Télécharger
Suivant
Précédent
Figure d'applique : Christ à la colonne
1300 / 1320 (1er quart du XIVe siècle)
Lieu de création : Paris
OA 12380
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Actuellement visible au Louvre
Salle 503
Aile Richelieu, Niveau 1
Numéro d’inventaire
Numéro principal : OA 12380
description
Dénomination / Titre
Titre : Figure d'applique : Christ à la colonne
Type d'objet
figure d'applique
Description / Décor
Le Christ à la colonne faisait vraisemblablement partie du même groupe de la Flagellation que la statuette de bourreau conservée au Louvre, provenant de l’ancienne collection Charles Mège (OA 9958). Le Christ est figuré le buste de face, les poignets liés à la colonne, un long perizonium lui couvrant en grande partie les jambes, depuis les hanches jusqu’au genou. Sa tête penchée, de trois quarts, exprime avec noblesse la douleur subie pendant ce supplice humiliant. La figure mince, taillée avec élégance, le buste menu du Christ, le long perizonium aux plis à becs emboîtés sur un côté, très lisse sur l’autre côté, la chevelure abondante traitée en larges boucles profondément ciselées, sont caractéristiques du style des meilleurs ivoiriers parisiens au début du XIVe siècle. La statuette du Christ partage avec celle du bourreau un même sens de la plasticité des volumes et du mouvement dans l’espace, ainsi qu’un traitement stylistique similaire : boucles épaisses de la chevelure, drapé asymétrique, en plis emboîtés du côté gauche, tombant en pans lisses moulant la cuisse du côté droit. La statuette du bourreau est légèrement plus basse que celle du Christ, ce qui est conforme à l’iconographie médiévale, où le Christ est toujours plus majestueux que ses bourreaux, aux traits grimaçants et caricaturaux. La figuration de la Flagellation, qui oppose la beauté souffrante d’un Christ élégant à la laideur de ses bourreaux, était alors à la mode, et se manifeste notamment dans des retables consacrés aux scènes de la Passion, tel celui de la Sainte-Chapelle conservé au Louvre (département des Sculptures, RF 475), ou plusieurs œuvres de dévotion, comme les Heures de Jeanne d’Evreux ou celles de Jeanne de Navarre.
Ces très rares groupes d’applique d’ivoire étaient destinés à se détacher sur un fond d’orfèvrerie, de bois sombre ou polychromé pour composer des retables. La production de ces retables d’ivoire, qui semble destinée à des commanditaires de niveau princier, paraît avoir été limitée dans le temps et dans l’espace : à Paris, entre environ 1300 et 1340. Ces figures de la Flagellation en présentent la version la plus précoce (vers 1300-1320).
Ce témoignage très rare d’une forme d’art des ivoiriers parisiens portée à son plus haut niveau de qualité pour des commandes de grand prestige présente par ailleurs un double lien avec le musée du Louvre par son passage dans la collection de Carlo Micheli, mouleur à l’atelier de moulage du Louvre (mort en 1895), puis dans la collection Marquet de Vasselot, gendre et héritier de Martin Le Roy, qui fut conservateur du département des Objets d’Art.
Ces très rares groupes d’applique d’ivoire étaient destinés à se détacher sur un fond d’orfèvrerie, de bois sombre ou polychromé pour composer des retables. La production de ces retables d’ivoire, qui semble destinée à des commanditaires de niveau princier, paraît avoir été limitée dans le temps et dans l’espace : à Paris, entre environ 1300 et 1340. Ces figures de la Flagellation en présentent la version la plus précoce (vers 1300-1320).
Ce témoignage très rare d’une forme d’art des ivoiriers parisiens portée à son plus haut niveau de qualité pour des commandes de grand prestige présente par ailleurs un double lien avec le musée du Louvre par son passage dans la collection de Carlo Micheli, mouleur à l’atelier de moulage du Louvre (mort en 1895), puis dans la collection Marquet de Vasselot, gendre et héritier de Martin Le Roy, qui fut conservateur du département des Objets d’Art.
Inscriptions
Inscription :
JMV.II.24 (à l'encre noire au revers)
JMV.II.24 (à l'encre noire au revers)
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 21,8 cm ; Profondeur : 2,4 cm ; Largeur : 5,8 cm
Matière et technique
Matériau : ivoire d'éléphant = défense d'éléphant (ivoire d'éléphant avec restes de polychromie)
Lieux et dates
Date de création / fabrication
Epoque / période : gothique (Occident->moyen âge)
Date de création/fabrication : vers 1300 - 1320
Date de création/fabrication : vers 1300 - 1320
Lieu de création / fabrication / exécution
Paris (France->Ile-de-France = Ile de France)
Données historiques
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
M. Marquet de Vasselot, Jean Joseph, Collectionneur
M. Martin Le Roy, Victor, Collectionneur
M. Mayer Van den Bergh, Frtiz, Collectionneur
Micheli, Carlo, Collectionneur
M. Martin Le Roy, Victor, Collectionneur
M. Mayer Van den Bergh, Frtiz, Collectionneur
Micheli, Carlo, Collectionneur
Mode d’acquisition
achat
Date d’acquisition
date de comité/commission : 08/09/2011
date du conseil : 14/09/2011
date de l'arrêté/décision : 15/09/2011
date du conseil : 14/09/2011
date de l'arrêté/décision : 15/09/2011
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Richelieu, [OArt] Salle 503 - Jeanne d'Evreux, Vitrine 17
Index
Bibliographie
- De Coo, Jozef, « L'ancienne collection Micheli au musée Mayer Van Den Bergh », Gazette des Beaux-Arts, décembre 1965, p. 345-370, p. 356, n° 187
- Antoine-König, Élisabeth ; Levy-Hinstin, Juliette, « A Flagellation Scene Reunited : a Reassessment of Early Fourteenth-Century Ivory Altarpieces and Tabernacula », dans Yvard, Catherine (dir.), Gothic Ivory Sculpture. Content and Context., Londres, The Courtauld Institute of Art, 2017, p. 17-29, p. 17-29, fig. 1.1 p. 16
- Williamson, Paul ; Davies, Glyn, Medieval Ivory Carvings, I-II, 1200-1550 Part I et II, Londres, V&A Publishing, 2014, p. 116
- Loyrette, Henri (dir.), La recherche au musée du Louvre, 2011, Paris/Milan, Musée du Louvre/Officina Libraria, 2012, p. 170-171, fig. p. 171
- Antoine, Élisabeth, « Un ensemble d'acquisitions exceptionnelles pour les musées nationaux à l'occasion de la vente Marquet de Vasselot », La Revue des musées de France. Revue du Louvre, 1, 2012, p. 6-9, p. 8-9
- Antoine, Élisabeth, « Trois chefs-d'oeuvre médiévaux entrent au Louvre », Grande Galerie : le journal du Louvre, 18, décembre/février, 2011-2012, p. 8-10, p. 10
- Le Pogam, Pierre-Yves (dir.), Les premiers retables (XIIe - début du XVe siècle) - Une mise en scène du sacré, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 10 avril - 6 juillet 2009), Musée du Louvre éditions / Officina libraria, 2009, p. 132, n° 31
- Gaborit-Chopin, Danielle ; Alcouffe, Daniel ; Bardoz, Marie-Cécile, Ivoires médiévaux : Ve-XVe siècle : catalogue, Paris, Réunion des musées nationaux, 2003, p. 365, 367, fig. 134a
- Koechlin, Raymond, Les Ivoires gothiques français, 3 vol., Paris, A. Picard, 1924, p. 96, pl. LVII, n° 224
- Koechlin, Raymond, La Collection Martin Le Roy. Ivoires et sculptures, Fascicule II, Paris, 1906, p. 57-58, pl. XIV, n° 24
- Koechlin, Raymond, « Les retables français en ivoire du commencement du XIVe siècle », Monuments et mémoires publiés par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Fondation Eugène Piot, 13, 1, 1906, p. 3-11, p. 4-5, fig. I p. 4
- Oeuvres médiévales provenant de la collection Marquet de Vasselot, [Vente, Paris, Christie's, mercredi 16/11/2011, p. 86-87, fig. p. 86 et 87
Dernière mise à jour le 03.07.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances