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Costume d'Américain pour « Le Temple de la Paix »

Vers 1685
3140 DR/ Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
3140 DR/ Recto
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.1, p.14
Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française
(La Gorce, Jérôme de, 2021)

Anciennes attributions :
ANONYME FRANCAIS
(Inventaire Edmond de Rothschild, 1935)

description

Dénomination / Titre
Costume d'Américain pour « Le Temple de la Paix »
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV
Type d'objet
Dessin
Description / Décor
Commentaire :
À la cinquième entrée de ce ballet, les « Sauvages des Provinces de l'Amérique, qui despendent de la France, viennent au Temple de la Paix et font connoistre par leurs chansons et par leurs danses, le plaisir qu'ils ont d'estre sous l'Empire d'un Roy puissant et glorieux qui les fait joüir d'une heureuse tranquillité » (Quinault, 1685, p. 27). Dans cette vision idéalisée d'une propagande royale bien éloignée de la réalité, Quinault fait ici allusion à l'annexion, trois ans plus tôt, de la Louisiane à la Nouvelle-France, dont les habitants se piquent d'avoir « traversé le vaste sein de l'Onde » pour « venir rendre hommage au plus puissant des Roys », Louis XIV, dont le bruit des exploits retentit « jusqu'aux plus reculez rivages ». Interprétés par le marquis de Moüy et de célèbres danseurs parmi lesquels Beauchamps, Pecourt, Du Mirail, Joubert, Faure, Magny, ainsi que les petits « Magny » (fils de ce dernier) et « Allemand », ces « Sauvages d'Amérique » ne ressemblaient plus à ceux qu'avait inventés Gissey pour le grand carrousel de 1662.
S'ils demeurent à demi dénudés et sont en partie couverts de peaux de bêtes, ils ne reprennent plus les codes de « l'homme sauvage », dont la tradition iconographique est infiniment plus ancienne que la découverte de l'Amérique. Le personnage ici représenté affiche la même fierté que celle attribuée par les sculpteurs Gilles Guérin et Henri Emericq à l'allégorie de l'Amérique pour les jardins de Versailles, figure au visage serein surmonté d'une couronne de plumes et vêtue d'une abondance de ces dernières de façon à former un large pagne autour de sa taille. Berain s'est efforcé de le rendre puissant et élégant : il doit une partie de son caractère au mouvement rayonnant de sa coiffure, à ses longues moustaches, à son tonnelet composé de grands lambrequins et à d'autres ornements inspirés de la mode du temps, comme les petits talons de ses brodequins. Pour compléter le caractère allégorique d'un tel rôle, il ne manquait que le traditionnel alligator, mais cet animal eût paru insolite dans ce contexte panégyrique, bien qu'il ne soit pas totalement absent de l'imaginaire des dessinateurs de costumes (voir 2161 DR et 2948 DR). Le mannequin à l'eau-forte de ce modèle, avec la main à « l'estomac » est très rarement utilisé par Berain (voir 1699 DR et 1995 DR), L'artiste ne l'utilise quasiment pas ici. (J. de La Gorce dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 140-141, cat n°41).
Jérôme de La Gorce, 'Berain, dessinateur du Roi-Soleil', Paris, Herscher, 1986, p. 86-88 ;

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,231 m ; L. 0,206 m
Matière et technique
Plume et encre brune, lavis gris et brun, sur une silhouette à l'eau-forte et une esquisse à la pierre noire.
Au verso, croquis à la pierre noire.

Lieux et dates

Date de création / fabrication
Vers 1685

Données historiques

Historique de l'œuvre
Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d’acquisition
don
Date d’acquisition
1935

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome XIV - 2991 DR à 3185 DR bis

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- En scène ! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 28 octobre 2021 - 31 janvier 2022
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
Dernière mise à jour le 05.05.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances