Numéro d’inventaire
Numéro principal : INV 7302
Autre numéro d'inventaire : MR 2329
Autre numéro d'inventaire : MR 2329
Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : Autoportrait
Description / Décor
Inscriptions
Signature :
S.D. mi-h.d.: "Effigies Nicolai Poussini andelyensis pictoris. Anno aetatis. 56. Romae anno jubilei 1650
S.D. mi-h.d.: "Effigies Nicolai Poussini andelyensis pictoris. Anno aetatis. 56. Romae anno jubilei 1650
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 0,98 m ; Hauteur avec accessoire : 1,399 m ; Largeur : 0,74 m ; Largeur avec accessoire : 1,165 m ; Epaisseur avec accessoire : 12 cm
Matière et technique
huile sur toile
Lieux et dates
Date de création / fabrication
2e quart du XVIIe siècle (1650)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Historique
Collection Paul Fréart de Chantelou (1609-1694) ; par héritage, son neveu Roland Fréart de Chantelou, maître d’hôtel du Roi, 1694 ; par
héritage, ses neveux Jean Faury du Ponceau (unique propriétaire à partir de 1708) et Charles René Faury d’Oigné, 1707 ; par héritage, Charles Faury de Chantelou (1715-1799), fils de Jean Faury du Ponceau, 1778 ; acquis en 1797.
Commentaire
L’un des deux seuls autoportraits peints par Poussin : le premier pour Jean Pointel (Berlin, Gemäldegalerie), le second, celui dont il s’agit ici, pour Paul Fréart de Chantelou. Poussin avait promis à Chantelou, qui l’avait sollicité dès 1647, de lui envoyer « celui qui réussirait le mieux ». Le peintre était néanmoins très réticent, hésitant à confier cette tâche à un autre peintre, écrivant à Chantelou : « Je confesse que je suis paresseux à faire cet ouvrage auquel je n’ai pas grand plaisir et
peu d’habitude » (cf. Correspondance Poussin, [1639-1665] éd. 1911). L’Autoportrait est pourtant devenu la représentation idéale du peintre-philosphe, étant même comparé à un Essai de Montaigne (cf. Cropper, 1992) : Poussin se peint en toge grise, le buste de trois quarts et le visage de face. Il paraît absorbé dans ses pensées. Il a la main droite posée sur un papier roulé noué d’un ruban rouge, comme un volumen antique. Il porte une bague ornée d’un diamant pyramidal à
l’auriculaire de cette même main. C’est un symbole stoïcien de force et de constance (cf.Kauffmann (G.), 1960) qui peut avoir une consonance chrétienne (cf. Stanić, 1994). D’ailleurs, les premiers chrétiens portaient une bague à l’auriculaire de la main droite uniquement (cf. Szanto, 2015). On peut relever que le chaton de
la bague est le seul endroit qui présente de légers empâtements, le reste de la composition étant peint dans une matière très lisse. Selon Bellori, la femme qui apparaît au second plan, coiffée d’un diadème ornée d’un oeil, est une allégorie de la Peinture. Et les deux mains qui l’embrassent représentent l’« Amour de la peinture » (cf. Bellori, 1672). C’est d’une peinture savante qu’il s’agit, ainsi que le démontre l’oeil du diadème placé sur le front. Là encore, une lecture chrétienne est
possible en relation avec la Providence divine (cf. Stanić, 1994). L’Amour de la peinture a été également interprété comme une allégorie de l’Amitié, celle entre Poussin et Chantelou bien sûr (cf.Arasse, 1992, et Mérot, 2013). L’Autoportrait a été prisé 1 000 livres dans l’inventaire après décès de Paul Fréart de Chantelou en 1694 (cf. Rosenberg (P.), 2015). Il a été gravé en contrepartie par Jean Pesne. Le tableau est peint sur une toile fine comprenant 17 × 17 fils au cm2 et sur une double préparation : couche profonde ocre jaune surmontée d’une couche grise comprenant du blanc de plomb mêlé à du noir de carbone. L’oeuvre a été anciennement rentoilée (avant 1815). Elle a été restaurée en couche picturale par Jean-Gabriel Goulinat à Montauban en 1941, puis par le même restaurateur au Louvre en 1960.
Collection Paul Fréart de Chantelou (1609-1694) ; par héritage, son neveu Roland Fréart de Chantelou, maître d’hôtel du Roi, 1694 ; par
héritage, ses neveux Jean Faury du Ponceau (unique propriétaire à partir de 1708) et Charles René Faury d’Oigné, 1707 ; par héritage, Charles Faury de Chantelou (1715-1799), fils de Jean Faury du Ponceau, 1778 ; acquis en 1797.
Commentaire
L’un des deux seuls autoportraits peints par Poussin : le premier pour Jean Pointel (Berlin, Gemäldegalerie), le second, celui dont il s’agit ici, pour Paul Fréart de Chantelou. Poussin avait promis à Chantelou, qui l’avait sollicité dès 1647, de lui envoyer « celui qui réussirait le mieux ». Le peintre était néanmoins très réticent, hésitant à confier cette tâche à un autre peintre, écrivant à Chantelou : « Je confesse que je suis paresseux à faire cet ouvrage auquel je n’ai pas grand plaisir et
peu d’habitude » (cf. Correspondance Poussin, [1639-1665] éd. 1911). L’Autoportrait est pourtant devenu la représentation idéale du peintre-philosphe, étant même comparé à un Essai de Montaigne (cf. Cropper, 1992) : Poussin se peint en toge grise, le buste de trois quarts et le visage de face. Il paraît absorbé dans ses pensées. Il a la main droite posée sur un papier roulé noué d’un ruban rouge, comme un volumen antique. Il porte une bague ornée d’un diamant pyramidal à
l’auriculaire de cette même main. C’est un symbole stoïcien de force et de constance (cf.Kauffmann (G.), 1960) qui peut avoir une consonance chrétienne (cf. Stanić, 1994). D’ailleurs, les premiers chrétiens portaient une bague à l’auriculaire de la main droite uniquement (cf. Szanto, 2015). On peut relever que le chaton de
la bague est le seul endroit qui présente de légers empâtements, le reste de la composition étant peint dans une matière très lisse. Selon Bellori, la femme qui apparaît au second plan, coiffée d’un diadème ornée d’un oeil, est une allégorie de la Peinture. Et les deux mains qui l’embrassent représentent l’« Amour de la peinture » (cf. Bellori, 1672). C’est d’une peinture savante qu’il s’agit, ainsi que le démontre l’oeil du diadème placé sur le front. Là encore, une lecture chrétienne est
possible en relation avec la Providence divine (cf. Stanić, 1994). L’Amour de la peinture a été également interprété comme une allégorie de l’Amitié, celle entre Poussin et Chantelou bien sûr (cf.Arasse, 1992, et Mérot, 2013). L’Autoportrait a été prisé 1 000 livres dans l’inventaire après décès de Paul Fréart de Chantelou en 1694 (cf. Rosenberg (P.), 2015). Il a été gravé en contrepartie par Jean Pesne. Le tableau est peint sur une toile fine comprenant 17 × 17 fils au cm2 et sur une double préparation : couche profonde ocre jaune surmontée d’une couche grise comprenant du blanc de plomb mêlé à du noir de carbone. L’oeuvre a été anciennement rentoilée (avant 1815). Elle a été restaurée en couche picturale par Jean-Gabriel Goulinat à Montauban en 1941, puis par le même restaurateur au Louvre en 1960.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Mode d’acquisition
échange
Date d’acquisition
date : 1797
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis), Louvre Abu Dhabi, Salle d'exposition permanente
Index
Mode d'acquisition
Bibliographie
- Milovanovic, Nicolas ; Szanto, Mickaël ; Virassamynaïken, Ludmila, sous la direction scientifique de, Poussin & l'amour et Picasso / Poussin / Bacchanales, cat. exp. Musée des Beaux-Arts de Lyon 26/11 au 05/03/2023. Lyon, Paris, Musée des Beaux-Arts et In Fine éditions d'art, 2022., p. 13, ill. coul., fig. 1
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 208, ill.coul., n°432
- Petite Galerie 5 : Figure d'artiste, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 25 septembre 2019 - 29 juin 2020), Paris, Louvre édition, Seuil, 2019, p. 64, p. 65, coul., n° 14
- Rosenberg, Pierre (dir.), Poussin, Le Massacre des Innocents. Picasso, Bacon, cat. exp. (Chantily, musée Condé, 11 septembre 2017 - 7 janvier 2018), Paris, Flammarion, 2017, p. 10-11, 87, 154, p. 10 (coul.), cat. I
- Burchard, Wolf, The sovereign artist: Charles Le Brun and the Image of Louis XIV, Londres, Paul Holberton Publishing, 2016, p. 22-23, fig. 5 (coul.)
- Bonfait, Olivier, Poussin et Louis XIV: Peinture et Monarchie dans la France du Grand Siècle, Paris, Hazan, 2015, p. 7, 82, 87, 225, n° 3 (coul.)
- Bétard, Daphné, « Poussin sublime et inaccessible », Beaux-Arts, N° 372, Juin 2015, 2015, p. 98-102, p. 102, coul, p. 102
- Rosenberg, Pierre, Nicolas Poussin : les tableaux du Louvre, Paris, Louvre éditions/ Somogy, 2015, p. 248-255, coul., n° 28
- Bertinet, Arnaud, Les musées de Napoléon III : une institution pour les arts (1849-1872), Paris, mare & martin, 2015, p. 95
- Szanto, Mickaël ; Milovanovic, Nicolas (dir.), Poussin et Dieu, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 30 mars - 29 juin 2015), Paris, Hazan/ Louvre éditions, 2015, p. 16-17, 19, 36, 39, 79-80, 154-157, 227, 449, 462, fig. 1, cat. 1
- Poussin et Moïse. Histoires tissées, cat. exp. (Paris, Galerie des Gobelins, Mobilier National, du 22 mai au 16 décembre 2012), Dijon, Faton, 2012, p. 33, coul. p. 33
- Poussin et Moïse. Du dessin à la tapisserie, 1, cat. exp. (Rome, Villa Médicis, 7 avril - 5 juin 2011/ Bordeaux, Musée des Beaux-Arts, 30 juin - 26 septembre 2011), Rome, Drago, 2011,
- Mérot, Alain, Poussin, Paris, Hazan, 2011, n°2
- Picasso et les maîtres, cat. exp. (Paris (France), Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 8 octobre 2008 - 2 février 2009, Musée du Louvre, 9 octobre 2008 - 2 février 2009, Musée d’Orsay, 8 octobre 2008 - 1er février 2009; Londres, the National gallery, 25 février-7 juin 2009), Paris, Réunion des musées nationaux, 2008,
- Orangerie, 1934 : les "peintres de la réalité" : avec la réimpression en fac-similé du catalogue de l’exposition de 1934 par Paul Jamot et Charles Sterling, cat. exp. (Paris, musée de l'Orangerie, 22 novembre 2006 - 5 mars 2007), Paris, Musée de l'Orangerie, 2006,
- Arasse, Daniel, Le détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture, Paris, Flammarion, 1992, p. 330-333
- Loire, Stéphane, Musée du Louvre. Peintures françaises. XIVe-XVIIe siècles. Guide de visite, Paris, Réunion des musées nationaux, 1989, p. 57, 58, ill. coul.
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 145, ill. n&b
- Thuillier, Jacques ; Mignot, Claude, « Collectionneur et peintre au XVIIe : Pointel et Poussin », Revue de l'Art, n°39, 1978, p. 48, n° 4
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : II, M-Z, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 61, 212, fig. 673, n° 673
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 303
- Blunt, Anthony, The Paintings of Nicolas Poussin. A Critical Catalogue, Londres, 1966, n° 2
- Kauffmann, Georg, Poussin - Studien, Berlin, W.De Gruyter, 1960, p. 82-100
- Brière, Gaston, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. I.Ecole française, Paris, Musées nationaux, 1924, p. 210, n° 743
- Grautoff, Otto, Nicolas Poussin : sein Werk und sein Leben, 2 vol., Münich, Georg Müller, 1914, n°141
Expositions
- Guest-work. Nicolas Poussin, Lisbonne (Externe, Portugal), Museu Nacional d'Art Antigua, 20/10/2022 - 15/01/2023
- Petite galerie 5 : Figure de l'artiste, Richelieu, Salle 101 - Petite Galerie, 26/09/2019 - 30/06/2021
- Le Massacre des Innocents de Nicolas Poussin, Chantilly (Externe, France), Musée Condé - Château de Chantilly, 10/09/2017 - 07/01/2018
- Prêt exceptionnel 1, Nantes (Externe, France), Musée des Beaux-Arts, 15/05/2017 - 15/11/2017
- Poussin et Dieu, Napoléon, Exposition Temporaire sous pyramide, 30/03/2015 - 29/06/2015
- Picasso et les Maîtres, Paris (France), Galeries nationales du Grand Palais, 06/10/2008 - 02/02/2009, étape d'une exposition itinérante
- Poussin and nature, New York (Etats-Unis), Metropolitan Museum of Art, 12/02/2008 - 11/05/2008, étape d'une exposition itinérante
- Orangerie 1934 : les peintres de la réalité, Paris (France), Musée de l'Orangerie, 21/11/2006 - 05/03/2007
- Poussin, Londres (Royaume Uni), Royal Academy of Arts, 19/01/1995 - 13/04/1995, étape d'une exposition itinérante
- Poussin, Paris (France), Galeries nationales du Grand Palais, 27/09/1994 - 02/01/1995, étape d'une exposition itinérante
- L'inspiration du poète de Poussin, La Chapelle, 01/06/1989 - 22/09/1989
Dernière mise à jour le 12.11.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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