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La Madeleine à la veilleuse dite La Madeleine Terff
1642 / 1644 (2e quart du XVIIe siècle)
RF 1949 11
Département des Peintures
Actuellement visible au Louvre
Salle 912
Aile Sully, Niveau 2
Numéro d’inventaire
Numéro principal : RF 1949 11
Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : La Madeleine à la veilleuse dite La Madeleine Terff
Description / Décor
Inscriptions
Signature :
S. sur la table: "La Tour fec..."
S. sur la table: "La Tour fec..."
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 1,28 m ; Hauteur avec accessoire : 1,56 m ; Largeur : 0,94 m ; Largeur avec accessoire : 1,22 m
Matière et technique
huile sur toile
Lieux et dates
Date de création / fabrication
2e quart du XVIIe siècle (vers 1642 - 1644)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Historique
Camille Terff, vers 1914 ; cédé contre la volonté de ce dernier au Wallraf-Richartz Museum, Cologne, 1941 ; confisqué au profit de la direction générale des Douanes, 1944 ; acquis de cette dernière, 1949.
Commentaire
L’une des cinq versions connues du sujet : les quatre autres sont conservées à la National Gallery of Art à Washington (113 × 92,7 cm), au Los Angeles County Museum of Art (118 × 90 cm), au Metropolitan Museum of Art (134 × 92 cm) et en collection particulière (78 × 101 cm). La composition est très proche de
la version conservée à Los Angeles, généralement datée vers 1635-1637. Le tableau du Louvre est plus sobre : l’artiste simplifie les drapés, les volumes, modifie certains détails, atténue les constrastes et assombrit la composition. Cette austérité et cette retenue, concentrant l’attention sur la méditation silencieuse de la sainte, justifient une datation plus tardive de quelques années, vers 1642-1644. Néanmoins, le repentir sur l’avant-bras droit, où la manche de la chemise descendait
plus bas comme sur le tableau de Los Angeles, confirme la relation étroite entre les deux tableaux, mais aussi la postériorité de la version du Louvre. Madeleine a la tête inclinée et appuyée sur sa main, dans un geste associé à la mélancolie, selon un type iconographique diffusé par la célèbre estampe de Dürer. La sainte est plongée dans son monde intérieur, songeant à la vanité de la vie humaine et à sa vie passée de pécheresse. Elle a le visage tourné vers la flamme d’une veilleuse, symbole de la vie humaine, tremblante et menaçant de s’éteindre au moindre souffle. Elle tient un crâne sur ses genoux, qui évoque la mort inéluctable. Celui-ci rappelle l’un des préceptes de saint Ignace dans ses Exercices spirituels : méditer dans l’obscurité un crâne entre les mains. Un crucifix est posé sur la table auprès de deux livres, laissant ainsi supposer qu’elle médite sur quelques passages de la Sainte Écriture qu’elle vient de lire. La nature morte « est une des plus abouties et des plus belles de La Tour : elle reprend en partie celle du tableau de Los Angeles en modifiant l’arrangement des livres et s’apaise dans une
lumière plus douce et plus chaleureuse » (cf.Cuzin, 1997a). Pierre Rosenberg et Jacques Thuillier précisent que cette « admirable nature morte » ainsi que la robe de « grosse bure nouée d’une corde » n’évoquent plus le « moment du renoncement » ni les « souvenirs de mondanités disparues » mais les « rigueurs de la vie d’ermite », ajoutant que « nous sommes ici, à coup sûr, au plus près de l’esprit franciscain » (cf. Rosenberg (P.) et Thuillier, 1972, p. 183-184). Le tableau a été traité en support par Henri Linard en 1963. Il comporte plusieurs pièces au revers de la toile de rentoilage qui ont été consolidées à la cire-résine également par Linard. L’oeuvre avait été rentoilée à la suite de déchirures de la toile originale. Les bords des déchirures ont tendance à remonter et à engendrer des soulèvements et des chevauchements d’écailles, de sorte que le tableau demeure très fragile.
Camille Terff, vers 1914 ; cédé contre la volonté de ce dernier au Wallraf-Richartz Museum, Cologne, 1941 ; confisqué au profit de la direction générale des Douanes, 1944 ; acquis de cette dernière, 1949.
Commentaire
L’une des cinq versions connues du sujet : les quatre autres sont conservées à la National Gallery of Art à Washington (113 × 92,7 cm), au Los Angeles County Museum of Art (118 × 90 cm), au Metropolitan Museum of Art (134 × 92 cm) et en collection particulière (78 × 101 cm). La composition est très proche de
la version conservée à Los Angeles, généralement datée vers 1635-1637. Le tableau du Louvre est plus sobre : l’artiste simplifie les drapés, les volumes, modifie certains détails, atténue les constrastes et assombrit la composition. Cette austérité et cette retenue, concentrant l’attention sur la méditation silencieuse de la sainte, justifient une datation plus tardive de quelques années, vers 1642-1644. Néanmoins, le repentir sur l’avant-bras droit, où la manche de la chemise descendait
plus bas comme sur le tableau de Los Angeles, confirme la relation étroite entre les deux tableaux, mais aussi la postériorité de la version du Louvre. Madeleine a la tête inclinée et appuyée sur sa main, dans un geste associé à la mélancolie, selon un type iconographique diffusé par la célèbre estampe de Dürer. La sainte est plongée dans son monde intérieur, songeant à la vanité de la vie humaine et à sa vie passée de pécheresse. Elle a le visage tourné vers la flamme d’une veilleuse, symbole de la vie humaine, tremblante et menaçant de s’éteindre au moindre souffle. Elle tient un crâne sur ses genoux, qui évoque la mort inéluctable. Celui-ci rappelle l’un des préceptes de saint Ignace dans ses Exercices spirituels : méditer dans l’obscurité un crâne entre les mains. Un crucifix est posé sur la table auprès de deux livres, laissant ainsi supposer qu’elle médite sur quelques passages de la Sainte Écriture qu’elle vient de lire. La nature morte « est une des plus abouties et des plus belles de La Tour : elle reprend en partie celle du tableau de Los Angeles en modifiant l’arrangement des livres et s’apaise dans une
lumière plus douce et plus chaleureuse » (cf.Cuzin, 1997a). Pierre Rosenberg et Jacques Thuillier précisent que cette « admirable nature morte » ainsi que la robe de « grosse bure nouée d’une corde » n’évoquent plus le « moment du renoncement » ni les « souvenirs de mondanités disparues » mais les « rigueurs de la vie d’ermite », ajoutant que « nous sommes ici, à coup sûr, au plus près de l’esprit franciscain » (cf. Rosenberg (P.) et Thuillier, 1972, p. 183-184). Le tableau a été traité en support par Henri Linard en 1963. Il comporte plusieurs pièces au revers de la toile de rentoilage qui ont été consolidées à la cire-résine également par Linard. L’oeuvre avait été rentoilée à la suite de déchirures de la toile originale. Les bords des déchirures ont tendance à remonter et à engendrer des soulèvements et des chevauchements d’écailles, de sorte que le tableau demeure très fragile.
Mode d’acquisition
achat
Date d’acquisition
date : 1949
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Sully, [Peint] Salle 912 - Georges de La Tour et Les frères Le Nain
Index
Mode d'acquisition
Bibliographie
- Bertrand Dorléac, Laurence (dir.), Les Choses. Une histoire de la nature morte, cat. exp. (Paris, Musée du Louvre, 12 octobre 2022- 23 janvier 2023), Paris, Lienart éditions, 2022, p. 37, n° 2
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 92, ill.coul., n°218
- Museo Nacional del Prado (dir.), Georges de La Tour 1593-1652, cat. exp. (Madrid, Museo Nacional del Prado, du 23 février au 12 juin 2016), Madrid, Publishing Department, Museo Nacional del Prado, 2016, p. 136
- Marie-Madeleine, la passion révélée, cat. exp. (Bourg-en-Bresse, Monastère Royal de Brou, du 20 octobre 2016 au 5 févier 2017; Carcassonne, musée des Beaux-Arts, du du 24 février au 24 mai 2017; Douai, musée de la Chartreuse, du 17 juin au 24 septembre 2017), Saint-Etienne, IAC Éditions d'Art, 2016, p. 156, 157, coul, p. 157, n° 93a
- Louvre Lens. L'album 2013. La Galerie du Temps, cat. exp. (Lens, Louvre-Lens, à partir du 12 décembre 2012), Paris, Lens, Somogy éditions d'art/Musée du Louvre-Lens, 2013, p. 38, ill. coul. p. 38
- Merlini, Valeria; Salmon, Dimitri; Storti, Daniela (dir.), Georges de La Tour à Milan: L'Adoration des bergers, Saint Joseph charpentier, cat. exp. (Milan, Palazzo Marino, 26 novembre 2011 - 8 janvier 2012), Milan, Skira, 2011, p. 48; 50; 54; 64; 81; 144, fig. 133, p. 145
- Mélancolie. Génie et folie en Occident, cat. exp. (Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 10 octobre 2005-16 janvier 2006 ; Berlin, Neue Nationalgalerie, 17 février-7 mai 2006), Paris / Berlin, Réunion des musées nationaux / Gallimard / SMB, Staatliche Museen zu Berlin, 2005,
- Le dieu caché. Les peintres du Grand Siècle et la vision de Dieu, cat. exp. (Rome (Italie), Académie de France, Villa Médicis, octobre 2000 - janvier 2001), Rome, De Luca, 2000, p. 221
- Georges de La Tour, cat. exp. (Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 3 octobre 1997 - 26 janvier 1998), Paris, R.M.N., 1997, p. 186, 220-223, Fig. 44 (n&b); p. 221 (coul.); p. 222 (coul.), fig. 66 (n&b), n° 46
- Rosenberg, Pierre ; Mojana, Marina, Georges de La Tour. Catalogue complet des peintures, Paris, Bordas, 1992, p. 74, p. 75 (coul.); p. 76-77 (détails), n° 25
- Loire, Stéphane, Musée du Louvre. Peintures françaises. XIVe-XVIIe siècles. Guide de visite, Paris, Réunion des musées nationaux, 1989, p. 62, ill. coul.
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 34, ill. n&b
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : I, A-L, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 200, 280, fig. 428, n° 428
- Thuillier, Jacques, Tout l'oeuvre peint de Georges de La Tour, Paris, Flammarion, 1973, p. 94, n&b, pl. XLIII, XLV (coul.), n° 47
- Rosenberg, Pierre ; Macé de Lépinay, François, Georges de La Tour : vie et oeuvre, Fribourg, 1973, n°43
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 229
- Pariset, François-Georges, Georges de La Tour, Paris, Laurens, 1948, p. 160-163, 380
- Erlanger, Philippe, Les Peintres de la réalité, Paris, Éditions de la Galerie Charpentier, 1946, p. 69
- « Two New Paintings by Georges de La Tour », The Burlington Magazine, Vol. 72 | No. 422 , May, 1938, p. 203-204
Expositions
- LES CHOSES. L'histoire de la nature morte depuis la Préhistoire, Napoléon, Salle 001 - Expositions temporaires Hall Napoléon, 12/10/2022 - 23/01/2023
- Galerie du Temps (années 1 et 2 : 12/2012 - 12/2014), Louvre-Lens, Galerie du Temps, 04/12/2012 - 01/12/2014
- La Madeleine pénitente de Georges de La Tour, Madrid (Espagne), Museo Nacional del Prado, 27/04/2009 - 27/06/2009
- Mélancolie. Génie et folie en Occident, Paris (France), Galeries nationales du Grand Palais, 10/10/2005 - 16/01/2006, étape d'une exposition itinérante
- Autour des Madeleine de Georges De La Tour, New York (Etats-Unis), Metropolitan Museum of Art, 09/02/1998 - 15/03/1998
- Georges de La Tour, Paris (France), Galeries nationales du Grand Palais, 01/10/1997 - 26/01/1998
- La peinture française du XVIIè au XIXè siècle, Shanghai (Chine), Musée des Beaux-Arts, 20/10/1982 - 10/11/1982, étape d'une exposition itinérante
- La peinture française du XVIIè au XIXè siècle, Pékin (Chine), China International Exhibition Center, 15/09/1982 - 13/10/1982, étape d'une exposition itinérante
Dernière mise à jour le 14.02.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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