Costume pour les assistants chantants du sacrifice, portant un rameau et un plateau d'offrandes

1598 DR/ Recto
vol.1, p.14

Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild

BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française
(Bouffard, Mickaël et La Gorce, Jérôme de)

ANONYME FRANCAIS
(Inventaire Edmond de Rothschild, 1935)

Costume pour les assistants chantants du sacrifice, portant un rameau et un plateau d'offrandes
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV

Dessin

Aquarellée dans des tons rouges, orangés et bleus assez pâles, la série de dessins pour l'opéra Thésée comporte les assistants chantants du sacrifice, dont ce dessin en est le modèle, les prêtresses dansantes (1582 DR) et les sacrificateurs combattants (1581 DR). Pour ce qui est des ceintures croisées sur la poitrine de ce personnage et du costume de l'assistant chantant, Berain l'emprunte aux tenues des anciens prêtres juifs, qu'il a dû copier d'une Bible illustrée ou d'une édition des Antiquités judaïques de Flavius Josèphe, comme l'atteste son album d'esquisses de costumes dont plusieurs pages sont conservées à Stockholm (Nationalmuseum, NMH 84/1874, fol. 47). Quant aux caractères mystérieux que l'on retrouve sur trois personnages de la série, ils sont librement inspirés des alphabets d'anciennes langues orientales, comme l'hébreu ou l'araméen. Mais plusieurs détails pointent vers une source surprenante, un traité illustré du poète et antiquaire Jean-Jacques Boissard (1615, p. 140, 163, 310, publié de façon posthume et gravé par Théodore de Bry) consacré aux magiciens, prophètes, prêtres, sibylles et autres devins. On constate que Berain a puisé des idées dans plusieurs planches de l'ouvrage : il emprunte à l'aruspice étrusque Tagès le crénelage de la chape et de la tunique, au roi-prêtre égyptien Mercure Trismégiste la façon dont tombent les fanions et à l'augure Asylas (celui de l'Énéide) le plateau d'offrande tenu à l'aide d'un linge liturgique païen accompagnant les vases sacrés, ancêtre du purificatoire qui accompagne le calice dans la religion catholique. Même s'il n'est pas explicitement cité dans les différents inventaires de ses biens, cet ouvrage était connu de Berain, comme le prouve le remploi de la tiare de la sibylle hellespontine pour coiffer sa sibylle de Cumes, dans l'opéra 'Jason ou la toison d'or' de Jean-Baptiste Rousseau et Jean Pic (1696). (M. Bouffard et J. de La Gorce dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 186-187, cat. 61b).

H. 0,214 m ; L. 0,179 m

encre noire;lavis gris;aquarelle;plume

Vers 1675/1678

Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.

Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de

don

1935

Stockholm, Nationalmuseum, oeuvre en rapport

Boissard, Jean-Jacques, oeuvre en rapport

Lully, Jean-Baptiste, Thésée, opéra - costume d'opéra

encre noire - lavis gris - aquarelle - plume