Costume de Diane dans la neuvième entrée du « Triomphe de l'Amour »

1855 DR/ Recto
vol.1, p.14

Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild

BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française
(Bouffard, Mickaël et La Gorce, Jérôme de, 2021)

ANONYME FRANCAIS
((Inventaire Edmond de Rothschild), 1935)

Costume de Diane dans la neuvième entrée du « Triomphe de l'Amour »
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV

Dessin

Parmi les nombreux dessins exécutés par l'artiste pour le ballet du Triomphe de l'Amour, celui consacré à la déesse Diane occupe une place particulière. Il n'a pas été conçu pour un rôle dansant, mais pour une chanteuse, Mlle Ferdinand la cadette (chanteuse de la Chambre du Roi présente dans plusieurs opéras de Lully donnés à la cour entre 1677 et 1686, appelée à veiller pendant le spectacle sur sa première nymphe, incarnée par la Dauphine, avant 1659 - après 1718). D'après le livret distribué au public (Quinault, 1681, p. 14-20), Diane paraissait « en habit de chasse », c'est-à-dire munie d'un arc et d'un carquois rempli de flèches et arborant un corselet semé d'écailles à la manière d'une armure. Elle fait d'abord connaître aux nymphes de sa suite son mépris pour « la puissance de l'Amour », mais, à l'approche du bel Endymion (2384 DR), elle finit malgré elle « par se sentir touchée d'amour pour lui ». Berain représente la déesse d'une manière plus austère que ses compagnes (musée Condé, Chantilly) en la traitant un peu comme une duègne au milieu de jeunes danseuses de la haute société. Au lieu de la parer d'une riche coiffure constellée de pierreries, il se contente de la doter d'un petit croissant, attribut suffisant pour révéler son identité. La jupe de dessus emprunte sa longue traîne à la robe de cour, mais s'en distingue par sa coupe très courte sur le devant, ce qui était à l'époque une manière de marquer l'antique. Sa bordure de plisses est un véritable leitmotiv qui parcourt la garde-robe de ce ballet : elle donne une cohérence stylistique à l'ensemble, tout comme les entrelacs de la jupe d'entre-deux où l'artiste déploie ses talents d'ornemaniste. Daniel Marot, graveur du frontispice du livret, a reproduit en les simplifiant plusieurs costumes de ce ballet, dont celui-ci, visible près de la coulisse à droite, lorsque le personnage de Diane revient pour le finale chanter la gloire de l'Amour. Comme souvent, Berain profite de la diffusion européenne des livrets et des partitions musicales pour promouvoir ses créations de costumes et de décors (M. Bouffard et J. de La Gorce dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 126 note 3, p. 132 note 13, p. 136-137 cat. 39).

H. 0,233 m ; L. 0,217 m

Plume et encres grise et noire, lavis gris, traces de pierre noire.
Filigrane au nom de Jésus dans un cercle.

Vers 1681

Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.

Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de

don

1935

Chantilly, Musée Condé, oeuvre en rapport

Diane - Endymion+ - Quinault, Philippe+ - Ferdinand la cadette - Marot, Daniel, oeuvre en rapport

Lully, Jean-Baptiste, Le Triomphe de l'Amour - costume de ballet

encre noire à la plume - lavis (gris) - encre de couleur à la plume - pierre noire (traces)