Auguste et la Sibylle de Tibur

Numéro principal : RF 2015 2

Département des Peintures

Cousin, Jean, dit le Père (Sens, vers 1490 - Paris, vers 1560)
France École de

Ancienne Attribution : Aspertini, Amico (Bologne, 1474 - Bologne, 1552)

Titre : Auguste et la Sibylle de Tibur
Autre titre : La Vision d'Auguste

Ce panneau est le revers du onzième signe avant-coureur de la fin du monde (l'avers du panneau est perdu). Le thème des Quinze Signes précurseurs du Jugement dernier est rarement représenté. En dehors de quelques exemples dans les domaines du vitrail (en particulier à Strasbourg et en Allemagne) et de la tapisserie, aucune peinture sur ce sujet n'a jusqu'alors été identifiée. Cette thématique religieuse eschatologique développée à la fin du Moyen-Âge est notamment illustrée dans la "Bible historiée" de Petrus Comestor (Pierre Le Mangeur, d'origine troyenne), imprimée à Troyes chez Guillaume Le Rouge en 1491, ainsi que dans le livre à gravures publié à Paris vers 1495-1498 par Antoine Vérard, "L'Art de bien vivre et bien mourir". La peur de la fin du monde et du Jugement dernier a suscité une prolifération d'écrits théologiques assez tardifs, fondés sur des textes du VIIe puis du XIIe siècle décrivant quatorze signes avant-coureurs de la fin du monde.

Inscription :
"HIC. TE. MAIOR. EST." (Inscription latine sur le phylactère)

Hauteur : 0,957 m ; Largeur : 0,35 m

bois (chêne)

2e quart du XVIe siècle (vers 1525 - 1530)

Panneau extérieur droit du polyptyque démembré des "Quatorze signes de la fin du monde" dont trois éléments sont également au musée du Louvre (R.F. 2014.3 ; R.F. 2014.4 ; R.F. 2014.5). Daté autour de 1525-1530, ce grand retable pourrait provenir de l'abbaye Notre-Dame de Vauluisant dans l'Yonne (Arch. dép. de l'Yonne, H 677, fol. 94 v°, texte laconique de 1628 faisant mention d'un retable de maître-autel commandé par l'abbé Antoine Pierre avant 1534, date à laquelle l'abbé se démit de ses fonctions : "Item le dit abbé a fait faire la table du grand autel de lad. eglise de menuiserie, imagerie et peintures, laquelle menuiserie fut faicte par ung nommé Jacques Millon, les images par ung nommé Jehan Blotin, et les peintures par ung nommé Jehan Cousin"). Le mobilier de cette abbaye fut dilapidé dès les guerres de religion et aux XVIIe et XVIIIe siècles (cf. H. Bouvier, 1887). On ignore quand le polyptique fut démembré, mais c'est manifestement après la dernière guerre que les panneaux furent dispersés (C. Scailliérez, comm. écrite, 2014). Vingt fragments identifiés à ce jour et représentant les signes avant-coureurs de la fin du monde (avers des panneaux) associés à diverses figures prophétiques tirées de l'Ancien Testament (revers des panneaux) sont aujourd'hui dispersés dans des collections françaises et étrangères : six éléments dédoublés sont présentés au Bob Jones University Museum and Gallery de Greenville (le revers du "Quatrième signe de la fin du monde" présentant "Dieu le Père dans le buisson ardent" a disparu à une date inconnue : J. Nolan, comm. écrite à C. Scailliérez, 2010), tandis que l'avers du "Saint Paul à Damas" (passé sur le marché d’art florentin en 2013 et examiné par le laboratoire du C2RMF en 2015) figurant le "Septième signe de la fin du monde" est conservé au musée des Beaux-Arts de Rouen (inv. 1975.4.32). La localisation actuelle de quatre autres panneaux dédoublés n'est pas connue : "Gédéon en prière" (revers du panneau perdu du "Douzième signe de la fin du monde" passé sur le marché d’art florentin en 2013 et examiné par le laboratoire du C2RMF en 2015), un "Ange tenant un phylactère" (revers du "Neuvième signe de la fin du monde" passé sur le marché d’art florentin en 2013 et examiné par le laboratoire du C2RMF en 2015), ainsi que "Saint Jean" et "Moïse" (panneaux perdus depuis leur passage en vente à Vienne, Dorotheum, 15 mars 1961, n°38-39) affilés aux "Cinquième et sixième signes de la fin du monde" (panneaux acquis à la vente de 1961 par la galerie Douwes d’Amsterdam et perdus depuis). Enfin, neuf autres compositions ainsi que la partie centrale du retable (sans doute le quinzième des signes de la fin du monde, c'est-à-dire le Jugement dernier) ont disparu ; vente Paris, Hôtel George V, 29 mars 1994, n°42 (avec trois autres panneaux, attribution école française autour de Troyes, vers 1550) ; resté invendu ; Galerie Tornabuoni, Florence, octobre 2013 (attribution à Amico Aspertini) ; acquis par le Louvre en 2015.

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date de comité/commission : 04/11/2015
date de l'arrêté/décision : 05/11/2015

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

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