Costume de Coridon pour "Roland"

2706 DR/ Recto
vol.1, p.14

Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild

BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française

ANONYME FRANCAIS XVIIè s

Costume de Coridon pour "Roland"
Costumes des Fêtes, Mascarades . Théâtres, etc., de Louis XIV

Dessin

Le frontispice gravé par Jean Dolivar pour le livret de l'opéra Roland publié dès la création, en 1685, permet d'identifier le modèle de Berain comme celui d'un berger. Représentant la scène 5 de l'acte IV, Dolivar reproduit sensiblement le même costume, lequel serait, eu égard au contexte dramatique, celui de Coridon. Ce berger joue un rôle non négligeable dans cette tragédie en musique : il incarne, avec Bélise qu'il doit épouser, la fidélité amoureuse au moment où Roland apprend qu'il a été trahi par celle qu'il aime, Angélique. Sans s'en douter, il contribuera ainsi à provoquer les fureurs légendaires du neveu de Charlemagne. Pour caractériser Coridon, Berain ne se contente pas d'une simple houlette ornée de faveurs. Se référant aux modèles de Gissey (Stockholm, Nationalmuseum, NMH 80/1874, fol. 14), il dote aussi son personnage d'une pittoresque panetière et ne se prive pas de le rendre galant avec ses petites touffes de rubans. Le recours à la mode du temps, plus sensible dans le costume du berger d'Alceste, ne saurait suffire.
Berain opte ici pour une poésie quelque peu surannée dans le choix des taillades pour la coiffure et du col froncé de la chemise, détails plus en accord avec l'époque et avec le sujet romanesque du livret de Quinault, tiré du fameux poème de l'Arioste. Venant accentuer la séduction du rôle, les annotations de couleurs portées au verso du dessin méritent une attention particulière : de l'or mêlé à du velours noir pour la coiffure, des rubans d'argent et de feu, une culotte d'or, un habit d'argent et d'incarnat, des bas et des souliers de feu, le tout en partie dissimulé par une discrète mante incarnat doublée de blanc. (J. de La Gorce dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p.172-173, cat. 54b)
Voir aussi :
J. de La Gorce in 'Féeries d'opéra. Décors, machines et costumes en France, 1645-1765', Chambord, 1997, p. 42, repr. 23.

H. 0,229 m ; L. 0,22 m

Plume et encres brune et noire, lavis gris, traces de pierre noire sur une silhouette à l'eau-forte.
Annotations à la pierre noire, au verso : Or avec des entretoile dor / les manche fronsée de mesme le tonnelet / les rubans feu et argans La panetière / de feu Les trousse ? or / les bas feu et soulier / la mante incarnat doublée blanc / le chapeau de velour noir et or / les campane de feu labit dargans et incarnat.
Filigrane au nom de Jésus (monogramme IHS) dans un ovale.

Vers 1685

Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.

Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de

don

1935

Stockholm, Nationalmuseum, oeuvre en rapport

Roland+ - Lully, Jean-Baptiste+ - Gissey, Henri de, oeuvre en rapport - Angélique+ - Coridon - Dolivar, Jean, oeuvre en rapport - Quinault, Philippe+

berger - costume de théâtre - Lully, Jean-Baptiste, Roland, opéra

encre noire - encre brune - lavis gris - eau-forte - plume - traces de pierre noire