) et restes d'incrustation de minuscules perles de verre dans les yeux des personnages et des animaux, les cercles de tête et les harnais des chevaux.
Inscriptions
Etiquette :
n° 48 (B) - n° 47 (C)
Inscription :
n° 46 (au revers du A) - traces de cachets de cire rouge (au revers du B et du C)
n° 48 (B) - n° 47 (C)
Inscription :
n° 46 (au revers du A) - traces de cachets de cire rouge (au revers du B et du C)
Physical characteristics
Dimensions
Epaisseur : 0,8 cm (panneau A) ; Epaisseur : 0,8 cm (panneau B) ; Epaisseur : 0,8 cm (panneau C) ; Hauteur : 4,9 cm (panneau A) ; Hauteur : 4,8 cm (panneau B) ; Hauteur : 4,8 cm (panneau C) ; Longueur : 17,3 cm (panneau A) ; Longueur : 8,3 cm (panneau B) ; Longueur : 8,8 cm (panneau C)
Materials and techniques
Matériau : ivoire d'éléphant = défense d'éléphant (traces de polychromie : rouge vif, bleu)
Matériau : perle de verre (restes d'incrustations de minuscules perles de verre dans les yeux des personnages et animaux, les cercles de tête, les harnais des chevaux)
Matériau : perle de verre (restes d'incrustations de minuscules perles de verre dans les yeux des personnages et animaux, les cercles de tête, les harnais des chevaux)
Places and dates
Date
Epoque / période : gothique (Occident->moyen âge)
Date de création/fabrication : vers 1250 - 1270
Date de création/fabrication : vers 1250 - 1270
Place of origin
Paris (France->Ile-de-France = Ile de France) (?)
History
Object history
Collection Louis-Charles Timbal (1821-1880) (n° 47) ; acquise en 1882.
Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee
M. Timbal, Louis Charles, Collectionneur
Acquisition details
achat
Acquisition date
date de l'arrêté : 03/06/1882
Owned by
Etat
Held by
Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Location of object
Current location
Richelieu, [OArt] Salle 503 - Jeanne d'Evreux, Vitrine 4
Index
- Le Pogam, Pierre-Yves (dir.), Saint Louis, cat. exp. (Paris (France), Conciergerie, 2014), Paris, Éditions du patrimoine, 2014, p. 159, ill. 123 page 157, n° 110
- Gaborit-Chopin, Danielle ; Alcouffe, Daniel ; Bardoz, Marie-Cécile, Ivoires médiévaux : Ve-XVe siècle : catalogue, Paris, Réunion des musées nationaux, 2003, n° 115
- Guineau, Bernard, « Etudes des couleurs dans la polychromie des ivoires médiévaux », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1996, p. 188-210, p. 194, 198
- Koechlin, Raymond, Les Ivoires gothiques français, II, Paris, A. Picard, 1924, n° 254
- Koechlin, Raymond, Les Ivoires gothiques français, III, Paris, A. Picard, 1924, pl. LXV
- Koechlin, Raymond, Les Ivoires gothiques français, I, Paris, A. Picard, 1924, p. 153
- Koechlin, Raymond, « Quelques diptyques d'ivoire gothiques français. Les diptyques à décor de roses », Gazette des Beaux-Arts, juillet-septembre, 1918, p. 225-246, p. 233, fig. p. 228
- Molinier, Emile, Catalogue des ivoires. Musée national du Louvre, Paris, May et Motteroz, 1896, n° 46-48
- Saglio, Edmond ; Courajod, Louis ; Molinier, Emile, Catalogue de la collection Timbal, Paris, Société anonyme des imprimeries réunies, 1882, n° 47
- Saint Louis. Huitième centenaire de la naissance de Saint Louis, Paris (France), Conciergerie, salle des gens d'armes, 08/10/2014 - 11/01/2015
Contient
OA 2589 A
1250 / 1270
(2e moitié du XIIIe siècle)
(2e moitié du XIIIe siècle)
OA 2589 B
1250 / 1270
(2e moitié du XIIIe siècle)
(2e moitié du XIIIe siècle)
OA 2589 C
1250 / 1270
(2e moitié du XIIIe siècle)
(2e moitié du XIIIe siècle)
Last updated on 14.12.2023
The contents of this entry do not necessarily take account of the latest data.
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