Télécharger
Suivant
Précédent
Coffret de mariage : danse mauresque et scènes de jeu et de chasse
1435 / 1470 (2e tiers du XVe siècle)
Lieu de création : Flandre (?) ; Pays-Bas = Pays Bas = Hollande (?)
MRR 82
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Actuellement visible au Louvre
Salle 001
Aile Napoléon, Niveau 0
Numéro d’inventaire
Numéro principal : MRR 82
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : Coffret de mariage : danse mauresque et scènes de jeu et de chasse
Type d'objet
coffret de mariage
Description / Décor
Ce coffret de forme rectangulaire se présente comme un assemblage de petites plaques taillées en bas-relief, autrefois peintes et dorées, montées sur une âme de bois. De relativement petites dimensions, il appartient à une série de coffrets à décor profane présentant des variations sur des thèmes liés à la vie courtoise et à l’amour, série analysée avec justesse par Paula Nuttall en 2010.
Les personnages se détachent sur un fond guilloché. Le couvercle plat est orné, au centre, de six plaques figurant chacune un personnage ; autour, de longues plaques ornées d’un rinceau forment une bordure. Les six personnages constituent un groupe caractéristique de la danse dite mauresque : cinq hommes dansent autour d’une femme. On voit, de haut en bas et de gauche à droite : un homme bondissant, une femme frappant dans ses mains, un autre danseur, un troisième danseur se contorsionnant, un musicien jouant du tambour et de la flûte, et enfin un fou, reconnaissable à ses attributs, un bonnet muni de grandes oreilles et une marotte.
Sur la face avant du coffret, de part et d’autre de la serrure, est figurée une scène courtoise classique : un couple seigneurial et un faucon. A gauche, l’homme porte le faucon attaché par des lanières et semble lui donner à boire (ou à manger ?) dans un bassin. A droite, la dame tient dans sa main un leurre qui emprunte la forme d’une patte d’oiseau, comme sur le coffret MRR 80.
Le thème de la chasse se poursuit sur le long côté droit : dans la forêt symbolisée par deux arbres, un chasseur bande son arc devant un grand cerf poursuivi par deux lévriers, tandis qu’un valet de chasse, tenant un épieu, sonne du cor. Le revers figure une joute factice entre deux enfants juchés sur des chevaux de bois : ils s’affrontent avec des moulinets en guise de lances. Sur le long côté gauche, c’est la récolte des fruits ; deux musiciens – à gauche une dame jouant de la harpe, à droite un homme jouant de la flûte – encadrent la scène centrale. Un enfant armé d’une longue gaule fait tomber des poires, qu’une femme agenouillée recueille dans sa robe. Le fond du coffret forme un échiquier composé de plaques d’os et d’ébène.
Longtemps considéré comme une boîte à jeux, ce coffret serait, selon l’analyse de Nuttall, un coffret de mariage, et l’on pourrait donc plutôt le qualifier de boîte à « jeux de l’amour », évocation symbolique des Echecs amoureux (roman composé entre 1370 et 1380) et non destinée à un véritable jeu d’échecs. Cette nouvelle interprétation est convaincante à plus d’un titre : d’une part parce que l’échiquier qui forme le fond du coffret est beaucoup trop petit pour être réellement utilisable et que, comme l’observe Nuttall, l’on n’a jamais retrouvé de pions de jeux associés à ces coffrets. D’autre part, parce que toute l’iconographie de ce coffret est liée à la vie de cour et à l’évocation du pouvoir de l’amour sous ses différents aspects.
Les deux thèmes sont inextricablement liés par la représentation de la mauresque, sur le couvercle. Danse burlesque et carnavalesque, la mauresque séduisait par la liberté d’expression physique qu’elle suscitait et par le rituel d’inversion qu’elle proposait, puisque la femme y régnait en maître au milieu de ses danseurs-soupirants. Le pouvoir de la femme et le pouvoir de l’amour sont-ils pour autant acceptés ? La présence obligée du fou dans le groupe de la mauresque introduit une distance ironique dans la représentation : le fou vient dénoncer la folie de cette « transe » et peut-être, plus généralement, de l’amour.
Danse exotique et érotique, la mauresque forme un contrepoint aux autr
Les personnages se détachent sur un fond guilloché. Le couvercle plat est orné, au centre, de six plaques figurant chacune un personnage ; autour, de longues plaques ornées d’un rinceau forment une bordure. Les six personnages constituent un groupe caractéristique de la danse dite mauresque : cinq hommes dansent autour d’une femme. On voit, de haut en bas et de gauche à droite : un homme bondissant, une femme frappant dans ses mains, un autre danseur, un troisième danseur se contorsionnant, un musicien jouant du tambour et de la flûte, et enfin un fou, reconnaissable à ses attributs, un bonnet muni de grandes oreilles et une marotte.
Sur la face avant du coffret, de part et d’autre de la serrure, est figurée une scène courtoise classique : un couple seigneurial et un faucon. A gauche, l’homme porte le faucon attaché par des lanières et semble lui donner à boire (ou à manger ?) dans un bassin. A droite, la dame tient dans sa main un leurre qui emprunte la forme d’une patte d’oiseau, comme sur le coffret MRR 80.
Le thème de la chasse se poursuit sur le long côté droit : dans la forêt symbolisée par deux arbres, un chasseur bande son arc devant un grand cerf poursuivi par deux lévriers, tandis qu’un valet de chasse, tenant un épieu, sonne du cor. Le revers figure une joute factice entre deux enfants juchés sur des chevaux de bois : ils s’affrontent avec des moulinets en guise de lances. Sur le long côté gauche, c’est la récolte des fruits ; deux musiciens – à gauche une dame jouant de la harpe, à droite un homme jouant de la flûte – encadrent la scène centrale. Un enfant armé d’une longue gaule fait tomber des poires, qu’une femme agenouillée recueille dans sa robe. Le fond du coffret forme un échiquier composé de plaques d’os et d’ébène.
Longtemps considéré comme une boîte à jeux, ce coffret serait, selon l’analyse de Nuttall, un coffret de mariage, et l’on pourrait donc plutôt le qualifier de boîte à « jeux de l’amour », évocation symbolique des Echecs amoureux (roman composé entre 1370 et 1380) et non destinée à un véritable jeu d’échecs. Cette nouvelle interprétation est convaincante à plus d’un titre : d’une part parce que l’échiquier qui forme le fond du coffret est beaucoup trop petit pour être réellement utilisable et que, comme l’observe Nuttall, l’on n’a jamais retrouvé de pions de jeux associés à ces coffrets. D’autre part, parce que toute l’iconographie de ce coffret est liée à la vie de cour et à l’évocation du pouvoir de l’amour sous ses différents aspects.
Les deux thèmes sont inextricablement liés par la représentation de la mauresque, sur le couvercle. Danse burlesque et carnavalesque, la mauresque séduisait par la liberté d’expression physique qu’elle suscitait et par le rituel d’inversion qu’elle proposait, puisque la femme y régnait en maître au milieu de ses danseurs-soupirants. Le pouvoir de la femme et le pouvoir de l’amour sont-ils pour autant acceptés ? La présence obligée du fou dans le groupe de la mauresque introduit une distance ironique dans la représentation : le fou vient dénoncer la folie de cette « transe » et peut-être, plus généralement, de l’amour.
Danse exotique et érotique, la mauresque forme un contrepoint aux autr
Inscriptions
Etiquette :
en dessous "N couronné 1072", "910", "A 79"
Inscription :
au crayon "n° 131"
en dessous "N couronné 1072", "910", "A 79"
Inscription :
au crayon "n° 131"
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 7,9 cm ; Longueur : 16,4 cm ; Profondeur : 13 cm
Matière et technique
Matériau : os
Matériau : bois (âme de bois)
Matériau secondaire : citronnier
Matériau secondaire : ébène
Technique : polychrome (techniques bambou/ bois/ corne/ ivoire/ écaille->peint = peinture) (traces de polychromie : vert vif, rouge)
Matériau : bois (âme de bois)
Matériau secondaire : citronnier
Matériau secondaire : ébène
Technique : polychrome (techniques bambou/ bois/ corne/ ivoire/ écaille->peint = peinture) (traces de polychromie : vert vif, rouge)
Lieux et dates
Date de création / fabrication
Epoque / période : gothique (Occident->moyen âge)
Date de création/fabrication : 1435 - 1470
Date de création/fabrication : 1435 - 1470
Lieu de création / fabrication / exécution
Flandre (Europe) (?) ; Pays-Bas = Pays Bas = Hollande (Europe) (?)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Pierre Révoil (1776-1842) ; achat Révoil, 1828
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Révoil, Pierre, Collectionneur
Mode d’acquisition
achat
Date d’acquisition
date : 1828
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Napoléon, Salle 001 - Expositions temporaires Hall Napoléon
Index
Mode d'acquisition
Période
Type
Bibliographie
- Thuillier, Jean-Paul ; Nadot, Sébastien (dir.), Défis et sports, de l’Antiquité à la Renaissance., cat. exp. (Draguignan (Externe, France), Hôtel département des expositions du Var, 2023), Paris, In Fine, 2023, p. 118, 139, n° 82
- Williamson, Paul, The Wyvern Collection. Medieval and Later Ivory Carvings and Small Sculpture, Londres, Thames & Hudson, 2019, p. 290
- Castronovo, Simonetta ; Crivello, Fabrizio ; Tomasi, Michele, Collezioni del Museo Civico d'Arte Antica di Torino. Avori medievali, [Turin, Museo civico d'Arte Antica], Turin, L'artistica Editrice, 2016, p. 227
- Williamson, Paul ; Davies, Glyn, Medieval Ivory Carvings, I-II, 1200-1550 Part I et II, Londres, V&A Publishing, 2014, p. 625
- Hay mas en ti. Imagenes de la mujer en la Edad Media (siglos XIII-XV) [Plus est en vous. Images de la femme au Moyen-Âge (XIIIe-XVe siècle], 2 vol., cat. exp. (Bilbao, museo de Bellas Artes de Bilbao, 7 février - 15 mai 2011), Bilbao, 2011, p. 88-89, n° 11
- Gaborit-Chopin, Danielle ; Alcouffe, Daniel ; Bardoz, Marie-Cécile, Ivoires médiévaux : Ve-XVe siècle : catalogue, Paris, Réunion des musées nationaux, 2003, p. 528-531, n° 252
- Koechlin, Raymond, Les Ivoires gothiques français, 3 vol., Paris, A. Picard, 1924, pl. CCXXIX-CCXXX (tome III°, n° 1317 (tome II)
- Von Schlosser, Julius, « Die Werkstatt der Embriachi in Venedig », Jahrbuch der Kunsthistorischen Sammlungen des Allerhöchsten Kaiserhauses, Baum, Kelly, 1899, p. 220-282, p. 253, fig. 18, n° 82
- Molinier, Emile, Catalogue des ivoires. Musée national du Louvre, Paris, May et Motteroz, 1896, n° 131
- Courajod, Louis, La collection Révoil du Musée du Louvre, Caen, Imprimerie Le Blanc-Hardel Henri Delesques, successeurs, 1886, p. 39, n° 72
- Westwood, John Obadiah, A Descriptive catalogue of the fictile ivories in the South Kensington museum, Londres, Chapman and Hall, 1876, p. 254-255, n° 58.247
- Sauzay, Alexandre, Musée de la Renaissance [Musée du Louvre]. Notice des ivoires : série A, Paris, Ch. de Mourgues frères, 1863, A 79
- Laborde, Léon de, Notice des émaux, bijoux et objets divers exposés dans les galeries du musée du Louvre, [Paris, Musée du Louvre], Paris, Ch. de Mourgues frères, 1857, Lab. 910
Expositions
- Défis et sports, de l’Antiquité à la Renaissance., Draguignan (Externe, France), Hôtel département des expositions du Var, 15/12/2023 - 24/03/2024
- Diableries ! Plaisirs et jeux interdits, Namur (Externe, Belgique), Musée des Arts anciens du namurois, 28/05/2022 - 28/08/2022
- La femme gothique, Bilbao (Espagne), Museo de Bellas Artes, 07/02/2011 - 15/05/2011
Dernière mise à jour le 17.09.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances