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Descente de Croix

Vers 1475
Mantegna, Andrea, atelier de
3842 LR/ Recto
Département des Arts graphiques
Inventory number
3842 LR/ Recto
Former inventory number:
19328
Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Artist/maker / School / Artistic centre
Mantegna, Andrea (1431-1506), atelier de
Ecole vénitienne

Formerly attributed to:
Mantegna, Andrea (1431-1506), gravé par
(Inventaire Edmond de Rothschild, 1935)

Possible attribution:
CAVALLI Gian Marco (Vers 1450/1453-Documenté en 1508), gravé par
(Boorsch, Suzanne, 2010)
Mantegna, Andrea (1431-1506), copie d'après
(Pellé, A.-S., 2020)

Description

Object name/Title
Descente de Croix
Artwork condition
Épreuve du 2e état
Description/Features
Commentaire :
D. Landau signale un état qui s'ajouterait aux deux états actuellement répertoriés de cette estampe. Il est connu à travers un exemplaire unique qui est passé sur le marché de l'art italien dans les années 1970 et dont on ignore actuellement la localisation. Le paysage serait juste esquissé.
Cette estampe fut gravée sur l'autre face de la plaque qui présentait 'La mise au tombeau en 'hauteur'. La composition est très différente au style habituel de Mantegna et est proche du dessin du British Museum figurant la Crucifixion attribué à Giovanni Bellini. La scène aurait pu être copiée par Mantegna d'après un dessin de son beau-frère et divers éléments renvoient aux nombreuses interprétations de la Crucifixion, de la Descente de Croix et de la Lamentation par Jacopo Bellini. Cette composition serait peut-être liée au projet décoratif du Castello de San Giorgio de Mantoue.
Le dessin de Giovanni Bellini avec la Crucifixion conservé à Londres est un rapport avec l'un des compartiments de la prédelle du retable de San Zeno et il paraît vraisemblable que la Descente de Croix ait son origine dans la même période.
S. Boorsch, en 2008, attribue cette estampe à Gian Marco Cavalli. Elle fait partie d'une série de gravures qui reproduisent des dessins qui stylistiquement semblent antérieurs à 1475. Ces compositions furent probablement conçues dans les années 1460 pour la chapelle du château.
« La Descente de Croix et la Mise au tombeau ont été vraisemblablement gravées sur l'endroit et le revers d'une même plaque. Cette dernière ne fait cependant pas partie du lot que Ludovico Mantegna - le fils du peintre -conservait dans un coffret vénitien en bois de peuplier rangé dans la « camera de sopra »de la maison familiale à Mantoue, dans la mesure où elle ne figure pas dans l'inventaire de ses biens, dressé en 1510 (1). Si, d'un point de vue stylistique, les deux gravures rappellent à bien des égards les oeuvres exécutées par Mantegna dans les années 1460, la production d'estampes dans son atelier n'est documentée qu'à partir de 1475 : par contrat, l'artiste recrute manifestement sur le long terme le jeune orfèvre Gian Marco Cavalli afin qu'il grave des dessins sur des plaques de cuivre (2).Un tel écart dans la chronologie conforte l'hypothèse généralement admise selon laquelle la Descente de Croix et la Mise au tombeau avec quatre oiseaux constitueraient, avec la Descente aux limbes et la Flagellation, les répliques gravées de tableautins destinés à la chapelle du Castello di San Giorgio à Mantoue (3).Les compositions de ces deux gravures ont beaucoup circulé à partir des années1510 dans le proche entourage d'Albrecht Altdorfer. Il est donc plus que probable que l'artiste possédait, à défaut des premiers tirages effectués par Mantegna lui-même dans la mesure où ce dernier cultivait la rareté de ses estampes (4), des tirages exécutés après la mort du peintre en 1506, voire un exemplaire de la Mise au tombeau avec trois oiseaux, une réplique gravée par Giovanni Antonio da Brescia (5). Ces deux gravures ont fortement inspiré Albrecht Altdorfer lors de ses recherches sur la spatialité, notamment sur le développement des effets de pathos, qu'il obtient grâce à un fort raccourci. Elles lui ont aussi permis de mettre au point, avec d'autres artistes, des schémas de composition inédits, comme la « Crucifixion vue debiais6 », dont le principe consiste a faire pivoter les croix de quarante-cinq degrés environ. Ainsi, trois motifs d'origine mantégnesque reviennent a plusieurs reprises et sous forme de variantes dans son oeuvre graphique comme dans ses peintures. D'abord, le groupe de la Vierge évanouie de la Descente de Croix, dont la première référence est attestée dans la gravure du Jugement de Pâris de 15117(cat. 8). Ensuite, le groupe des trois croix vues de biais, figuré à droite dans la Mise au tombeau dite « en hauteur », dont l'artiste transpose fidèlement le schéma dans la Crucifixion du retable de Saint-Florian8. Enfin le personnage de saint Jean figuré de dos, que l'on retrouve notamment dans la Crucifixion de Kassel (1512) mais aussi dans celle de Budapest (1518-1520) (cat. 34), dans laquelle Altdorfer insère une double citation mantégnesque puisqu'il combine ce motif avec celui de la Vierge évanouie de la Descente de Croix. »
(1. Voir Signorini 1996, p. 111-112, et Paris 2008-2009, no 87.2. Le contrat a été découvertet publié par Andrea Canova (2001, p. 149-150).3. Tietze-Conrat 1943, p. 380-381 ; Londres et New York1992, p. 194, no 29 (D. Landau) ;Paris 2008-2009, p. 245, no 86(S. Boorsch).4. Au sujet de la diffusion desestampes de Mantegna dansles milieux de cour, voir Pellé2017 et Pellé 2016, p. 58-61.5. Pellé 2016, p. 41-44.6. Nous empruntons le termea Vaisse 1974, p. 117. Pour letraitement du theme de laCrucifixion en raccourci dansl'oeuvre d'Altdorfer et les artistesactifs dans la région du Danube,voir en particulier Bohde 2012et Pellé 2016, p. 293-295.7. Berlin et Ratisbonne 1988,p. 120-121, no 54, et Pellé 2016,p. 293-298.8. Franz Winzinger est lepremier a avoir remarqué quela composition d'Altdorferreprend fidelement le motif deMantegna (Winzinger 1975,no A. 13-14). Thomas Nollpropose surtout une analysedescriptive de la Crucifixionlorsqu'il s'interroge sur lerapport qui s'établit entrel'espace de l'image (Bildraum)et celui du spectateur (Betrachterraum) (Noll 2004, p. 198-199)) (A.-S. Pellé, 2020).



Bibliographie :
A. Bartsch, 'Le peintre graveur', 1803-1821, XIII, p. 240, no 4
E. Tietze-Conra, « Was Mantegna an Engraver? » in Gazette des Beaux-Ar, p. 380-381
M. Hind, 'Early italian engravings, a critical catalogue', Londres, 1938-1948, V, 19 n°10
R. Lightbrown, Mantegna, Oxford, 1986. p. 491-492
D. Landau in 'Mantegna', cat. exp. Londres, et New York1992, n°32, p. 189 à 192.
G. Lambert, Les Premieres Gravures italiennes : Quattrocento - début du Cinquecento. Inventaire de la collection du département des Estampes et de la Photographie [Bibliotheque nationale de France], Paris, 1999, p. 203, no 410a et b
S. Fletcher, 'A closer look at Mantegna's prints' in Print Quaterly, XVIII, 2001, p. 3 à 41;
S. Boorsch in 'Mantegna, 1431-1506', cat. exp. Paris, Musée du Louvre, 26 septembre 2008 - 5 janvier 2009, p. 245 à 247, n°87
S. Boorsch, 'Andrea Mantegna. L'impronta del genio', T. I, Florence, 2010, p. 430
A.-S. Pellé in 'Albrecht Altdorfer. Maître de la Renaissance allemande', Hélène Grollemund, Olivia Savatier Sjöholm, Séverine Lepape, cat. exp. Paris, musée du Louvre, 1er octobre 2020 - 4 janvier 2021, Paris, 2020, n° 32a, pp. 134-135 repr. p. 134
G. Messling, 'Les Débuts d'Altdorfer comme peintre' in 'Albrecht Altdorfer. Maître de la Renaissance allemande', Hélène Grollemund, Olivia Savatier Sjöholm, Séverine Lepape, cat. exp. Paris, musée du Louvre, 1er octobre 2020 - 4 janvier 2021, Paris, 2020, pp. 38-47, voir pp. 42-44
O. Savatier Sjöholm, 'Altdorfer et l'espace de la narration' in 'Albrecht Altdorfer. Maître de la Renaissance allemande', Hélène Grollemund, Olivia Savatier Sjöholm, Séverine Lepape, cat. exp. Paris, musée du Louvre, 1er octobre 2020 - 4 janvier 2021, Paris, 2020, pp. 124-133 et n°37a, pp. 134-135, repr. p. 135

Physical characteristics

Dimensions
H. 0,421 m ; L. 0,363 m
Materials and techniques
Burin.
Etat II/II

Places and dates

Date
Vers 1475

History

Object history
Etait conservé dans le portefeuille n°155 du baron Edmond de Rothschild jusqu'en 2018.
Acquis vraisemblablement à la vente Boerner, Leipzig, 3-4 mai 1927, no 307 ; entré dans la collection du baron Edmond de Rothschild en mai 1927 ; don au musée du Louvre en 1935.
Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Acquisition details
don
Acquisition date
1935

Location of object

Current location
Réserve Edmond de Rothschild, grand format

The artwork can be seen by appointment in the Louvre's Prints and Drawings Study Room.

Exhibition history

- Albrecht Altdorfer. Maître de la Renaissance allemande
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 01 octobre 2020 - 08 mars 2021
Last updated on 26.08.2023
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